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Retour vers la demeure des lettres
Pour
la demeure de la sixième sphère
parmi les sept sphères célestes
de la septième lettre :
« Zây »
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« C'est des djinns « nâriyya » [ de nature ignée ] dont il est question [ dans le neuvième chapitre des « Futûḥât al-Makkiyya » par opposition sémantique aux anges « nûriyya » qui sont de nature lumineuse. ]
« Leur existence est attestée par le [ Noble ] Coran [ au dernier verset (6) de la dernière sourate (114) ] et [ par ] le « hadîth » [ du Sceau des prophètes. ]
« Même s'il déclare ailleurs [ dans le troisième chapitre des « Futûḥât al-Makkiyya » ] que leur nom désigne ce qui est intérieur en l'homme ...
« ... [ par ] analogie [ entre le ] microcosme [ de la Réalité muḥammadienne ] et [ le ] macrocosme, [ ibn Arabî ] ne met pas en doute leur réalité objective : ...
« ... ils appartiennent à la frange subtile du monde humain comme les animaux appartiennent à sa frange [ la plus ] grossière.
« Mais tandis que l'homme créé de terre et d'eau est stable et essentiellement humble, les djinns créé d'air et de feu soixante mille ans avant lui n'ont pas de forme stable : ...
« ... ils prennent celle qu'ils désirent. [ Et ce désir qui emprunte la forme qu'ils convoitent est en relation avec la deuxième Noble Vérité du bouddhisme sur le Samsara. ]
« Toutefois, lorsqu'ils se manifestent à nous, ils sont prisonniers de la forme sous laquelle ils apparaissent aussi longtemps que notre regard [ concupiscent ] est fixé sur elle.
« Lorsqu'ils sont tués dans l'une de ces formes, ils meurent et leur sort posthume est analogue à celui de l'homme [ quand sa déité réintègre la myriade du Vivant. ]
« Le feu qui prédomine dans leur constitution et qui est « le plus élevé des [ quatre ] éléments » les porte à l'orgueil ; ... [ puisse qu'on ne rend pas compte ici d'un cinquième élément de nature lumineuse ou spatiale quand on le qualifie d'éther. ]
« ... et c'est cet orgueil jusque là sans objet qui lors de la création de l'homme les porte à la rébellion et fait de certains d'entre eux des démons – « ash-shayâtîn ».
[ Il serait donc erroné de faire de Lucifer – « le porteur de Lumière » – l'être du feu qu'une mystique charnelle ne peut connaître en-deçà des intelligibles que de façon tangible. ]
« ... une partie de la mosquée du Prophète à Médine – la « Rawda » – est décrite par un « hadîth » comme l'un des jardins du Paradis. »
[ C'est l'une des deux demeures que cette nature paradisiaque préserve de l'emprise du « dajjâl » qui est l'un d'entre eux sur le reste de la création et qu'on situe ici entre la tombe du Prophète et son minbar.
La seconde de ces deux demeures est décrite comme la montagne polaire où Sayyidinâ 'Isâ ibn Myriam réside jusqu'à son retour – ce retour n'étant que le caractère paradisiaque de sa parousie.
Il serait donc illusoire d'espérer que des lieux privilégiés comme La Mecque du Hedjaz ou le Maqâm shâdhulî de Tunis puissent être préservés de cette emprise même si des correspondances avec ces demeures peuvent y maintenir une protection relative.
C'est la présence du Christ ou du Prophète qui leur assure cette protection particulière que les saints parmi les murîds peuvent transmettre avec leur ferveur dont la forme reste inimitable et que les djinns ne peuvent emprunter.
On peut également transposer cette réalité sur les sceaux des deux témoins de l'Apocalypse comme c'est le cas pour le Maqâm shâdhulî en raison d'une faveur que le Sheikh al-Akbar lui transmet en tant qu'héritier des deux sources de sa triade. ]
Cf. Une introduction à la lecture des « Futûhât Makkiyya » – Michel Chodkiewicz (1988)
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« Au IXe siècle, plusieurs empereurs [ ... ] byzantins [ ... ] se trouvèrent engagés dans la lutte contre les pauliciens ainsi appelés parce qu'ils suivaient les doctrines gnostiques de Paul de Samosate.
