Pour la quinzième semaine sidérale :
« Ne
disposant pas de documents locaux qui puisse nous éclairer sur les
mentalités religieuses de l'époque, allons en chercher dans les
archives d'Aquitaine :
« En
l'an 1017 au temps du Duc Sanche Guillaume V de Gascogne, Baudoin,
abbé du monastère de Saint Jean d'Angéli fit savoir qu'il avait
trouvé dans son couvent la tête de Saint Jean Baptiste enfermée
dans une chasse.
« L'Aquitaine,
la France, l'Espagne et l'Italie émus par cette découverte
accouraient en pèlerinage de toutes parts pour la voir et prier en
communion avec celui qui avait connu et baptisé Notre Seigneur.
« Le
Roi de France Robert II dit Le Pieux, fils d'Hugues Capet, le Roi de
Navarre, le Duc de Gascogne ainsi que tous les autres comtes ou
Princes de considération précédèrent la noblesse et le peuple en
venant pour honorer de leur présence et de leurs riches et
magnifiques présents, des reliques aussi vénérables.
« Adémar
de Chabannes [ moine de Saint Cybard d’Angoulême et chroniqueur de
l'histoire d'Aquitaine jusqu'en 1028 ] voyant ces pèlerinages
croître en importance, s'inquiéta, estimant que ces reliques
n'étaient pas suffisamment certifiées.
« Il
publia qu'on ne savait pas comment elles avaient été portées en ce
lieu, ni par qui, ni quand, ni si la tête était vraiment celle de
Jean le Précurseur.
« Il
émit un grand doute en révélant que selon Prosper, au temps de
l'Empereur Théodose [ 394-395 ], cette tête fut portée à
Constantinople ; que depuis, au temps de l'Empereur Justin [
518-527 ], des moines pensaient l'avoir enlevée de Jérusalem, qu'un
quidam la leur déroba et la porta secrètement en la ville d'Emèse
[ en Syrie ] suivant la chronique de Marcellin le Comte [ + 534 ].
« Si
ces scrupules ont affaibli de nos jours la foi des pèlerins, il n'en
fut pas de même à l'époque, car nous dit Pierre de Marca [ + 1662
], en son histoire de Béarn :
« ...
Sans s'arrester aux scrupules qui ont affoibli de nos jours le zèle
des fidèles, on se portoit avec grande satisfaction à tesmoigner
l'honneur et le culte de société que l'on doit à ceux qui
possèdent la gloire pour laquelle les autres combattent... »
Cf.
Pierre Pène (2004) – Lourdes, les secrets – Le Testament – Les
Vikings
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