mercredi 20 novembre 2019

Le Capet de Saint Jean

Pour la quinzième semaine sidérale :
  
« Ne disposant pas de documents locaux qui puisse nous éclairer sur les mentalités religieuses de l'époque, allons en chercher dans les archives d'Aquitaine :
  
« En l'an 1017 au temps du Duc Sanche Guillaume V de Gascogne, Baudoin, abbé du monastère de Saint Jean d'Angéli fit savoir qu'il avait trouvé dans son couvent la tête de Saint Jean Baptiste enfermée dans une chasse.
  
« L'Aquitaine, la France, l'Espagne et l'Italie émus par cette découverte accouraient en pèlerinage de toutes parts pour la voir et prier en communion avec celui qui avait connu et baptisé Notre Seigneur.
  
« Le Roi de France Robert II dit Le Pieux, fils d'Hugues Capet, le Roi de Navarre, le Duc de Gascogne ainsi que tous les autres comtes ou Princes de considération précédèrent la noblesse et le peuple en venant pour honorer de leur présence et de leurs riches et magnifiques présents, des reliques aussi vénérables.
  
« Adémar de Chabannes [ moine de Saint Cybard d’Angoulême et chroniqueur de l'histoire d'Aquitaine jusqu'en 1028 ] voyant ces pèlerinages croître en importance, s'inquiéta, estimant que ces reliques n'étaient pas suffisamment certifiées.
  
« Il publia qu'on ne savait pas comment elles avaient été portées en ce lieu, ni par qui, ni quand, ni si la tête était vraiment celle de Jean le Précurseur.
  
« Il émit un grand doute en révélant que selon Prosper, au temps de l'Empereur Théodose [ 394-395 ], cette tête fut portée à Constantinople ; que depuis, au temps de l'Empereur Justin [ 518-527 ], des moines pensaient l'avoir enlevée de Jérusalem, qu'un quidam la leur déroba et la porta secrètement en la ville d'Emèse [ en Syrie ] suivant la chronique de Marcellin le Comte [ + 534 ].
  
« Si ces scrupules ont affaibli de nos jours la foi des pèlerins, il n'en fut pas de même à l'époque, car nous dit Pierre de Marca [ + 1662 ], en son histoire de Béarn :
  
« ... Sans s'arrester aux scrupules qui ont affoibli de nos jours le zèle des fidèles, on se portoit avec grande satisfaction à tesmoigner l'honneur et le culte de société que l'on doit à ceux qui possèdent la gloire pour laquelle les autres combattent... »
  
Cf. Pierre Pène (2004) – Lourdes, les secretsLe TestamentLes Vikings
  
  
  
  

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