lundi 14 décembre 2020

L'arcane du Fou

Pour le neuvième cycle du deuxième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Le Tarot peut être considéré comme une roue dotée d'un certain nombre de lames semblable à une roue dentée où chaque dent à la valeur théorique de sa lame qui est celle de la lettre « Lâm » (30) en arabe ou « Lamed » (30) en hébreu.

Cette lettre est la douzième dans les alphabets sémitiques et sur ce principe théorique, on peut accorder à cette lettre mère un nombre (360) qui est celui des degrés du cercle en géométrie et du zodiaque en astronomie.

De cette configuration géométrique découle le nombre des maisons (12) et celui des décans (36) tandis que le nombre des lames du Tarot (21) a pour valeur théorique (630) celui que l'Apocalypse de Jean accorde à chacun de ses deux témoins.

L'arcane du Fou n'est pas à proprement parlé une lame ; pas plus que celle de Petrus Romanus dans la Prophétie d'Alphonse Ciaconius qu'Arnold de Wion attribue en 1595 à Malachie d'Armagh ne peut correspondre à l'une de ses 112 devises pontificales.

Si nous proposons cette analogie, c'est parce qu'il y a une congruence entre ces deux mancies où l'arcane de la Prophétie est celle l’antéchrist qui précède le Judex tremendus comme le Fou – ou le Mat – annonce le retour du Bateleur à la fin d'un cycle.

Pour ce faire, l'arcane ne porte pas de nombre et sa lettre – un Shin représenté par un chat – est celle qui précède la lettre de la lame du Monde (21) – un Tav – comme l'arcane du pape émérite est celle du pontife qui précède le pape François.

Le cycle des lames du Tarot quand il est représenté sur un axe commence par son Bateleur et s'achève par un diabolo représenté par sa lame et par son arcane : la lame du Monde (21) et l'arcane du Fou.

Cette paire diabolique qui double la monade pontificale est représentée par le pontificat de la dernière devise (112) de la Prophétie et par l'arcane du pape émérite qui introduit l'inévitable hiatus de l'antéchrist qui s'oppose et qui précède le Christ.

L'attribution d'une lettre à la lame du Jugement (20) qui n'en porte pas est également sous l'aune de cette dualité puisqu'on peut lui attribuer dans la suite des lettres hébraïques un Resh qui représente un crâne ou le Shin qui est celui d'El-Shadday.

Littéralement, elle a perdu la tête qui représente ici la tiare pontificale de l'évêque de Rome abandonnée par ces prédécesseurs et elle transfère sa puissance latente qui celle du Christ Pantocrator vers l'arcane du Fou.

Le pape émérite détient la puissance du Shin mais pas sa force aliénée par la lame du Monde sur son Tau où son autorité légitime apparaît comme les cédilles du Stigma (6) qu'on retrouve au pied du Chrisme carolingien.

Cette déchirure entre l'autorité spirituelle et sa force mondaine remonte à un congloméra que nous avons décrit pour « les quatre Jean-Paul » comme les fondations d'un nouvel édifice voulu dès le consistoire de 1946 par le pape Pie XII.

La ruine de cet édifice est représentée par la lame de la Maison Dieu (16) qui correspond ici au pontificat de Jean XXIII et son concile, par celle des Étoile (17) pour celui de Paul VI avec une vraisemblance qui devait déjà confondre celle du Diable (15).

Mais la congruence entre les lames du Tarot et les devises de la Prophétie des papes ne deviendra probante qu'avec les pontificats suivants où l'occultation du Soleil (19) et une moitié de la Lune (18) scellent la sainteté grégorienne des pontifes romains.

Les deux pontifes apparaissent dans la Prophétie comme les deux moitiés d'un même satellite puisque c'est le Christ qui incarne l'astre de la Justice et la gloire de l'olivier qui caractérise le pontificat suivant (112) est celle de l'oracle qu'accomplit son vicaire.

La tiare pontificale repoussée par les papes en 1978 représentait les hiérarchies cosmiques – celles théorisés par le Nouvel Aréopagite au VIe siècle et auxquelles l’Église catholique romaine assujettissait les ordres ecclésiastiques institués par le Christ.

Cet insubordination démoniaque qui passera facilement pour de l'humilité auprès d'une autorité satanique mettait fin de facto à la dignité pontificale de l'évêque de Rome ; mais sa prise en charge par la Prophétie est sensible dès le pontificat de Léon XIII.

Dès 1878, en effet – un siècle plus tôt – Léon XIII allait prendre un nom qui coïncide avec la Force (11) qui est celle de la lame du Lion et reprendre in extenso pour sa devise pontificale celle de la Prophétie qui lui correspond.

On ne saurait être plus explicite mais pouvons-nous remonter plus loin avec Léon XII qui reconstruisit Saint-Paul-Hors-les-Murs à Rome sous la lame du Chariot (7) en y installant tous les médaillons des papes jusqu'au terme de la Prophétie ?

Et le malheureux Pie VI qui mourut martyr à Valence au terme de la dernière cohorte de l'âge tout en précédant dans le Dauphiné les larmes de la Vierge qui annonce l'antéchrist sur le siège de Rome... Fallait-il qu'il adosse celui de la lame du Pape (5) ?

L'origine de ces congruences est loin d'être avérée avant de devenir si évidentes. Elle répond à celle des cartes du Tarot en Italie à la fin du XIVe siècle et à leur diffusion depuis Marseille dès 1400 – 630 ans avant le terme de l'échéance indiquée par leurs lames.

Doit-on dire qu'elles furent bohémienne, égyptiennes ou moyenâgeuses où qu'elles demeurent plus mystérieuses en relevant simplement d'une source orientale – celle qui aura pris en charge la quatrième cohorte de l'âge avant la fin des temps.

   

I

le Bateleur

30

Clément XII

1730

II

la Papesse

60

Benoît XIV

1740

III

l'Impératrice

90

Clément XIII

1758

IV

l'Empereur

120

Clément XIV

1769

V

le Pape

150

Pie VI

1775

VI

l'Amoureux

180

Pie VII

1800

VII

le Chariot

210

Léon XII

1823

VIII

la Justice

240

Pie VIII

1829

IX

l'Ermite

270

Grégoire XVI

1831

X

la Roue de Fortune

300

Pie IX

1846

XI

la Force

330

Léon XIII

1878

XII

le Pendu

360

Pie X

1903

XIII

la Mort

390

Benoît XV

1914

XIV

la Tempérance

420

Pie XI

1922

XV

le Diable

450

Pie XII

1939

XVI

la Maison Dieu

480

Jean XXIII

1958

XVII

les Étoiles

510

Paul VI

1963

XVIII

la Lune

540

Jean-Paul I

1978

XIX

le Soleil

570

Jean-Paul II

1978

XX

le Jugement

600

Benoît XVI

2005

XXI

le Monde

630

François

2013

   
   

    

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