mardi 21 juin 2022

Le Seigneur de la terre

Pour le vingt-troisième cycle du Janus
quand la nuit absorbe le jour :

Le retour d’Égypte et l'établissement en Galilée

« Après la mort d'Hérode,
un ange du Seigneur apparut dans un rêve à Joseph,
en Égypte,
et [ l'ange ] dit [ à Joseph ] :

« Lève-toi,
prends le petit enfant et sa mère et va dans le pays d'Israël,
car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts [ à présent ]. »

Joseph se leva,
prit le petit enfant et sa mère et alla dans le pays d'Israël.

Cependant,
quand il apprit qu'Archélaüs régnait sur la Judée
à la place de son père Hérode,
il eut peur de s'y rendre.

Averti [ par son ange ] dans un [ autre ] rêve,
il se retira dans le territoire de la Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth,
afin que s'accomplisse ce que les prophètes avaient annoncé :

« Il sera appelé nazaréen. »

Matthieu II 19-23

Les déplacements entre l’Égypte et la Judée sont ceux du Temple d’Adonaï dont le Christ deviendra l'hypostase et la métaphore qui vont s'établir en Galilée à la suite des prémonitions que Joseph reçoit par l'intermédiaire d'un ange.

La présence de l'ange ne doit pas nous laisser croire que nous nous trouvons dans un récit qui devrait être pris au pied de la lettre mais bien dans un procédé narratif particulier qui correspond au monde du rêve dans ses représentations.

Les prophètes d'Israël n'ont pas pu annoncer que Joseph irait s'établir à Nazareth mais que l'enfant dont il avait la garde serait qualifié de « nazaréen » en référence à son témoignage comme premier témoin devant Dieu.

Cette tradition prophétique qui évoque chez Jean l'existence d'un second témoin est celle des Samaritains dont le pays est ici celui des tribus perdues d'Israël.

Le témoignage de Jésus au sujet de Jean

« Comme ils descendaient de la montagne [ du Tabor ],
Jésus leur donna cet ordre :

« Ne parlez à personne de ce que vous avez vu
jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité. »

Les disciples lui posèrent [ alors ] cette question :

« Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’Élie doit venir d'abord ? »

Jésus leur répondit :

« Il est vrai qu’Élie doit venir et rétablir toutes choses,
mais je vous le dis :

Élie est déjà venu,

ils ne l'ont pas reconnu et ils l'ont traité comme ils ont voulu.

De même le Fils de l'homme souffrira de leur part. »

Les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean le Baptiste.

Matthieu XVII 9-13

Ce qui démontre que la transfiguration du Tabor où Jésus apparaît entre les prophètes Moïse et Élie est une représentation de la Loi et de la Prophétie puisque Jean entre à son tours avec le second dans la même typologie.

La vie cachée de Jésus

« Après avoir accompli tout ce que prescrivait la Loi du Seigneur,

Joseph et Marie retournèrent en Galilée,
à Nazareth, leur ville.

Or l'enfant grandissait et se fortifiait.

Il était rempli de sagesse et la grâce de Dieu était sur lui. »

[ Jésus est à Jérusalem « quand il eut douze ans » parmi les docteurs ]

« Puis [ Jésus ] descendit avec [ Joseph et Marie ] pour aller à Nazareth

et il leur était soumis.

Sa mère gardait précieusement toutes ces choses dans son cœur.

Jésus grandissait en sagesse, en taille et en grâce

devant Dieu et devant les hommes. »

Luc II 39-40 [ et ] 51-52

La croissance est le maître mot de cet entre-deux qui s'étend du rêve de Joseph au témoignage de Jean où Jésus entre pour ainsi dire dans l'histoire néotestamentaire pour l'année de grâce qui caractérise la tradition synoptique des trois premiers évangiles.

L'enfance et l'adolescence du Christ sont elles-mêmes réparties autours de son initiation qui se déroule dans le Temple de Jérusalem comme il se doit puisqu'il s'agit aussi tout aussi bien de son fort intérieur.

Le témoignage de Jean au sujet du Messie

« Voici le témoignage de Jean lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem

des prêtres et des lévites pour lui demander :

« Toi ! »

« Qui es-tu ? »

Il déclara et sans restriction affirma :

« Moi ! »

« Je ne suis pas le Messie. »

Ils lui demandèrent :

« Qui es-tu donc ? »

« Es-tu Élie ? »

Et il dit :

« Je ne le suis pas. »

« Es-tu le Prophète ? »

Et il répondit :

« Non. »

Ils lui dirent alors :

« Qui es-tu ? »

« Nous devons donner une réponse à ceux qui nous envoient ! »

« Que dis-tu de toi-même ? »

« Moi »

– répond Jean –

« Je suis la voix de Celui qui crie dans le désert :

« Rectifiez le chemin du Seigneur »

comme l’a dit le prophète Isaïe. »

Ceux qui [ lui ] avaient été envoyés étaient des pharisiens.

