Pour la vingt-quatrième semaine sidérale :
« Nous
Thibaut, par la grâce de Dieu, roi de Navarre, comte palatin de
Champagne et de Brie faisons savoir à tous que nous tenons, nous
devons tenir et voulons tenir à titre de fief et conformément au
droit féodal, le château de Lourdes et tout le comté de Bigorre ;
[ ... ]
« [
... ] et pour les dits château et comté, nous ferons hommage en
personne, et nous ferons jurer fidélité, nous présent, par un de
nos chevaliers, en notre nom et sur notre âme, aux dits Évêque et
Chapitre.
« –
Nous promettons en outre que nous rendrons le dit château, en
reconnaissance de seigneurie, sur la totalité du comté, aux dits
Évêque et Chapitre, ou à leur mandataire dûment qualifié ;
et alors ils pourront déployer et tenir déployée sur le dit
château, la bannière de l’Église du Puy, mais seulement pendant
un jour et une nuit.
« De
plus, de cinquantaine en cinquantaine, nous rendrons aux dits
Évêque et Chapitre, ou à leur mandataire, le château, à titre de
seigneur dominant, de sorte que les dits Évêque et Chapitre y
déploient, s'ils le veulent, et tiennent déployée, la bannière de
la dite Église, mais seulement un jour et une nuit ;
nos
hommes et autres soldats chargés de la défense de la citadelle,
demeurant à leur poste.
« –
Si l’Église ou lesdits Évêque et Chapitre, ont pour une juste
cause besoin dudit château, et si leur procureur, dûment
mandaté par eux, en fait foi, nous jurons et nous promettons de
rendre libre ledit château, sous la réserve, néanmoins, que les
dits Évêque et Chapitre gardent fidèlement à leurs frais ledit
château, et que la cause cessant, ils nous le restituent de bonne
foi.« – Nous promettons de payer aux dits Évêque et Chapitre, pour ledit château et ledit comté, chaque année, dans l’Église sus-dite, à titre de cens, dû au seigneur, en la fête de l’Assomption de la bienheureuse Marie, soixante-deux sous.
« –
De même : nous promettons audit Évêque et à son procureur,
que dans les difficultés, procédures ou procès, que les dits
Évêque et Chapitre, soutiendront contre le roi d'Angleterre, son
fils Édouard, Esquivat, seigneur de Chabanes, et tout autre, ou que
quel-qu’autre soulèvera contre les dits Évêque et Chapitre, [
... ]
« [
... ] nous y pourvoirons et payerons tous les frais utiles et
nécessaires à l'affaire et nous tiendrons jusqu'à la fin,
pourvu toutefois que les dits Évêque et Chapitre, selon qu'il nous
paraîtra expédient, et que la cause le mérite, soutiennent le
procès avec nous.
« –
De même : nous promettons que si nous faisons la paix, ou si
nous entrons en composition au sujet des dits château et comté, et
si quelque partie du fief dudit comté demeure en nos mains, nous le
reconnaîtrons, et nous en ferons hommage fidèlement aux dits Évêque
et Chapitre, selon qu'il a été déclaré expressément plus haut ;
[ ... ]
« [
... ] mais si une partie dudit comté de Lourdes, par le fait de la
paix ou d'une transaction, est transférée au pouvoir d'un autre,
nous promettons de veiller à ce que celui qui le possédera
reconnaisse le droit d'hommage que nous avons assumé, et
fasse fidélité pour ces biens aux dits Évêque et Chapitre, dans
la forme que nous avons réglée et promise pour nous.
« –
De même : nous promettons aux dits Évêque et Chapitre, et à
leur procureur, que s'il arrive que par sentence ils soient obligés
de restituer l'argent que le roi d’Angleterre déclarera leur avoir
été donné pour la vente de son fief ou la seigneurie des dits
château et comté, nous payerons intégralement ladite somme
d'argent, et nous considérerons l'Évêque et le Chapitre, comme
exonérés de toute charge.
« Tous
et chacun de ces engagements, nous promettons au Chapitre et à
l’Évêque, de les tenir fidèlement. En
foi de quoi, nous avons apposé notre sceau – Donné par nous à
Paris, le mercredi, veille de la fête de la Chaire de saint Pierre,
en l'an du Seigneur 1266. »
[
... ]
« [
... ] l'évêque Guy [ de Neuville ] et le Chapitre de Notre-Dame d'Anis [ déclarent
et promettent ] [ ... ] par lettres du 24 février et du 7 avril
1267, à Thibaut de Navarre, qu'ils le recevraient en foi et hommage,
quand serait établi par sentence ou par compromis, que leur Église doit avoir la suzeraineté sur le château de
Lourdes et le comté de Bigorre. » [ ... ]
[
... ]
« [
... ] vous connaissez sans doute les célèbres lettres patentes de
1478, par lesquelles Louis XI enlève à l'Artois la mouvance du
comté de Boulogne pour la donner à Notre-Dame de Bourgogne. Mais
les jurisconsultes, comme les historiens, sont d'accord pour ne voir,
dans cette décision royale, qu'un fait de politique humaine.
« Il
n'en va pas de même au regard de l'acte de Bernard de Bigorre [ ...
] [ et des ] [ ... ] droits de la Vierge Marie, que confirmera l'arrêt
du Parlement de 1291 [ ... ] »
[
... ]
« Nous,
Jeanne, reine de France et de Navarre, avec l'assentiment et par
l'autorité de notre maître et très cher époux, Philippe, par la
grâce de Dieu, roy de France, nous ratifions, et par la teneur des présentes, nous
approuvons le contrat qui nous a été soumis, promettant que nous et
nos successeurs, nous l'observons à perpétuité.
« En
foi de quoi, avec le sceau de notre maître le roy, nous apposons le
notre sur les présentes. »
[
... ]
« Nous
Philippe, par la grâce de Dieu, roy de France, qui, à notre très
chère épouse, Jeanne, reine de France et de Navarre, avons attribué
notre autorité, nous accordons, autant qu'il est en nous, notre assentiment à
ce contrat, sous la réserve de notre droit royal.
« Pour
que ce document demeure ferme et immuable, nous avons ordonné
d'apposer notre sceau sur les présentes. Fais à Paris l'an du
Seigneur 1294. »
Cf.
E. Brejon (1925) –
Notre-Dame de Lourdes avant les apparitions de 1858. Un
chapitre d'histoire tombé en oubli –
Traité entre Thibaut II, Roi de Navarre, et l’Église du
Puy avec la Genèse
de l'Ouvrage
de
Brejon qui fut avocat honoraire et bâtonnier de l'ordre des avocats
de Bordeaux
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