jeudi 29 août 2019

Israël et Juda – Garizim et Ebal

Pour la septième semaine sidérale :
  
« Il est clair que les royaumes d'Israël et de Juda englobaient ce qui était au moins dans une certaine mesure un seul territoire.
  
« Ils incarnaient aussi un seul peuple, divisé dans sa loyauté entre les rois de la maison de David établis dans Âl Sharîm comme je l'ai suggéré [ ... ] et une succession de dynasties rivales établie ailleurs, souvent assez près d'Âl Sharîm, dont les gouvernants défiaient la légitimité de la maison de David en s'appelant eux-mêmes rois d'Israël. » [ ... ]
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieIsraël et la Samarie (1985)
  
« [ ... ] Jérusalem a dû être Âl Sharîm, situé à quelque distance de Khirban, à l'est vers les hauteurs, sur les montagne de Nimas, juste après l’escarpement d'Asîr. » [ ... ]
  
« [ ... ] On devrait chercher la Jérusalem biblique – yrwšlym – dans une région au Nord de la chaîne de iyân – le mont Sion – dans le Rijal Alma'.
  
« Cette Jérusalem [ ... ] était très probablement établie à quelque trente-cinq kilomètres au Nord de la ville de Nimas, le long de la crête de la chaîne d'Asîr, au Nord d'Abha.
  
«  En fait, je suggérerais que c'est le village appelé aujourd'hui Âl Sharîm – 'l šrym – dont le nom contient seulement une légère corruption arabisée de l'originel – yrw šlym [ ... ]. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieJérusalem et la cité de David (1985)
  
« Parallèlement à cette division politique, comme je l'ai déjà dit, il y avait certainement un schisme religieux mettant face à face l'orthodoxie de Juda, qui survit dans le Judaïsme, et l'hétérodoxie d'Israël, perpétuée par le sectarisme des Samaritains.
  
«  Chez les Juifs de Juda, le culte du Dieu Yhvé se développa en une religion universelle complexe, par l'intermédiaire des prophètes – les nby'ym.
  
« L'autorité religieuse de ces prophètes fut cependant en général contrecarrée par les rois d'Israël et [ par ] leurs disciples, dont la conception de la religion israélite semble être demeurée tribale – d'où leur promptitude bien connue à accepter pour dieux ceux des autres peuples ou des autres tribus parmi lesquels ils vivaient.
  
« Nous ne nous intéressons pas ici aux raisons du développement ultérieur de l'hétérodoxie d'Israël en Samaritanisme. Il suffit de dire que les Samaritains, en tant que secte, continuent à s'appeler le peuple d'Israël – bny ysr'l – ou [ Shômerîm ] – h-šmrym.
  
« On considère généralement que cela veut dire les vigilants, mais le sens réel est ceux de šmr en relation avec l'ancien [ ... ] territoire tribal d'Arabie occidentale des Shimrân.
  
« Chez les Juifs orthodoxes, on les appelle [ Shômerônîm ] – h-šmrwnymceux de Shômerôn, ou [ de ] Samarie, un temps capitale des rois d'Israël et qui subsiste dans le village de Shimrân, en Arabie occidentale. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieIsraël et la Samarie (1985)
  
« En 721 avant J.C., le royaume d'Arabie occidentale d'Israël fut anéanti par le chef syrien Sargon II, qui prit la capitale, Samarie – šmrwn – qui existe toujours sous le nom de Shimrân [ ... ] et emmena prisonnière en Perse sa classe dirigeante.
  
« Plus tard, en 586 avant J.C., le chef babylonien Nabuchodonosor détruisit le royaume d'Arabie occidentale de Juda, déportant des milliers de ses sujets juifs à Babylone.
  
[ « Il faut noter que les historiens arabes des périodes islamiques les plus anciennes, dont les ouvrages conversent les vieilles traditions arabes méritant une attention sérieuse, affirment que Nabuchodonosor était un conquérant d'Arabie et racontent l'histoire des conquêtes qu'il y fit. » ]
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieLe monde juif de l'Antiquité (1985)
  
« Selon [ le ] Deutéronome – cf. Dt 11, 29 – le mont Garizim était la montagne que les Israélites devaient bénir, et le mont Ebal celle qu'ils devaient maudire.
  
« En fait, la chaîne Nord du djebel Shadâ est couverte de forêts denses et a toujours été cultivée en terrasses, alors que la chaîne Sud est dénudée.
  
« [ Le livre des ] Juges – cf. Jg 9, 7 – associe le mont Garizim à Sichem – škm. C'est aujourd'hui le village de Suqâmah – sqm – sur l'oued Suqâmah, qui coule à l'Est au pied de la chaîne Nord du djebel Shadâ. [ ... ]
  
[ « En considérant que l'Ephraïm biblique [ 'prym ] est aujourd'hui Wafrayn, dans le district de Bani Shahr de l'arrière pays de Qunfudhah, la Sichem [ que Jéroboam ] bâtit et dont il fit sa capitale aurait pu être l'actuelle Suqâmah [ ... ] sur les pentes méridionales à l'Ouest de la région de Zahran, un peu au Nord de Bani Shahr. [ Mais ] c'était probablement al-Qâsim – qsm – dans l'arrière-pays de Qunfudhah [ l'autre Sichem biblique ]. » ]
  
« Sur cette même chaîne [ ... ] on trouve un autel de pierres brutes, sur lesquelles personne n'a levé d'outil métallique – cf. Js 8, 31 et Dt 27, 5.
  
« On trouve des autels semblables dans d'autres parties de la région de Zahran, l'un d'entre eux au moins portant une inscription encore non décryptée – cf. Js 8, 32 et Dt 27, 3 et 8.
  
« Les peuples d'Asîr et du Yémen ont traditionnellement considéré l'autel de la chaîne Nord de Shadâ – celui du Garizim biblique – comme un sanctuaire particulièrement saint.
  
« Ils y allaient en pèlerinages spéciaux, tenant à ne s'arrêter à aucun des villages jalonnant la route. Cette coutume a cependant disparu aujourd'hui.
  
« Quelles qu'aient pu être les deux montagnes sacrées des samaritains palestiniens de Naplouse, elles ne furent certainement pas les mont Garizim et Ebal originels. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieIsraël et la Samarie (1985)
  
  
  
  

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