Ils lui posèrent encore cette question :

« Pourquoi donc baptises-tu,
si tu n'es ni le Messie, ni Élie, ni le Prophète ? »

Jean leur répondit :

« Moi, je baptise d'eau,

mais au milieu de vous se trouve quelqu'un que vous ne connaissez pas.

Il vient après moi

mais je ne suis pas digne de détacher la courroie de ses sandales. »

[ « Moi je ne suis pas le Christ
mais je suis celui qui a été envoyé devant lui. »

« Il faut qu'il croisse et que je décroisse. » ]

Cela se passait à Béthanie,
de l'autre côté du Jourdain,
où Jean baptisait. »

Jean I 19-28 [ et ] III 28 et 30

Les deux témoins annoncés par les Samaritains sont ici clairement identifiés au Messie d'Israël et à un Prophète qui n'est pas l'un des prophètes du passé parmi lesquels Élie s'identifie à la prophétie d'Isaïe.

L'identification du Prophète au prophète Élie comme à l'un des prophètes ne tient pas la route dans cette succession : l'un est projeté en avant et l'autre de l'arrière vers le moment présent où s'accomplit le témoignage de Jean.

André et Nathanaël parmi les premiers disciples

« André,
le frère de Simon-Pierre,
était l'un des deux [ disciples de Jean ]
qui avaient entendu les paroles [ du Baptiste ] et qui avaient suivi Jésus.

Il rencontra d'abord son frère Simon et lui dit :

« Nous avons trouvé le Messie »

ce qui veut dire le Christ.

Il le conduisit vers Jésus.

Jésus le regarda et dit :

« Tu es Simon fils de Jonas. »

« Tu seras appelé Céphas »

– Ce qui signifie Pierre. »

[ Philippe parmi les disciples ]

« Philippe rencontra Nathanaël et lui dit :

« Nous avons trouvé celui que Moïse a décrit dans la Loi

et dont les prophètes ont parlé :

Jésus de Nazareth, fils de Joseph. »

Nathanaël lui dit :

« Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth ? »

Philippe lui répondit :

« Viens et vois. »

Jésus vit Nathanaël s'approcher de lui et dit de lui :

« Voici vraiment un Israélite en qui il n'y a pas de ruse. »

« D'où me connais-tu ? »

– lui dit Nathanaël.

Jésus lui répondit :

« Avant que Philippe t'appelle,
je t'ai vu quand tu étais sous le figuier. »

Nathanaël répondit :

« Maître ! »

« Tu es le Fils de Dieu ! » – « Tu es le roi d'Israël ! »

Jésus lui répondit :

« Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois ? »

« Tu verras de plus grandes choses que celles-ci. »

Il ajouta :

« En vérité [ ... ] je vous le dis,
vous verrez le ciel ouvert
et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme. »

Jean I 40-42 [ et ] 45-51

La ruse consiste à faire passer le Nazir des nazaréens pour un habitant de Nazareth que Nathanaël reconnaît ici comme son roi – celui de Canaan – dès lors que Jésus le reconnaît comme Israélite – c'est à dire comme Samaritain.

« Sous le figuier » signifie « dans les Écritures ». On a affaire à un érudit auprès duquel la ruse ne passe pas. Dans le Noble Coran, Marie enfante « sous un dattier ». Ce qui a vraisemblablement la même signification : c'est la « Lectio divina » médiévale.

Le Temple de son corps

« Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai. »

« [ Jésus ] parlait [ aux Juifs ] du Temple de son corps. »

Cf. Jean II 19 et 21

Nicodème parmi les notables et les pharisiens

« Après avoir entendu ces paroles, beaucoup dans la foule disaient :

« Celui-ci est vraiment le Prophète. »

D'autres disaient :

« C'est le Messie. »

Mais d'autres disaient :

« Est-ce bien de la Galilée que doit venir le Messie ?

[ La Bible ] ne dit-elle pas que c'est de la descendance de David

et du village de Bethléem où était David que le Messie doit venir ? »

Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule.

Quelques-uns d'entre eux voulaient l'arrêter,

mais personne ne mit la main sur lui.

