vendredi 28 octobre 2022

Testimonium flavianum

...

« À cet époque vécut Jésus, un homme exceptionnel, [ 1 ] car il accomplissait des choses prodigieuses.

« Maître de gens qui étaient tout disposé à faire bon accueil aux doctrines de bon aloi, il se gagna beaucoup de monde parmi les Juifs et jusque parmi les Hellènes. [ 2 ]

« Lorsque, sur dénonciation de nos premiers citoyens, Pilate l'eut condamné à la croix [ entre 26 et 36 ] ceux qui lui avaient donné leur affection au début ne cessèrent de l'aimer ...

« ... parce qu'il leur était apparu le troisième jour, de nouveau vivant, comme les divins prophètes l'avaient déclaré, ainsi que mille autres merveilles à son sujet.

« De nos jours encore ne s'est pas tarie la lignée de ceux qu'à cause de lui on appelle chrétiens. »

Cf. Flavius Josèphe – Antiquités juives (93-94)

1° « si du moins il faut l'appeler un homme, »

2° « C'était le Christ. »

Témoignage de Josèphe comprenant deux interpolations ajoutées ultérieurement à la confession baptismale des Chrétiens de Rome : « Il ressuscita le troisième jour ».

Confession pour le moins étrange s'il n'y a que trois phases de la veille du Sabbat à l'aube du huitième jour qui ne sont jamais le troisième du septième au premier.

À moins que ces jours ne soient interprétés comme ceux que Jonas passe dans l'antre de la baleine qui font six phases : « trois nuits et trois jours ».

Et c'est ici le nombre de la bête pour ceux qui ont de la sagesse : « six cents soixante six » – trois fois six dans l'ordre des ennéades.

Si ce sont des interpolations ultérieures, la divinité et la royauté du Christ ne font pas encore partie du symbole judéo-chrétiens dans la confession baptismale.

Rien ne dit que Jésus soit juif : il a fait des disciples parmi eux et jusqu'aux Hellènes.

Cette limite hellénique délimite la prédication des apôtres : celle de Pierre pour les Judéo-chrétiens ; celle de Paul pour les Païens.

Ce témoignage n'a aucune valeur historiographique pour sa première origine – celle d'une prédication galiléenne aux Samaritains ; fut-il le plus ancien aux yeux des historiens.

Une version du texte en arabe – celle de l'Histoire Universelle d'Agapios de Menbidj – confirme l'absence originelle des deux interpolations du texte en latin :

« À cet époque vivait un sage qui s'appelait Jésus. Sa conduite était juste et on le connaissait pour être vertueux. Et un grand nombre de gens parmi les Juifs et les autres nations devinrent ses disciple.

« Pilate le condamna à être crucifié et à mourir. Mais ceux qui étaient devenus ses disciples continuèrent à être ses disciples.

« Ils disaient qu'il leur était apparu trois jours après sa crucifixion et qu'il était vivant : ainsi il était peut-être le Messie au sujet duquel les prophètes ont raconté des merveilles. »

Cf. Shlomo Pinès cit. Agapios de Menbidj cit. Flavius Josèphe in An arabic version of the Testimonium flavianum and its implications (1971)

Trois jours après la fin du sixième jour, c'est le début du troisième mais ce n'est plus – ou pas encore – le jour dominical.

Nous restons sur les trois stades d'un développement où le dernier degré – celui de la prédication universelle – amalgame celle de Paul et celle du Théologien que la tradition catholique identifie à la révélation du voyant de Patmos.

« Moins prolixe encore que Tacite [ par rapport à Pline le Jeune ] l'historien Suétone (+ 125), chef du bureau des correspondances d'Hadrien, notait dans sa « Vie des Douze César » à propos de l'empereur Claude :

« Comme les Juifs se soulevaient continuellement à l'instigation de Chrestus, il les chassa de Rome. »

« La phrase n'est pas parfaitement claire – on ignore si Suétone ne considérait pas ce Chrestus comme encore vivant à cette époque – ...

« ... mais elle a le mérite de montrer que, dans les années 49-50 – [ à ] l'époque du décret d'expulsion – il y avait déjà nombre de Chrétiens dans la capitale impériale, se distinguant des communautés juives traditionnelles. »

Cf. Jean-Christian Petitfils – Jésus – Les sources extérieures (2011)

Qu'il puisse y avoir des communautés juives traditionnelles alors que les Pharisiens n'ont pas encore organisé le judaïsme rabbinique dans leur diaspora est une vue de l'esprit où les Judéo-chrétiens qui s'en distinguent ne sont pas encore catholique.

Si le Christ vit encore à Rome jusqu'en 64 – comme tend à le confirmer la surprenante relique du « Quo Vadis » sur la Via Appia – on comprend mieux que l'apôtre Paul ait pu croire son retour éminent.

« Ceux qui disent que le Seigneur est mort d'abord et qu'il est ressuscité se trompent, car il est ressuscité d'abord et il est mort » dit l'évangile de Philippe. Il est mort mais Dieu l'a mis près de Lui pour qu'il ressuscite encore dans sa parousie.

   

    

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