vendredi 4 février 2022

Les bonnets rouges

Pour le vingt-deuxième cycle du neuvième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« [ ... ] un étranger [ est ] venu chez le « teng-soba » [ ... ] du village de Namissiguima. [ Il ] se nommait Awado [ Ilouré ] [ et ] venait du Niger de la région des Haoussas.

[ Le teng-soba est le chef des terres qui appartiennent au [ teng ] na'ba, le roi d'une région du monde dont le mo'go [ na'ba ] est l'empereur : le roi du monde chez les Mossis.

Les Haoussas venaient au Yatenga des Cités-États du Nigeria – en Afrique occidentale – dont les marchands itinérants ont été islamisés dès le IXe siècle. ]

« Il vendait des bonnets rouges, des fils rouges, [ des peignes pour égrainer le coton ] et d'autres produits.

« Il avait donné un bonnet rouge au [ teng-soba ] qui était [ le ] tuteur [ de Raguimia Sawadogo ] [ qui prendra le nom d'Aboubakr. ]

« Un [ teng-soba ] aime particulièrement ce type de bonnet qui est un symbole de la chefferie.

« Le chef était très content de l'honneur que cet étranger lui avait fait et avait donc décidé de chercher le plus [ intelligent ] de ses enfants pour le servir au mieux pendant son séjour. Il avait donc choisi le futur Ckeikh Aboubakr. »

Cf. Felice Dassetto, Pierre-Joseph Laurent et Tasséré Ouédraogo – Un islam confrérique au Burkina Faso. Actualité et mémoire d'une branche de la TijâniyyaUne utopie et le devenir d'un CheikhDe la naissance au départ à La MecqueUne conversion (2013)

Le bonnet rouge prisé par la chefferie est un attribut symbolique qui relève d'une influence atlante ou hébraïque – hébraïque par rapport à l'origine israélite des Hébrides vers le Nord, atlante par rapport à l'origine égyptienne de l'Atlas vers l'Ouest.

D'où les Juifs rouges qu'Arthur Kœstler identifie à la treizième tribut en donnant aux Khazars une origine mongole qui leur donnerait un teint cuivré alors que la couleur sommitale du bonnet se réfère au couchant par rapport à un axe solaire.

Cet axe est projeté sur le Nil et sur les Tana'is que nous identifions au Rhône et au Rhin tels qu'ils délimitent au centre du monde une ère culturelle autours de la méditerranée que nous situons entre la chambre jaune et les monts bleus.

La chambre jaune c'est bien sûr la demeure du Soleil qu'il faut situer au Nord comme représentation du Zénith vers le sommet du monde, les monts bleus désignent très concrètement la séparation des bassins fluviaux du Nil et du Congo.

Les monts de Kong et ceux de la Lune sont des prolongements plus ou moins imaginaires qui délimitent à l'Ouest le bassin du Niger ; non sans quelques similitudes troublantes avec la montagne Qâf (100) et le Khan des Pyrénées orientales.

« La Tijâniyya est arrivée [ au Yatenga ] avec Ckeikh Aboubakr [ qui l'a reçu de Cheikh Salma. ] Il l'a amenée d'el-Fâsher [ au Soudan ] et c'était le Douze grains.

« Les [ premiers disciples ] l'ont fait avec le Douze grains. Il [ s'est ] ensuite [ rendu ] à Nioro [ au Sahel ] [ et ] est revenu [ en 1923 ] avec le Onze grains » [ qu'il a reçu du Cheikh Hamahoullâh. ]

Cf. Felice Dassetto, Pierre-Joseph Laurent et Tasséré Ouédraogo – Op. Cit. – La phase fondatrice et la consolidationFondation de RamatoulayeLe wird hamalliste où le changement d'orientation [ Le wird est une invocation propre à la tariqa. ]

Dassetto et consorts n'invoquent pas les réalités métaphysiques qui justifient le « wird » des onze grains dont ils sont incapables de rendre compte et n'évoquent que des raisons secondaires dont la défiance à l'encontre des colonisateurs.

Le Lion de Montluçon

Le Qutb al-Aqtab du Qutb al-Maktum

    

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