mercredi 11 décembre 2019

L'hommage à la Suzeraine

Pour la vingt-deuxième semaine sidérale :
  
« [ ... ] la Vierge Marie, honorée au Puy sous les noms de Notre-Dame d'Anis, de Notre-Dame du Puy, de Notre-Dame du Puy Sainte-Marie, et encore, par les Espagnols, sous le nom de Notre-Dame de France au Puy, [ ... ]
  
« [ ... ] la Vierge du Velay [ ... ] fut, au temps de Charlemagne et par la volonté même du grand Empereur, créée Comtesse suzeraine pour l'hommage, Dame dominante de Lourdes et de sa citadelle ; [ ... ]
  
« [ ... ] et plus tard, en 1062, par la volonté du comte de Bigorre, Bernard II, Dame suzeraine, dans les mêmes conditions, du comté de Bigorre tout entier [ jusqu'en 1307 ].
  
« Que faut-il en réalité entendre par ces expressions, de Dame ou de Comtesse suzeraine pour l'hommage, de Lourdes et de Bigorre ? » [ ... ]
  
« Ici, le vassal devait tenir le cheval de son suzerain, par la bride, jusqu'au seuil de la maison où serait prêté le serment de foi et d'hommage ; – là, le vassal devait danser devant son seigneur ; – ici, le baiser pouvait être dû au verrou de la porte du suzerain.
  
« La forme de l'hommage va ainsi, des manifestations les plus sérieuses aux bouffonneries les plus plaisantes, et parfois les plus gauloises. Il peut consister dans l'offrande de fleurs et de fruits ; dans l'échange de vêtements, etc. ...
  
« [ ... ] le mode de l'hommage de Lourdes envers la Vierge du Puy, [ ... ] consista en l'apport de mottes de terre arrachées du pré du comte ou du château, avec l'herbe qui les garnissait. » [ des mottes de gazon arrachées au champ du comte ] [ ... ]
  
« [ ... ] si le droit de la Vierge sur l'entier comté de Bigorre tel qu'il a été concédé à Notre-Dame d'Anis, par le comte Bernard II en 1062, comprend nécessairement Lourdes et sa citadelle, il y a cependant le plus grand intérêt à ne pas renoncer aux droits antérieurs de la Vierge sur Lourdes et [ sur ] son château.
  
« Or, [ ... ] depuis [ près de ] trois siècles, au moment où, en 1062, Bernard 1er dressa l'acte qui renferme sa volonté, la Vierge du Puy était [ déjà ] en possession de la suzeraineté, pour l'hommage, de Lourdes et de son château. » [ ... ]
  
Cf. E. Brejon (1925)Notre-Dame de Lourdes avant les apparitions de 1858. Un chapitre d'histoire tombé en oubliLes Fiefs...
  
« Depuis Mirat [ le Maure ] [ seigneur de Mirambel ] ou Lordus [ au baptême de l'homme-lige ] tous les comtes de Bigorre, ses successeurs, à leur arrivé à la seigneurie de ce comté, se sont toujours rendus à Notre-Dame du Puy pour lui rendre hommage, [ ... ]
  
« [ ... ] suivis d'une partie de leur noblesse, au même équipage que Mirat s'y rendit, c'est-à-dire avec liens de foin pendant [ au ] bout de leurs lances, afin d'en faire joncher [ le sol ] en l'église de Notre-Dame du Puy [ ... ]
  
« [ ... ] et cette cérémonie [ a duré ] jusque Centulle, comte de Bigore, [ à ] savoir depuis [ 778 ] [ sous ] le règne de Charlemagne, jusqu'en l'an 1118 [ quand ] Centulle changea ces liens de foin en soixante-cinq sols Morlaas [ ... ] payable tous les ans par lui et [ par ] les siens pour l'avenir, à Notre-Dame du Puy. »
  
Cf. Brejon – op. cit. pour la Charte apocryphe du moine Marfin résumée par le R. P. Oddo de Gissey de la Compagnie de Jésus déclarant la tenir de l'historien Pierre de Marca dans ses Discours historiques de Notre-Dame du Puy
  
« [ ... ] Depuis ce temps, tous les comptes de Bigorre qui allaient prendre leur chevalerie à Sainte-Marie du Puy, portaient, eux et ceux de leur suite, au bout de leurs lances, des bottes de foin qui avaient été cueillies au pré du comte de Lorde, pour faire litière en l'honneur de la Vierge, [ ... ]
  
« [ ... ] jusqu'au temps du comte Centulle, lequel en l'année MCXVIII, changea le fief de foin en la redevance de LXIV sols Morlaas, payable annuellement par soi et ses successeurs [ échangée par la suite avec une somme annuelle de trois cents livres tournois ]. » [ ... ]
  
« Un fait historique incontestable, c'est l'obligation immémoriale d'une redevance annuelle, imposée aux comtes de Bigorre en faveur de Notre-Dame du Puy. »
  
Cf. Brejon – op. cit. ibidem pour Pierre de Marca (+ 1662) [ et Brejon ]
  
  
  
  

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