lundi 26 juillet 2021

Le corpus johannique

Pour le dixième cycle du septième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Revenons sur le corpus johannique pour lequel nous avons changé d'avis autant de fois qu'il était possible et nécessaire. Le Nouveau Testament nous le donne pour contenant cinq pièces : un évangile, trois épîtres et une apocalypse.

Dès que nous ouvrons les épîtres, nous constatons qu'elles sont disparates et qu'elles requièrent une redistribution des textes : la première rejoint le prologue du quatrième évangile et les deux suivantes sont attribués à Jean l'Ancien.

Les Actes de Luc (XII 12), la première épître de Pierre (V 13) et l’épître de Paul aux Galates (II 9) nous ont permis d'identifier l'Ancien à l'auteur de deuxième évangile – celui de Marc que la théories synoptique considère comme l'un de ses deux prototypes.

Mais l'auteur de la première épître et celui du prologue que nous identifions avec la tradition orthodoxe au Théologien ne serait pas l'auteur du prototype de son évangile qu'on attribue au disciple que Jésus aimait.

Dans le récit évangélique, les disciples que Jésus aimait constituent le cénacle de Béthanie – celui de Marthe et de Marie avec leur frère et une série de personnages secondaires distincts de la famille du Seigneur et de ses apôtres.

Lazare pourrait être le disciple que Jésus aimait et l'auteur de ce prototype repris par Jean le Théologien à l'époque où Clément de Rome s'oppose au proto-marcionisme qui privilégie l'évangile de Luc et ses actes avec les épîtres de Paul.

Ni le Théologien ni l'auteur de l'Apocalypse ne peuvent se trouver parmi les huit passagers de l'Arche qu’évoque la première épître de Pierre (III 20) parmi lesquels on retrouverait l'Ancien et le disciple que Jésus aimait – donc Marc et Lazare.

Mais l'auteur de l'Apocalypse que la tradition catholique identifie avec Marc à l'un des deux Boanergès (III 17) parmi les douze apôtres établit par le Christ serait le fils de Zébédée et le frère de Jacques qu'on distingue par son sobriquet du fils d'Alphée.

Le Boanergès – Jean de Zébédée – ne serait être l'Ancien, le Théologien ou le disciple que Jésus aimait mais bien celui auquel on pense quand on identifie l'évangéliste à l'apôtre pour lui attribuer un des huit corpus – le corpus johannique.

Dans la théories des prédications qui s'adressent successivement aux hébreux, aux israélites et aux païens avant de s'étendre avec le Théologien à la prédication universelle de la seconde épître de Pierre, celle du fils de Zébédée rejoint la première.

La prophétie des deux témoins de l'apocalypse (XI 3) pendant quarante-deux mois rejoint la généalogie du Christ sur trois séries de quatorze générations chez Matthieu (I 17) tandis que l'attente du second témoin devient celle des pharisiens pour le quatrième évangile.

Nous identifions les Juifs de son premier chapitre (I 19) aux pharisiens puisqu'il ne pourrait s'agir des sadducéens que ce soit les notables de Jérusalem auxquels nous attribuons la condamnation du Christ ou la dissidence de Qumrân qu'on qualifie d’essénienne.

Mais cette prophétie – l’avènement d'un messie et l'attente d'un prophète – avant d'être celle de l'islam fut celle des pharisiens, des samaritains et des nazaréens qu'on qualifie ensuite d'ébionites et de judéo-chrétiens.

Ainsi, nous arrivons à une conclusion que nous aurions voulu écarter d'emblée par souci de simplicité : quatre auteurs pour un seul corpus parmi les huit corpus néotestamentaires que nous avons recensé.

Aucun autre de ces corpus ne présente une telle complexité – compte tenu des déplacements qu'elle impose pour celui de Marc – hormis l'épître aux hébreux qu'on attribue à Paul mais qui recouvre les mêmes enjeux :

La prédication aux païens comme composante de la prédication universelle et une prédication originelle qui s'adresse aux israélites et à ceux pour qui l’épître coordonne un rappel à l'ordre et une mise à jour.

Nous ne somme plus devant des figures mais en esprit et en vérité dans un témoignage.

   

    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire