Pour la vingt-deuxième semaine sidérale :
« [
... ] la Vierge Marie, honorée au Puy sous les noms de Notre-Dame
d'Anis, de Notre-Dame du Puy, de Notre-Dame du Puy Sainte-Marie, et
encore, par les Espagnols, sous le nom de Notre-Dame de France au
Puy, [ ... ]
« [ ... ] la
Vierge du Velay [ ... ] fut, au temps de Charlemagne et par la
volonté même du grand Empereur, créée Comtesse suzeraine pour
l'hommage, Dame dominante de Lourdes et de sa citadelle ; [ ...
]
« [ ... ] et
plus tard, en 1062, par la volonté du comte de Bigorre,
Bernard II, Dame suzeraine, dans les mêmes conditions, du comté de
Bigorre tout entier [ jusqu'en 1307 ].
« Que
faut-il en réalité entendre par ces expressions, de Dame ou de
Comtesse suzeraine pour l'hommage, de Lourdes et de Bigorre ? »
[ ... ]
« Ici,
le vassal devait tenir le cheval de son suzerain, par la bride,
jusqu'au seuil de la maison où serait prêté le serment de foi et
d'hommage ; – là, le vassal devait danser devant son
seigneur ; – ici, le baiser pouvait être dû au verrou de la
porte du suzerain.
« La
forme de l'hommage va ainsi, des manifestations les plus sérieuses
aux bouffonneries les plus plaisantes, et parfois les plus gauloises.
Il peut consister dans l'offrande de fleurs et de fruits ; dans
l'échange de vêtements, etc. ...
« [
... ] le mode de l'hommage de Lourdes envers la Vierge du Puy, [ ...
] consista en l'apport de mottes de terre arrachées
du pré du comte ou du château, avec l'herbe qui les
garnissait. » [ des mottes de gazon arrachées au champ du
comte ] [ ... ]
« [
... ] si le droit de la Vierge sur l'entier comté de Bigorre tel
qu'il a été concédé à Notre-Dame d'Anis, par le comte Bernard
II en 1062, comprend nécessairement Lourdes et sa citadelle,
il y a cependant le plus grand intérêt à ne pas renoncer aux
droits antérieurs de la Vierge sur Lourdes et [ sur ] son château.
« Or,
[ ... ] depuis [ près de ] trois siècles, au moment où, en 1062,
Bernard 1er dressa l'acte qui renferme sa volonté, la Vierge du Puy
était [ déjà ] en possession de la suzeraineté, pour l'hommage,
de Lourdes et de son château. » [ ... ]
Cf.
E. Brejon (1925) –
Notre-Dame de Lourdes avant les apparitions de 1858. Un
chapitre d'histoire tombé en oubli – Les Fiefs...
« Depuis
Mirat [ le Maure ] [ seigneur de Mirambel ] ou Lordus [ au baptême
de l'homme-lige ] tous les comtes de Bigorre, ses successeurs, à
leur arrivé à la seigneurie de ce comté, se sont toujours rendus à
Notre-Dame du Puy pour lui rendre hommage, [ ... ]
« [ ... ] suivis
d'une partie de leur noblesse, au même équipage que Mirat s'y
rendit, c'est-à-dire avec liens de foin pendant [ au ] bout de leurs
lances, afin d'en faire joncher [ le sol ] en l'église de Notre-Dame
du Puy [ ... ]
« [ ... ] et
cette cérémonie [ a duré ] jusque Centulle, comte de Bigore, [ à
] savoir depuis [ 778 ] [ sous ] le règne de Charlemagne,
jusqu'en l'an 1118 [ quand ] Centulle changea ces liens de
foin en soixante-cinq sols Morlaas [ ... ] payable tous les ans par
lui et [ par ] les siens pour l'avenir, à Notre-Dame du Puy. »
Cf.
Brejon – op. cit. pour la Charte
apocryphe du moine Marfin résumée par le R. P. Oddo de
Gissey de la Compagnie de Jésus déclarant la tenir de l'historien
Pierre de Marca dans ses Discours historiques de Notre-Dame du Puy
« [
... ] Depuis ce temps, tous les comptes de Bigorre qui allaient
prendre leur chevalerie à Sainte-Marie du Puy, portaient, eux et
ceux de leur suite, au bout de leurs lances, des bottes de foin qui
avaient été cueillies au pré du comte de Lorde, pour faire litière
en l'honneur de la Vierge, [ ... ]
« [ ... ] jusqu'au
temps du comte Centulle, lequel en l'année MCXVIII, changea
le fief de foin en la redevance de LXIV sols Morlaas, payable
annuellement par soi et ses successeurs [ échangée par la suite
avec une somme annuelle de trois cents livres tournois ]. » [ ... ]
« Un
fait historique incontestable, c'est l'obligation immémoriale d'une
redevance annuelle, imposée aux comtes de Bigorre en faveur de
Notre-Dame du Puy. »
Cf.
Brejon – op. cit. ibidem pour Pierre de Marca (+ 1662) [ et Brejon
]
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