Pour la quarante-huitième semaine sidérale :
« [
... ] si l'Apollon classique apparaît seul sur son char [ solaire ]
qu'en est-il d'Artémis-Diane et [ de ] Belisama ? ] [ ... ] »
« L'Artémis
des Grecs, sœur d'Apollon, la « Men » qui implique, en
son nom, la durée des mois et s'est maintenue dans nos calendriers,
commandant la fête mobile de Pâques, [ ... ]
« [
... ] cette Diane des Latins a peuplé les forêts de la Gaule où
entre les arbres et dans les clairières culturelles se sont glissés
les rayons de l'astre des nuits.
« L'alliance
s'est faite entre la virginale Artémis-Diane lunaire et son rôle de
chasseresse, abondamment représentée, ses flèches correspondant
aux rais de lune.
« En
Gaule, ce fut « Belisama », la parèdre [ ... ]
semblable [ à ] Belenos. Comme Diane, elle s'est baignée
dans l'eau pure des sources. »
« Comme
pour Apollon, le christianisme a dans les figurations opéré une
subversion. Le mieux, pour s'en convaincre par les yeux, est
d'opposer des images qui datent de ses commencements. »
« Dans
l'Empire romain, en Asie mineure, on s'arrêtera à deux villes peu
éloignées l'une de l'autre : Éphèse et Sardes.
« Du
grand culte de Diane à Éphèse, [ Dontenville
] résume [ dans La
France mythologique
] comment saint Paul s'appliqua à le contrarier et à discréditer
ceux qui en vivaient, [ ... ]
« [ ... ] rappelant aussi la
tradition, étrangère à l'orthodoxie grecque, qui mène pour mourir
à Éphèse [ à 72 ans d'après une tradition de l'ordre de
l'Immaculée Conception fondée à Tolède en 1484 par Beatriz da
Silva Meneses ] Marie, la femme du charpentier Joseph.
« Près de Sardes en Lydie, à
Coloé où existait un lac, Diane a été honorée comme l'atteste
une stèle datée de 172 après Jésus-Christ. Qu'elle ait sous son
pied un taureau terrassé peut être mis en liaison avec la
concurrence mithraïque de l'époque.
« Ce
que nous retiendrons surtout ici, c'est que la déesse, le sceptre à
la main, coiffée du bonnet phrygien, a un croissant de lune derrière
la tête. À côté d'elle se
dresse Jupiter-Zeus, dont la dextre tend vers elle un oiseau.
« Celui-ci
aurait l'air d'une colombe si le bec crochu et les pattes
relativement fortes n'en faisaient pas l'aigle qui se doit – cf.
Daremberg et Saglio [ ... ]. »
« Considérons
maintenant la Vierge Marie au croissant de lune, telle qu'elle se
montre en maints tableaux, à Notre-Dame de Paris même sur une toile
espagnole et, plus explicite, dans ce tableau de Geertgen [ du ] XVe
siècle [ la Vierge de l'Apocalypse ] :
« [
... ] un horrible démon noir enroule sa queue autour du croissant
pour essayer de le reprendre. Cependant le texte de base est
l'Apocalypse dit de saint Jean [ XII, 1-9 ] rédigé, dans la forme
que nous en avons, sous Domitien, l'an 93 de notre ère. [ ... ] »
« À
considérer ce texte et ses images qui font une place marquante aux
anges, à ceux de saint Michel et à ceux de Satan, on peut se
demander si le croissant de Diane est ravalé ou s'il ne sert pas
plutôt à lever et [ à ] soutenir au ciel son héritière [ dans
son mâqam ]. »
« La
succession chrétienne a été pleinement assurée : l'actif de
l'héritage a même fructifié au-delà de toute attente.
« Il
n'est que de calibrer les foules qui se portent en France à Lourdes,
en Pologne à Czenstosowa depuis bien plus longtemps, depuis 1917 à
Fatima au Portugal. »
« Nous
en tenant à la France, nous n'en finirions pas d'énumérer les
sources et [ les ] fontaines qui sont consacrées à la remplaçante
tangible de la déesse Diane, non plus que les pierres et les arbres
qu'elle a adoptés. [ ... ] »
Cf.
Henri Dontenville – Histoire
et géographie mythiques de la France
– Le règne
durable de la déesse lunaire
– La succession
de Diane-Belisama
– Le croissant lunaire abaissé (1973)
[ Marie contre la Nuit accostée
par les anges du Crépuscule et de l'Aurore ]
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