mercredi 17 août 2022

Dionysos et Apollon

Pour le cinquante-neuvième cycle du Janus
quand la nuit absorbe le jour :

« La pensée de Dionysos est étrangère à la religion homérique, bien que sa personne et sa destinée soient connues du poète. Il est [ d'une ] autre race que les vrais Olympiens.

« En tant que fils d'une mère mortelle, [ le fils de Sémélé ] semble appartenir au cercle des héros [ qu'Otto qualifie de surhommes ] tel Héraclès qui doivent d'abord mérité le ciel.

« On raconte ainsi que Dionysos a été chercher sa mère dans l'Hadès pour monter au ciel avec elle. [ « Horace l'y fait pénétrer après une vie glorieuse debout sur son char traîné par des tigres. » ]

« Et cependant, il se distingue de tous les autres qui ont eu une mère mortelle ; car il est né une seconde fois du corps même de Zeus.

« C'est pourquoi il est tout de même au sens le plus plein du terme un dieu – le dieu de la dualité [ par sa double nature ] comme l'expose avec tant de beauté et de vérité le mythe de sa naissance.

« En tant que vrai dieu, il signale et ouvre tout un monde dont l'esprit revient toujours en nouvelles figures, liant dans une unité éternelle le sublime à l'imperceptible, l'humain au bestial, au végétal, à l'élémentaire.

« Mais ce monde – de par sa pesanteur terrestre, son déchirement, son lien avec la mort – est séparé des règnes que dominent les Olympiens.

« Ils ont érigé leurs trônes dans la clarté des cimes, bien au-dessus de la sphère que commande la puissance primitive des éléments. C'est pourquoi on cherche en vain Dionysos là où les dieux gouverne sans partage. »

Cf. Walter F. Otto – Dionysos. Le mythe et le culte – Dionysos et Apollon (1933)

Avec la double nature du héros qui rappelle celle du Christ, la complémentarité delphique qu'Otto trace entre Dionysos et Apollon évoque son incarnation et sa parousie – celles d'un dieu juvénile en quête de métamorphose dans sa demeure céleste.

Au sommet de la restauration cyclique qui achève le cycle adamantin de la Semaine, la face juvénile du Janus ne s'adosse plus à la face ancestrale qui commande la puissance primitive des éléments mais à celle d'un dieu solaire qui la recouvre.

Le Triduum pascal s'achève avec les trois phases sabbatiques – de la nuit du Sabbat à l'aube du Jour dominical. L'octave des phases complète le jour du Seigneur au-delà de ce Trivium sabbatique qui succède à leur Quadrivium.
   

 Jeudi Saint 

 Vendredi Saint 

 Samedi Saint 

 Dimanche Pascal 

N 1

J 1

N 2

J 2

N 3

J 3

N D

J S

 Quadrivium 

S 1

S 2

S 3

O

   
C'est donc par une confusion du langage qu'on peut identifier la huitième phase au huitième jour de la Semaine pour caractériser le jour du Seigneur comme étant le retour du Premier.

C'est ce qui correspond ici dans les « Awrâd al-Usbû' » du Sheykh al-Akbar à la Nuit des Jovialistes nostradamiques et au jour de l'Unique – « al-Wâḥid » – que l'Imâm du Tawḥid consacre au prophète Idrîs – le détenteur du sceptre des Trismégistes.

Dans la roseraie mystique de la Mère de Dieu, ce sont les trois jours qu'on consacre aux trois sortes de mystères joyeux, douloureux et glorieux qui correspondent au Jeudi, au Vendredi et au Dimanche en s'arrêtant sur les trois phases du Trivium sabbatique.

« De fait, la comparaison de Dionysos avec Osiris [ établie par Plutarque ] est bien plus sensée que la comparaison avec des divinités thraces, phrygiennes ou minoennes. »

Mais Otto s'abstient de toute comparaison avec le Christ ; même quand la tradition impériale évoque la chlamyde écarlate ou la pourpre du roi de Canaan – cf. Mt XXVII 28 et Mc XV 17 :

« Lors du triomphe romain, ce n'est pas seulement par hasard que le triomphateur – habillé comme l'image de Jupiter et recouvert comme elle de couleur rouge – fait penser à Dionysos » [ et à la couleur de ses statues. ]

Cf. Walter F. Otto – Dionysos. Le mythe et le culte – La destinée de Dionysos (1933)

Le cycle des jours a deux phases – nocturne et diurne – celui des semaines a deux triades : celle de la catabase qui descend jusqu'au centre de la Semaine – le Mercredi – et celle de l'anabase qui remonte jusqu'au Premier des jours – le Dimanche.

C'est le fils de la Vierge – 'Isâ ibn Maryam – que le Sheykh al-Akbar met au cœur de la Lumière – « an-Nûr » – qui caractérise le centre de Son apocatastase.

   

    

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