dimanche 23 janvier 2022

La mythyfication

Pour le dix-huitième cycle du neuvième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

D'après Laura Knight-Jadczyk, les exégètes du XIXe siècle ont identifié les quatre sources du Pentateuque qui composent la Torah : ses deux sources principales, une source complémentaire et le Deutéronome.

Les deux sources principales font référence à « El » – le Dieu des Elohim – et à « YHVH » – Celui d'Adonaï – que la source complémentaire oppose ou articule au gré de ses considérations qui accompagnent la norme deutérocanonique.

Puis, ils réalisèrent que les six cents premières années qu'elles sont sensées relater – celles qui séparent Abraham (1800) et Moïse (1200) – n'ont sans doute jamais existé ; d'où l'idée d'un seul personnage dédoublé par un narrateur théorique.

C'est donc tout l'ensemble qui glisse à partir d'Abraham (1200) vers la source complémentaire que nous identifions à Esdras (600) non sans réduire leur périodicité supposée à sa mesure originelle – celle du phénix aux six mille lunaisons.

C'est cette première période de cinq cents ans que Julius Welhausen va vouloir organiser en trois étapes que nous pouvons faire correspondre à la religion du royaume d'Israël (722) et au judaïsme répartit autour de la déportation de Babylone (587).

« El » – le Dieu d'Israël – correspond à « Huwa » quand Il désigne « al-Ilâh » et au Dieu des Elohim que nous identifions à « al-ayy » quand nous évoquons la réintégration des déités dans Sa myriade pour la pérégrination des ancêtres.

Le Tétragramme et son décalogue s'inscrivent dans la décade de la Tétraktys et dans le fondement du judaïsme par la conversion d'Abraham que sa « philoxénie » identifie à un hébraïsme pour le Dieu de la « hanifiyya » que nous identifions à « al-aqq ».

« al-ayy » correspond ici à « l'Arbre de Vie » et « al-aqq » à « l'Arbre de la Connaissance » dans le Jardin paradisiaque où ils apparaissent tous les deux au centre d'un espace sacré qui devait correspondre à une oasis de la Tihama en Asir.

Les idoles dont Abraham se détourne sont les déités qu'on a divinisé dans le culte des ancêtres et qui font obstacle à un rassemblement à la fois politique et religieux réalisé par le judaïsme dans le cadre du royaume d’Israël et par l'Islam.

La préséance d'Abraham sur David – qui prend ici la place de Moïse – montre que la généalogie du Christ chez Matthieu s'inscrit dans cet hébraïsme où il renouvelle l'institution royale – celle des noces de Cana pour la Galilée cananéenne.

Reste que Moïse apparaît avec le prophète Élie dans la théophanie du Tabor et qu'il s'inscrit pour nous dans celle de Zeus comme image du Père tel qu'il a put exister dans la généalogie d'Israël sous l'hombre tutélaire d'un pharaon dont il se serait fait le fils.

Laura Knight-Jadczyk évoque les étapes de Welhausen dans un cadre qu'elle qualifie de crédible comme autant d'époques : celle de la nature et de la fertilité, celle du spirituel et de l'éthique, celle de la prêtrise et des lois.

Mais les Israélites ne sont pas des bêtes et les Juifs ne sont pas des anges là où les aspects de leur vie collective sont plutôt congruents quand elle passe par les modes d'organisation qui caractérisent la vie tribale et l'édification d'un état théocratique.

La prophétie d'Isaïe qui aurait été prophétisée par son prophète dès le VIIIe siècle avant l'ère chrétienne aurait aussi été complété deux siècles après en passant vraisemblablement des premiers targums araméens à l’hébreu carré.

« Le problème de l'absence de validation extérieure de l'existence d'Israël en tant que nation souveraine dans la région de la Palestine » – conclut Laura Knight-Jadczyk  est avant tout un problème de contexte :

« Ceux qui ont écrit la Bible [ ont ] vécu [ au ] septième et [ au ] sixième siècles [ avant l'ère chrétienne ] ou plus tard, et en savaient très peu sur les événements » qui les précèdent dans cette région.

Cf. Laura Knight-Jadczyk – Les textes sacrés ont-ils été falsifié ? (2007)

Le roi de Canaan et le sceptre de Cana
   

    

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