dimanche 18 juillet 2021

Christologie coranique

Pour le sixième cycle du septième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Nous qualifions de coranique la christologie qui relève d'un ensemble de sept versets où le Christ s’insère dans une théologie que les Pères de l’Église qualifient de trinitaire.

Qualification qu'elle réfute – « ... ne dite pas Trois / Dieu est Un ... » – là où s'énonce une christologie – le fils de Marie est le Messie et le Verbe de Dieu – et une pneumatologie – le Verbe de Dieu est un Esprit / l'Esprit du Verbe et l'Esprit de Dieu.

Le verset (171) de la quatrième sourate est en rapport avec le premier verset de l'Ikhlas (112) où Dieu est Un et Celui qui qualifie l'Esprit du Verbe – Son Verbe à Lui.

Le deuxième verset de l'Ikhlas dote le Seul Dieu Véritable de la théologie johannique d'un Nom – « aṣ-Ṣamad » – qui l'identifie à la Substance unique dont sont faites les trois personnes de la théologie trinitaire.

La Substance prend ici la place des deux natures qui qualifient la personne du Christ pour en faire un homme et un dieu à l'égal du Père dont il est le Fils et dont il absorbe la divinité.

Cette divinité dont l'égalité va être contestée par l'arianisme est en effet sans nature puisqu'elle est innée mais non sans substance qu'on puisse lui attribuer en la qualifiant ici dans Son unicité – « al-Waḥid ».

À cette qualification positive où la Substance est la réalité même de Sa véracité – « al-Ḥaqq » – l'Ikhlas ajoute trois qualifications négatives – « lam yalid wa lam yûlad wa lam yakun » – toujours en rapport avec le verset de la quatrième sourate.

C'est ici que l'Ikhlas et la quatrième sourate se séparent de toutes les théologies trinitaires qui reconnaissent une sorte de paternité divine dans l'engendrement du Fils en la considérant comme sa préexistence où il est toujours l'unique ou le premier.

Pour la quatrième sourate, il est impossible que Dieu ait un fils et pour l'Ikhlas, il est impossible que le Verbe ait un père ; ce qui rend impossible toute filiation philologique avec la christologie johannique – de fait leur « nazaréisme » serait surtout matthéen.

Le Verbe est une puissance véhiculée par une force dans le sein de la Vierge. Elle se caractérise par son fiat comme une injonction qui l'extrait du néant et qu'un verset (59) de la troisième sourate compare lui aussi à la création d'Adam.

Adam fut le fils de Dieu d'après Luc et pour la troisième sourate, le Christ fut créé comme Adam à partir de l'argile sous le fiat du « Kun » qui assemble le « Kaf » et le « Nun » comme la puissance du Verbe avec sa matrice virginale.

Dieu est inné et sans nature, fait d'une seule substance et le Christ est une créature à part mais semblable du point de vue de sa création à la création d'Adam. Le quatrième verset de l'Ikhlas ajoute ensuite que cette substance incomparable est incréée.

« Lam yakun » s'oppose en effet au fiat du « Kun » qui caractérise la création d'Adam comme « lam yalid » s'oppose à l'engendrement d'un fil et « lam yûlad » à la divinité du Christ.

Cette divinité ne serait qu'une exagération excessive semblable à celle des Juifs qui d'après un verset (30) de la neuvième sourate ont prit Uzayr pour le fils de Dieu – il s'agit du scribe qui se fait passer pour Moïse dans la Thora.

Si la théologie coranique n'est pas trinitaire, les hypostases qui constituent cette trinité procèdent l'une de l'autre sans emprunter la génération d'un fils par son père : le Verbe procède de l'Esprit du Seul Dieu Véritable qui procède de Lui – « Hiwa ».

Le Seul Dieu Véritable occupe ici la place du Père dans la monarchie orthodoxe qui est celle de l'arianisme originel et le Verbe celui du Fils dans la théologie johannique ; tandis que l'Esprit occupe encore celle que lui assigne toujours la pneumatologie des spirituels.

La théologie johannique fonde ce travail de réécriture inclusive qui caractérise son épître et le prologue de son évangile mais qu'il est difficile d'attribuer à l'auteur de l'Apocalypse où l'annonce du second témoin est cordonné avec la généalogie matthéenne.

Dans le quatrième évangile, cette attente d'un prophète qui ne serait ni le Messie ni l'esprit d’Élie devient celle des pharisiens.

Il y aurait donc bien deux sources distinctes entre Jean l'Ancien (Marc) et Jean le Théologien : celle de Lazare pour son évangile et celle du Boanergès pour son apocalypse.

Mais pour l'Arche de la seconde épître de Pierre qui précède la théologie du Théologien et la révélation du Boanerges, il n'y en a que deux – Marc et Lazare – qui seront réunis sous les deux patronymes du premier – Marc et l'Ancien que les Actes appellent Jean.

Le Pallium des huit patriarches romains
   

    

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