samedi 15 janvier 2022

Mythes historicisés - Histoire mythifiée

Pour le seizième cycle du neuvième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Dans un article qu'elle consacre à l'Arche d'Alliance, Laura Knight-Jadczyk constate une absence de trace archéologique pour le Temple de Salomon qu'elle qualifie de Premier en référence au Second qui se trouvait à Jérusalem en-deçà de l'esplanade des mosquées.

Elle évoque la thèse de son anéantissement avant de nier jusqu'à son existence et celle de l'Arche qui devait s'y trouver avec les Tables de la Loi qu'elle contenait tout en récusant aussi leur présence à Axoum en Éthiopie dans l’Église Sainte-Marie de Sion.

Si l'Arche perdue de Chartres ne s'y trouvait pas, c'est que le Temple de Salomon ne s'y trouvait pas non plus sans qu'on soit tenu de douter de son existence sur un territoire qui ne correspondrait pas à celui où la bible théocratique des Lévites cherche à le situer.

De même qu'il ne saurait y avoir deux temples au même endroit dans cette longue histoire, on en retrouve par ailleurs près d'une demi-douzaine : en Asir, en Haute et en Basse Égypte comme en Judée et en Samarie, voir au Cachemire.

Et c'est sans compter sur le corps du Christ qui prétendit rebâtir en trois jours celui qu'on allait détruire à force de vouloir y contenir la puissance royale dont il se sentait investi par une grâce qui pesait sur lui.

Dans l'article qu'elle consacre à la chronologie biblique, Laura Knight-Jadczyk identifie chez Plutarque et chez Tacite – avec Valerius Maximus citant Cornelius Hispallus – le dieu des Juifs à Dionysos Sabazius, divinité agraire en Trace et en Phrygie.

C'est la religion du Père à travers celle du Fils que la mythologie dionysiaque fait correspondre avec le démiurge quand elle assigne au Dieu ineffable et abscons qui demeure dans le Temple d'Adonaï un commencement et une fin pour sa création.

Moïse et Jésus sont les figures prophétiques de ses théophanies qui s'invitent sur la Tabor du récit biblique là où leur démystificatrice décrit l'interlocuteur du Sinaï comme le héros national d'un royaume du Nord subjugué par la domination sacerdotale des Lévites.

Quand Moïse s'identifie à Zeus – c'est à dire au Père des pères et au jour du Sabbat – il porte un voile qui protège les israélites de sa puissance politique comme l'Arche d'Alliance les protège des Tables de la Loi dont le contenant rappelle ici la figure du Graal.

Elle contient la divinité solaire des Forêts de Cèdres qui rappelle au Liban celles des Pins dont la pomme avec la déesse des Babyloniens fut celle de Dionysos, le Nouvel Adam gardée par des paons sur l'atrium de la basilique Saint-Pierre jusqu'à la Renaissance.

Dans l'article que Laura Knight-Jadczyk consacre au Deutéronome, elle date la destruction de Jérusalem et la disparition hypothétique d'un Premier Temple en 587 avant l'ère chrétienne ; ce qui étend les sept temps apocalyptiques de 360 ans jusqu'en 1933.

Leur origine s'inscrit dans la première généalogie du Christ où quarante-deux générations s'acheminent par groupes de quatorze d'Abraham à David, de David à la déportation de Babylone et de la déportation de Babylone au Christ – cf. Mt I 17.

Ce qui place un premier témoin en 673 puisque le redoublement des temps indiqués par l'Apocalypse de Jean pour leur témoignage n'aurait guère de sens si les deux témoins devaient survenir en même temps au terme de son déroulement.

Mais il nous semble évident que ce redoublement des temps n'a pas lieu d'être et qu'ils ne s'étendent ici que sur une période de 1.260 ans équivalente aux quarante-deux mois de trente jours dont la première échéance se retrouve en 630.

L'apocalypse le dit avec un nombre de jours (1.260) qui sont comme des ans, avec un nombre de mois (42) qui sont comme des générations et avec un nombre de temps (3,5) qui sont comme les jours (30) des mois (12) en nombre d'années (360) – cf. Ap XI.

Cette première échéance – celle de 630 – coïncide alors avec le Pèlerinage de l'adieu qui ponctue la mission du Sceau des prophètes et s'achemine ensuite pour le reste de ces temps vers la cohorte orientale (600) de Sri Kalki, l'avatara du Kali yuga – Gengis Khan.

Ce qui nous mène vers la fin des abbassides (1258) et vers celle du sultanat moghol (1858) sous le Raj britannique auxquels nous ajoutons les épopées d'Ungern-Sternberg (1921) et d'Enver Pacha (1922) qui leur reviennent.

Autrement dit, il n'y aurait aucun rapport – hormis celui qu'induit la généalogie du premier témoin – entre la destruction du Temple de Salomon et l'annonce apocalyptique d'un second témoin pour sceller la prophétie des prophètes yéménites.

Et bien sûr, on a vu aussi pour ces deux témoins, le retour d’Élie avec Hénoch ou Seth sans prendre en compte le fait qu'il se serait déjà en partie produit avec la prédication du Baptiste en Jordanie et qu'il ne pourrait peut-être plus se reproduire ensemble.

Mais nous avons vu par ailleurs que les temps qu'on leur accorde sont aussi des temps qu'on a voulu pour la fin – à partir de 1604 et de 1673 – tandis qu'on accordait à Seth une quarantaine paradisiaque en rapport avec le retour du Graal – à partir de 1992.

Si l'Arche et le Graal ont en définitif le même signifiant, sa signification est aussi celle du Calendrier perpétuel comme représentation de la Totalité de la manifestation cosmique à travers des nombres dont le signifié est une évocation du Vivant.

Quant à Laura Knight-Jadczyk qui introduit ici des mystifications scientistes encore plus mystifiantes que les mystifications politiques qu'elle démystifie, elle montre en 2007 que l'Arche des Lévites ne serait à l'origine qu'une représentation de la Tente des réunions.

La Tente des réunions dont l'unicité pose problème et nécessite l'invention de l'Arche qui la spécifie est l'attribut de la vie tribale des Israélites qui fonde nos parlements sur le même principe que l'Arbre à palabre où circulent le Sceptre et les bâtons.

Et c'est à ce titre qu'on peut associer la Hache sacrée à la symbolique du Sceptre royal et la Réunion des bâtons ou des flèches aux Faisceaux des phalanges dont l'institution est universelle.

   

    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire