Pour
le septième cycle du deuxième mois de la décade
comprenant la
nuit et le jour :
« La représentation de MAKE MAKE a de frappantes analogie avec certaines figuration gravées, de MANGAREVA et des îles Marquises ; représentation, non pas du dieu TIKI, mais d'un visage différent, et que j'ai rencontrée dans la vallée d'OMOA, à FATU HIVA.
« Miss Routledge, qui effectua à l'île de Pacques les études les plus sérieuses, cite qu'en 1915, elle put établir une liste de quatre-vingt-six noms de TANGATA-MANU.
[ Le rite magique de l'Homme-Oiseau est lié par son iconographie à la représentation de MAKE MAKE en tant que MANU primordial. ]
« Indication de la plus haute importance, puisque nous savons précisément que le TANGA-MANU donnait son nom à l'année. »
[ « [ Le TANGA-MANU ] était, durant douze lunes, l'homme-dieu, séparé du monde et gardien du MANA, de la force de vie de l'année à laquelle il donnait son nom qui lui était transmis en rêve. ]
« En remontant à rebours de l'année 1866, date du dernier homme-oiseau, nous avons approximativement la date de naissance de ce culte fascinant.
« Même si l'on peut penser que certains noms furent omis, nous ne pouvons atteindre un chiffre supérieur à un siècle. Nous pouvons, à priori, penser que ce culte commença vers 1760. »
[ Mazière tord son raisonnement pour le placer arbitrairement entre 1722 et 1770 puisque le décompte ne commence qu'en 1780. ]
« Nous devons nous demander si ce n'est pas une seconde migration [ ou plutôt une troisième puisque la première – celle du XIIe et du XIIIe siècle – en compte déjà deux ] qui érigea ce culte à l'île de Pacques, en même temps qu'elle renversa les statues.
« En effet, Roggeween, en 1722, signale avoir vu les statues debout et une végétation florissante.
« En 1770, Felipe Gonzalez y Heado signale que, lors de la prise de possession de l'île, le cri de « Make Make » fut poussé par la population rassemblée, et que, sur l'acte de prise de possession de l'île un indigène dessina un TANGA-MANU.
« En 1774, Cook note le renversement des statues, l'absence d'arbres et de cultures florissantes. Il est certain que, si cette [ nouvelle ] migration eut lieu, elle explique aussi la dégénérescence rapide de la religion. »
« De cette religion dite païenne, nous savons peu de chose, mais il semble que, comme dans toute le Polynésie, elle trouvait ses ramification dans les tabous et la médecine. »
[ « Il est probable que les prêtres qui pratiquèrent une certaine médecine à base d'herbes, d'algues et [ de ] coquillages, enseignaient aussi le respect de la haute tradition [ ... ]. » ]
« Les tabous promulgués donnaient à la vie une ordonnance précise et le viol de ceux-ci pouvait entraîner la mort.
« Existaient d'abord les les tabous concernant le roi. Tabous concernant sa propre personne, concernant les récoltes et [ ... ] la pêche, [ en particulier ] la pêche des thons qui était interdite [ durant ] les mois d'hiver. [ ... ] »
« Les nouvelles cases ou les nouvelles pirogues ne pouvaient pas être utilisées sans, auparavant, avoir été visitées par l'ARIKI-HENUA qui leur transmettait son MANA. »
« Les tabous très stricts sur la mort : Interdiction d'allumer du feu ou pêcher à proximté d'un cadavre exposé, de manger de certain mets après la mort d'un parent. »
Les tabous sur les propriétés. Enfin, le tabou général sur les AHU [ MOAÏ ] [ les plates-formes de pierres supportant les statues géantes. ] »
La force du verbe, de la Parole [ KUIHI-KUAHA ] était [ ... ] ressentie profondément et, [ l'imprécation ] prononcée, il semblait évident qu'elle s'accomplirait avec la force [ de son MANA ] [ si les ] tabous [ étaient ] violés. » [ ... ]
« [ ... ] La religion initiale [ ... ] ne dissociait pas [ ... ] les sources de vie. »
Cf. Francis et Tila Mazière – Des yeux regardent les étoiles – Le rite magique de l'Homme-Oiseau (1965)
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