Pour la cinquième semaine sidérale :
« Le
Cantique des Cantiques n'est en aucun cas le seul exemple de l'art
populaire des montagnes de [ la province de ] Jizan que l'on trouve
dans la Bible hébraïque. Il y en a un autre dans les psaumes
attribués aux fils de Coré – bny qrḥ
[ ... ].
« [
... ] Ces fils de Coré étaient une tribu de l'arrière-pays
montagneux de Jizan. Leur nom survit ici jusqu'à ce jour dans celui
du village de al-Qarḥah –
qrḥ – dans le
djebel Faifa, et de al-Qarḥân –
qrḥn
– dans le djebel Bani Malik, ce dernier nom étant l'équivalent
arabe de qrḥym
[ ... ] signifiant le peuple de qrḥ
ou la tribu qrḥ.
« Les
textes du Cantique des Cantiques comme je l'ai déjà
mentionné ont dû être compilés non pas à l'époque de Salomon,
mais sous ses successeurs.
« En
fait, une preuve suggère que les chants ont dû être rassemblés
quelque temps après sa mort et la division du royaume, quand ses
descendants régnaient comme rois de Juda à Jérusalem, alors que
leurs rivaux, les rois d'Israël, résidaient à Tirça.
« Dans
le vers qui dit : « Tu es belle [ ... ] comme Tirça,
charmante comme Jérusalem [ effrayante comme al-Janâdil » –
les montagnes et les collines de l'arrière-pays de Jizan étant
vraiment majestueuses dans leur sauvage beauté ] la mention
parallèle des deux noms dans une seule phrase indique une
reconnaissance de l'égalité de statut entre les deux villes.
« Une
telle égalité de statut ne pouvait pas exister du temps de Salomon,
alors que Tirça n'était qu'un endroit peu connu dans les hauteurs
de Ggamid [ ... ] tandis que Jérusalem était la capitale du
« Tout Israël ». »
Cf.
Kamal Salibi – La Bible en Arabie – Chants des
montagnes de Jizan (1985)
« Bien
que sa capital fût établie à Sichem [ al-Qâsim – qsm –
dans l'arrière-pays de Qunfudhah – Jéroboam semble avoir aussi
résidé de temps à autre à Tirça, au-dessus d'un lieu appelé
Gibbetôn – cf. 1 R 14, 17 et 16, 15.
«
Gibbetôn – gbtwn – a dû être l'un des villages de ce
qui est aujourd’hui la chaîne de al-Naqabat
– nqbt – sur les hauteurs de Ghamid. Plus haut au Nord, se
trouve un hameau du nom de al-Zîr – zr – qui a pu être
Tirça.
« Cette
région est particulièrement riche en restes archéologiques. Les
rois d'Israël, qui ont succédé à Jéroboam, ont établi leur
capitale d'abord à Tirça, puis à Jezraël – l'Esdraelon de la
Septante grecques – puis [ à ] Samarie, cette dernière [ ... ]
étant une ville qu'ils bâtirent eux-même près de Jezraël [ ... ]
– cf. 1 R 15, 33 ; 18 , 45 et 20, 43.
« Jezraël
– yzr' 'l [ ... ] – est sûrement l'actuel Âl al-Zar'î –
'lzr' – en aval de l'oued Al-Ghayl, assez près au Sud-Est
de Qunfudhah. D'où il apparaît que la célèbre plaine de
l'Esdraelon, loin d'être la dépression séparant la Palestine de la
Galilée en Syrie, n'a pu être que l'ancien nom de l'oued Al-Ghayl.
« Ṣhemer
– šmr –
propriétaire originel de la montagne sur laquelle Samarie – [ ...
] šmrwn – fut
construite, ne fut sans doute pas du tout un individu, mais une tribu
dont le nom subsiste en Arabie occidentale jusqu'à aujourd'hui avec
les Shimrân – šmrn.
« L'actuel
territoire des Shimrân comprend l'arrière-pays de Qunfudhah et
s'étend à travers l'escarpement et la ligne de partage des eaux
jusqu'à l'oued Bishah.
« Samarie
était sûrement l'actuel village de Shimrân, dans l'arrière-pays
de Qunfudhah, un peu plus haut que Âl al-Zar'î ou Jezraël. Shimrân
s'élève effectivement sur une montagne. »
Cf.
