mardi 19 octobre 2021

Clémence

Pour le seizième cycle du huitième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Tu brise le vase
Tu y mets de l'eau
L'eau est répandue sur mon aube
Je célèbre un nouveau matin

Pour Sagesse et Clémence – à propos desquelles nous allons garder le Secret puisque nous sommes le seul à les avoir vu conjointes – notons que la conjonction est toujours une théophanie de l'Unique.

Ce qui n'est pas sans rapport avec la théorie de l'image poétique chez Reverdy qui articule par analogie la conjonction des semblables comme les mages de la tradition hermétique articulaient déjà celle des contraires.

Elle exprime sur base d'une ressemblance ou d'une complémentarité son unicité où l'un des deux est alors le premier qui apparaît avec le second sans qu'il soit possible de déterminer lequel des deux permet à l'autre d'apparaître comme tel.

Mais on peut dire qu'avant l'apparition du second, le premier était déjà l'Unique en deçà de sa manifestation dans la conjonction qui s'exprime sur un plan architectonique dans l'architecture originelle de la cathédrale Notre-Dame à Paris.

Nous avons déjà indiqué sa ressemblance avec le cube de la Ka'ba du Hedjaz où elle sert de Point focal pour la France et en réalité pour toute la chrétienté sur un modèle qui en deçà de ses tours sommitales inscrit sa façade dans un carré.

L'édification d'une flèche – avec celle de la Tour Eiffel qui nous apparaît ici comme la réplique d'une excroissance industrielle monstrueuse – et sa destruction par le feu pose la question d'une représentation impossible d'un point de vue conceptuel.

Et c'est la question que posait déjà en 2001 la destruction des tours jumelles du World Trade Center à Manhattan avec l'édification d'une flèche sur Ground Zero à la place des deux colonnes de Gibraltar qui barraient le sigle du Dollars américain.

Dans la modification du sigle qui l'accompagne, la dualité des piliers marquait une limite qu'on retrouve à la fin d'une série ou d'un intervalle avant l'invention du zéro là où la flèche marque une origine sur le plan d'une immanence qui caractérise sa perpétuité.

Sa représentation symbolise une transgression de l'étendue que la limite inscrit dans la durée en incluant dans son dispositif la transcendance d'un espace éternel qui ne peut être que cyclique et qu'on se représente au centre de sa contingence.

Le viol de cette contingence qui coïncide avec le carré – sur la base de son équation où un intervalle est toujours réductible à quatre entre une origine et sa limite – était déjà celui qui apparaît à Genappe sur la bannière de la pierre votive du Lothier :

« PLUS ULTRA » pour « NON PLUS ULTRA »

Mais la transgression ne visait alors que le déplacement des colonnes sur lesquelles étaient accrochées les bannières avec leur devise telles qu'on les représente par la lettre « S » pour le sigle monétaire et qui incluait depuis leurs « colonies ».

Ce que vise désormais la destruction des tours jumelles depuis l'édification de la Tour Eiffel avec celle de la flèche de Ground Zero, c'est un monde sans limite ; et ce faisant la destruction d'un monde en-deçà des colonnes et à l'hombre des tours de Notre-Dame.

   

    

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