jeudi 8 juillet 2021

Christologie arienne

Pour le trentième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Les théologies arienne et coranique sont pour ainsi les mêmes dans la mesure où elles ne sont pas trinitaire bien qu'elles procèdent d'une double précession – celle du Verbe et de l'Esprit quand ils sont des attributs de Dieu

On peut qualifier leur ontologie de concentrique, de linéaire ou de verticale quand elle ne se définit pas elle-même d'unitaire ; ce qui ne la distingue guère des théologies trinitaires quand elles définissent l'unité de la trinité – « 1 x 1 x 1 ».

Le schème d'une théologie concentrique permet de réintégrer des christologies analogues mais dissemblables dans la sphère apophatique du Dieu qu'on ne peut contenir plutôt qu'en-deçà de la nuée où Il reste inaccessible.

Cet Incommensurable de la sphère apophatique qui entoure celle du Logos dans ce schème concentrique se retrouve au centre des trois rais dans celui de ses adversaires – renversement total de la perspective chez les Pères de l’Église.

Si Dieu apparaît communément INGENITUS – le Christ apparaît trois fois chez Jean UNIGENITUS – cf. Jean I 14 et 18 et III 16.

L'unicité dans son engendrement introduit une catégorie à part d'un autre genre puisque toute créature est engendré par un pair – son père ou son géniteur – dont il tire ses caractéristiques dans le sein de celle qui l'enfante.

L'Ikhlâṣ pourtant le lui refuse : si Dieu n'engendre pas – LAM YALID – 'Îsâ ibn Maryam n'est pas Son fils ; et si Dieu n'est pas engendré – LAM YÛLAD – 'Îsâ ibn Maryam n'est pas Dieu – cf. Cr S 112 V 3.

Mais nous avons déjà fait remarquer que la Paternité de Dieu et la Filiation du Christ recouvrent le motif métaphysique d'un symbole sur l'ontologie immanente des personnes qui leur correspondent.

Leur dissemblance ne repose que sur la création du second puisque Dieu apparaît aussi LAM YAKUN dans l'Ikhlâṣ comme INCREATUS dans l'exhortation de Pierre ; et si la création du Verbe incarné – KALIMATU'LLÂH – reste à part, elle n'est pas unique.

Son incarnation est semblable à celle d'Adam issu du KUN originel et son Esprit – RÛH MIN HUWA – est comme celui du Sceau des prophètes qui préexistait quand Adam était entre l'eau et l'argile – cf. Cr S 3 V 59.

Ceux qui croit à la divinité du Fils ont pu croire qu'il fallait dissocier l'humanité du Christ et la divinité du Verbe dans la christologie coranique mais rien ne soutient cette supposition : Dieu exhorte au verset suivant à ne pas être du nombre des sceptiques.

Il apparaît comme le fils de Marie là-même où il est le Verbe et l'Esprit de Celui qui l'a créé en le déposant dans le sein de la Vierge – cf. Cr S 4 V 171.

« On ne trouve chez nos [ trois ] auteurs [ ceux des scolies ariennes ] aucun écho des controverses christologiques de la fin du IVe siècle, ni aucune réflexion explicite sur le mystère de l'incarnation.

« On y remarque seulement le souci de refuser et de combattre, conformément à la tradition subordinatienne [ qui subordonne la divinité de l'UNIGENITUS à celle de l'INGENITUS ] l’exégèse à tiroirs des nicéens, [ ... ]

« [ ... ] selon laquelle les paroles du Christ doivent s'entendre tantôt selon la chair, tantôt selon la divinité.

« Les discutions de Palladius [ l'un des trois ] avec Ambroise [ de Milian ] à Aquilée révèlent la tendance plutôt « monophysite » de la christologie arienne, par opposition à la tendance plutôt « diphysite » des nicéens.

Cf. Scolies ariennes sur le concile d'Aquilée [ introduites par ] Roger Gryson – La théologie des scolies (1980)

   

    

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