mardi 14 juin 2022

Le vivificateur et la vivification

Pour le dix-huitième cycle du Janus
quand la nuit absorbe le jour :

« Le premier conflit entre Musulmans eut donc lieu au chevet du Prophète mourant. L'imam Bukkâri le raconte ainsi :

« Quand la maladie dont le Prophète devait mourir eut montré toute sa violence, il se prit à s'écrier :

« Apportez-moi une écritoire et un parchemin où je marquerai des paroles qui vous préserveront à jamais de l'erreur. »

« Mais Omar se contenta de dire : « La douleur égare le Prophète ; nous avons déjà le Livre de Dieu ; que nous faut-il de plus ? »

« Mais le tumulte ne fit que s’accroître jusqu'au moment où le Prophète s'écria :

« Levez-vous et partez, je ne veux pas voir de désordres autour de moi. »

« Ibn Abbas commentait ainsi cet incident : « Ce fut une catastrophe sans égale qui nous empêcha de connaître ce que le Prophète voulait mettre par écrit. »

Cf. al-Shahrastânî citant Bukkâri traduit par Jean-Claude Vadet (1998) en exergue du Testament syriaque de Barouk Salamé (2009).

On pourra toujours spéculer sur ce qu'aurait voulu écrire le prophète avant de mourir mais ça n'enlève rien – comme le rappelle Omar – à la clôture de la révélation du Saint Livre au Pèlerinage de l'adieu (630).

À contrario, il est peu vraisemblable que le prophète ait pu vouloir consacrer ses dernières forces et les derniers temps de son existence à résoudre des conflits politiques par ailleurs imprévisibles et inévitables.

Cette question est donc nulle et non avenue. Mais nous sommes néanmoins parfaitement informé de l'héritage spirituel que le prophète nous a laissé :

  • Le Noble Coran

  • Les gens de la Maison qui se trouvaient sous son manteau

  • Le vivificateur et la vivification

Pour les « ahl al-Bayt » dont Fatima Zohra fut la souche, elle désigne par extension sa descendance dans les quinze imams qui appartenaient au tronc ja'farîte (5) et aux branches ismaélite (5) ou mosaïque (5) par référence à l'imam Ismaël et à l'imam Mûsâ.

On peut également qualifier ces branches de fâṭimides ou d'alawîtes par référence à leur Pôle et à leur élévation morale mais sans les rattacher aux régimes califales ou dynastiques qui s'y réfèrent par la suite.

L'imam al-Ghazali (+ 1111) s'est inquiété de la vivification et as-Suyûti (+ 1505) a donné à ses vivificateurs une échéance séculaire qu'elle n'avait pas en incluant son prédécesseur dans leur succession.

En ce sens, as-Suyûti est l'inventeur du salafisme islamique et c'est vers lui qu'il faut revenir pour apprécier ses justifications ; mais le seul « Muhyi'd-Dîn » que nous connaissons comme tel est l'imam du Tawḥid – ibn Arabî al-Ḥâtimî aṭ-Ṭâ'î.

   

    

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