Ainsi, les gardes retournèrent vers les chefs des prêtres et les pharisiens,
qui leur dirent :

« Pourquoi ne l'avez-vous pas amené ? »

Les gardes répondirent :

« Jamais personne n'a parlé comme cet homme. »

Les pharisiens leur répliquèrent :

« Est-ce que vous aussi, vous vous êtes laissé tromper ? »

« Y a-t-il quelqu'un parmi les notables ou les pharisiens qui ait cru en lui ? »

« Mais cette foule qui ne connaît pas la Loi [ est ] maudite ! »

Nicodème,
qui était venu de nuit vers Jésus
et qui était l'un d'eux,
leur dit :

« Notre Loi condamne-t-elle un homme avant qu'on l'entende
et qu'on sache ce qu'il a fait ? »

Ils lui répondirent :

« Es-tu, toi aussi, de la Galilée ? »

« Cherche bien [ dans les Écritures ]

et tu verras que [ le Prophète ] ne sort pas de la Galilée. »

Jean VII 40-52

Le Prophète ne sort pas de Galilée dans les Écritures et le Messie de David devrait venir de Bethléem. Mais rien ne dit que Bethléem où on adore Dionysos et sa Mère se trouve en Idumée pour les Pharisiens s'ils se souviennent encore du pays originel d'Israël.

Les deux témoins

« On me donna un roseau semblable à une baguette en me disant :

« Lève-toi et mesure le temple de Dieu, l'autel et ceux qui y adorent.

Quant au parvis extérieur du temple, laisse-le de côté et ne le mesure pas,
car il a été donné aux nations [ qui ] piétineront la ville sainte
pendant quarante-deux mois. [ 42 x 30 ]

Je donnerai à mes deux témoins le pouvoir de prophétiser,
habillés de sacs, pendant 1.260 jours. » [ 630 x 2 ]

Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers
qui se tiennent devant le Seigneur de la terre.

Si quelqu'un veut leur faire du mal,
du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis.

Oui, si quelqu'un veut leur faire du mal, c’est ainsi qu’il doit être tué.

Ils ont le pouvoir de fermer le ciel
afin qu'il ne tombe pas de pluie durant le temps de leur prophétie.

Ils ont aussi le pouvoir de changer l’eau en sang
et de frapper la terre de toutes sortes de fléaux chaque fois qu'ils le voudront.

Quand ils auront fini de rendre leur témoignage,
la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera.

Leurs cadavres seront laissés sur la place de la grande ville
appelée symboliquement Sodome et Égypte,
là même où leur Seigneur a été crucifié.

Des hommes de divers peuples, tribus, langues et nations
verront leurs cadavres pendant trois jours et demi [ 3,5 x 12 ]
et ils ne permettront pas qu’on les mette au tombeau.

Les habitants de la terre se réjouiront à leur sujet,
ils feront la fête et ils échangeront des cadeaux,
parce que ces deux prophètes leur auront causé bien des tourments.

Après les trois jours et demi, un esprit de vie venu de Dieu entra en eux
et ils se tinrent debout sur leurs pieds ;
une grande crainte s'empara alors de ceux qui les voyaient.

J’entendis une voix forte qui, du ciel, leur disait :

« Montez ici ! »

Et ils montèrent au ciel dans la nuée sous les yeux de leurs ennemis.

A ce moment-là,
il y eut un grand tremblement de terre
et le dixième de la ville s'écroula :

Sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre ;
les autres furent effrayés et rendirent gloire au Dieu du ciel. »

Apocalypse XI 1-13

C'est avec le sceptre de Canaan que Jean doit mesurer le Temple qui s'identifie aux deux témoins. Ils se tiennent devant le Seigneur de la terre qui nous apparaît ici comme Sri Kalki ou Gengis Khan dans la tradition orientale – c'est à dire le Roi du monde.

Les deux témoins qui prophétisent recouverts de sacs apparaissent dans le Noble Coran aux sourates 73 et 74 – « al-Muzzammil » wa « al-Muddaṯṯir » – où ils évoquent le Sceau des prophètes et le Messie d'Israël – 'Isâ ibn Maryam.

Les cinq premiers temples d'Adonaï furent à Âl Sharîm en Asir, à Éléphantine près d'Assouan, au Mont Garizim en Samarie, à Jérusalem en Idumée et au Tell el-Yahudiye de Léontopolis : l’Enfant Jésus est le sixième temple pour la théologie mystique du Carmel.

   

    

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