« Comme ces dissidents étaient d'excellents soldats, ils avaient été dans le passé envoyés en garnison en Thrace et en Macédoine pour défendre les territoires impériaux ; ...
« ... là le mouvement s'était développé et largement diffusé en Bulgarie, dans les Balkans et dans certaines régions de la Russie.
« Au milieu du Xe siècle, ils étaient connus sous le nom de « bogomiles » du nom de leur chef spirituel Bogumil qui signifie « aimé de Dieu ». [ Les disciples les plus proches du Christ dans l'évangile de Jean sont déjà à Béthanie « ceux que Jésus aimait ». ]
« Au XIe siècle, des représentants du mouvement gnostique des bogomiles passèrent en Europe occidentale où ils se mirent à prêcher. [ Mais cette origine orientale du gnosticisme occidental ne serait être assurée. ]
« Leur doctrine s'implanta avec une grande rapidité, spécialement dans le Sud de la France, en Italie du Nord et en Allemagne. Le Midi de la France devint le siège d'une Église gnostique qui prospéra rapidement.
« En 1167, à Saint-Félix du Caraman dans le Languedoc se tint même un concile de cette nouvelle Église indépendante qui se déclarait cathare du mot grec « katharòs » qui signifie « pur » ; ... [ En rapport avec la sixième béatitude chez Matthieu – cf. Mt V 8 :
Ceux qui ont le cœur pur sont alors ceux qui voient Dieu à travers une vision prophétique semblable à celle des Réaux-Croix selon une étymologie proposée par René Guénon qu'on retrouve chez les Élus Coëns et dans la Proximité du « maqâm al-Qurba ». ]
« ... plusieurs évêques catholiques adhérèrent à cette église et passèrent à son credo avec tous leurs fidèles. Il se produisit alors une sorte d'union entre les cathares d'Occident [ et ] d'Orient : ...
« ... au concile prit ainsi part le responsable d'une Église grecque appelé Nicétas qui portait le titre éloquent de « papas » [ qui était déjà celui des patriarches de l’Église celtique depuis saint Colomban. ]
« [ Cette Église gnostique ] était encore florissante au milieu du XIIIe siècle. Le dernier chef sur lequel on possède des informations appelé Guillaume Bélibaste mourut sur le bûcher en 1321. »
Cf. Barbara Frale – Les Templiers et le suaire du Christ – Contre toutes les hérésies – Survivances (2011)
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« En 1143, l'abbé Erwin de Steinfeld signala à l'abbé de Clervaux [ Bernard de Fontaine ] qu'en Allemagne près de la ville de Cologne on avait arrêté des adeptes d'une secte hérétique : ...
« ... ceux-ci se déclaraient membres d'une Église ancienne qui restée cachée depuis l'époque des martyrs avait survécu en Grèce et dans d'autres pays sous la conduite d'un certain nombre d'apôtres et d'évêques.
« De la seconde moitié du XIIe siècle à la fin du XIIIe siècle, la société chrétienne fut secouée par la propagation d'un immense mouvement de dissidence religieuse qui ne mettait pas seulement en question certains dogmes de base et la tradition de l’Église, ...
« ... mais qui ajoutait à la protestation théologique de violentes accusations contre les mœurs du clergé et de vives revendications d'ordre politique. » [ ... ]
Cf. Barbara Frale – Op. Cit. Ibidem – Suivre la voie de Pierre (2011)
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« ... Innocent III composa un hymne pour célébrer la Véronique – une célèbre image du visage de Jésus conservée à Rome dont la tradition était liée à celle du « mandylion ».
« La Véronique était elle aussi une image « achéropite » – autrement dit un portrait prodigieux non fabriqué de main d'homme. [ Frale étend implicitement ce prodige à l'image du Linceul « tétradiplon » qu'elle qualifie de Suaire. ]
« On disait qu'il était apparut par miracle [ ce portrait ] quand une femme compatissante s'était approchée de Jésus sur le chemin du Golgotha [ à Jérusalem ] pour essuyer son visage ruisselant de sueur et de sang. »
[ La femme compatissante – Véronique – porte alors le nom de la Véritable icône qu'on aurait retrouvé à Manoppello dans les Abruzzes. ]
Cf. Barbara Frale – Op. Cit. Ibidem – Survivances (2011)

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