Kamal Salibi – La Bible en Arabie – Israël et la Samarie
(1985)
« La
capitale de Salomon – Jérusalem – a dû se situer quelque part [
entre Beersheba – sur le site de l'actuel village de Shabâ'ah –
šb'h – dans
les hautes terres d'Asîr, près de la ville de Khamis Mushait – et
Dan – sous le nom du village de Danâdinah, dans les basses terres
de Zahran, au sud de l'oued Aḍam
] plus vraisemblablement là où se trouve aujourd'hui un obscur
village nommé Âl Sharîm – 'l šrym
– près de la ville de Nimas, le long de la crête du Sarat
d'Arabie occidentale. » [ ... ]
« Après
la mort de Salomon, son royaume du Tout Israël fut divisé entre ses
descendants, qui continuèrent à régner à Âl Sharîm comme rois
de Juda ; une autre lignée de monarque se baptisèrent à
l'évidence rois d'Israël.
« En
fin de compte, ces derniers établirent leur capitale [ à ] Samarie
– [ ... ] šmrwn
– que j'ai identifiée comme le village de Shimrân – šmrn
– dans les basses terres de la région de Qunfudhah, en bas du
Sarat.
« Depuis
leur capitale, les rois d'Israël contrôlaient unterritoire qui
allait jusqu'aux régions nord du territoire qui allait jusqu'aux
régions nord du territoire de Juda jusqu'à la région de Taif. »
Cf.
Kamal Salibi – La Bible en Arabie – Jérusalem et la cité
de David (1985)
« Le
trait distinctif de l'Asîr est une bande de hautes terres appelées
Sarat – al-Sarât – d'une hauteur de mille sept cents à trois
mille deux cents mètres, formant la bordure occidentale du plateau
arabe du Nadjd, entre Taif et la frontière du Yémen.
« Au
Nord de Taif, le plateau arabe s'achève par les montagnes basses et
les collines du Hedjaz, qui s'élèvent entre mille deux cents et
mille cinq cents mètres.
« Au
Sud de Taif, il s'arrête cependant de manière plus abrupte avec ce
que l'on appelle l'escarpement d'Arabie occidentale.
« C'est
une dénivellation d'environ cent mètres, de quatre-vingts à cent
vingt kilomètres de la côte de la mer Rouge à l'intérieur des
terres, s'étendant à quelque sept cents kilomètres de Taif au Nord
et se perdant dans les hautes montagnes du Yémen du Sud.
« Le
Sarat atteint son point culminant au-dessus de cet escarpement près
de Abhâ [ dans la province d'Asîr ] ; plus au Sud,
l'escarpement disparaît peu à peu à quelque distance de la ville
de Dhahrân – Ẓahrân
al-Ǧanûb.
« Au
Nord, le Sarat s'arrête à Taif, à l'Est de La Mecque, relié vers
[ le ] 21° Nord à la chaîne du Taif. »
Cf.
Kamal Salibi – La Bible en Arabie – Le pays d'Asîr
(1985)
« Un
jour, l'archéologie confirmera peut-être cette identification de la
Jérusalem biblique à l'actuel village de Âl Sharîm, dans les
hautes terres de Nimas.
« Il
est pourtant certain que la Cité de David, qui est aujourd'hui Umm
Ṣamdah – 'm ṣmdh
– dans le Rijal Alma', n'était pas la Jérusalem que nous croyions
mais une autre ville.
« Comme
je l'ai mentionné plus haut, la Cité de David fut construite comme
forteresse pour garder les accès méridionaux du royaume de David.
« Âl
Sharîm, la Jérusalem de David, n'était pas seulement une
forteresse de montagne, mais occupait une position centrale entre
l'oued Aḍam et, au Nord, la
région de Taif, au Sud, le Rijal Alma', puisque le territoire du
royaume s'étendait entre les deux zones.
« Elle
était donc idéalement adaptée pour servir de capital à David. Il
faudrait aussi noter que la localisation de la ville le long de la
grande route principale à l'Est de l'escarpement d'Asîr la relie en
plusieurs points aux pistes de caravanes vers l'Est aussi bien qu'à
la piste côtière vers l'Ouest.
« Cette
grande route existe encore aujourd'hui comme principal axe de
communication dans la région. Une fois établi dans cette Jérusalem,
David ne régna plus seulement sur Juda, mais sur « Tout
Israël » comme le fit après lui son fils, Salomon – cf. 2 S
5, 5. »
Cf.
Kamal Salibi – La Bible en Arabie – Jérusalem et la cité
de David (1985)
« David
était âgé de trente ans lorsqu'il devint roi
et
il régna quarante ans :
À
[ Khirbân – ḥbrwn
– dans la région de Majaridah ]
il
régna sur Juda sept ans et six mois
et
à [ Âl Sharîm – 'l šrym
– près de la ville de Nimas ]
il
régna trente-trois ans sur Tout Israël et sur Juda. »
II
Samuel 5, 4 et 5
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