mercredi 27 avril 2022

Les limites de la décade

Pour le dix-septième cycle du dixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Après avoir défini la décade comme un ensemble de seulement neuf nombres, nous pouvons aussi définir les limites de cet ensemble comme étant le « » et le « 11 » – c'est à dire « 10 + 1 » que nous pouvons lire « deux » en chiffres romains : « II ».

Nous pouvons lire « 2 » en chiffres romains comme nous pouvons lire « dix » la Somme de la décade – « Σ 10 = 55 » – sans tenir compte du rang des nombres qui la composent dans la cinquième paire de la triple enceinte où « 5 » occupe celle de la quintessence.

Si le zéro n'est pas un nombre et s'il exprime une absence de nombre qui ne peut être répertoriée dans cet ensemble, il agit néanmoins comme un signe diacritique qui permet de préciser le rang où s'achève la décade dans les développements du système décimal.

C'est ce que nous avons déjà indiqué en parlant d'un hiatus dans la représentation analytique où le zéro s'insinue entre les deux premiers nombres entiers qui ne sont qu'une représentation de la limite supérieure relative au passage de l'infra-décimal.

Et c'est ce passage que nous avons représenté en évoquant les onze sceaux du kali yuga dans les cinq triades récapitulées par les deux témoins de l'Apocalypse qui précèdent l'ultime avatara du manvantara – le dixième et celui du dernier yuga.

Nous avons nommé les sceaux en les qualifiant aussi de « bodhisattva » et nous avons qualifié leurs triades en identifiant leurs deux témoins – le Messie et le Sceau des prophètes – avec leur avatara – Gengis Khan – qui précède le retour de Sri Matsya.

Hors de cet ensemble qui relève de notre synthèse, nous avons retrouvé les limites de la décade dans un certain nombre d’occurrences qui démontrent que cette vue de l'esprit appartient à l'Esprit universel mis à mal par un renversement dans sa perspective.

À commencer par les claviers de nos pianos où elles insèrent les trente-six dièses des sept gammes entre la grave et les deux aiguës comme les sept versets de la Fâtiḥa (1) et le redoublement des Muhawwidhatan (113 et 114) insèrent les sourates du Noble Coran.

Bien qu'une telle configuration n'a pu être retrouvée dans les (114) Paroles cachées du didyme de Jésus, elle est présente dans les corpus sethiens pour les (114) devises de la Prophétie des papes et pour les (27) « fusus al-Hikam » du Sheykh al-Akbar.

Pour les « fusus al-Hikam », c'est Adam qui ouvre la série, Khâlid et Muḥammad qui l'achèvent ; pour la Prophétie des papes, c'est Célestin II qui ouvre la prophétie, Pierre le romain et Celui dont il a recouvert la tunique qui la termine avec le Juge terrible.

La gémellité est donc souvent un signe à craindre dans la succession des monades mais elle peut aussi être un leurre quand elle en dissimule une autre comme c'est le cas avec les deux derniers pontifes (112-113) dont l'un est forcement l'antithèse de l'autre.

Nos limites se retrouvent bien ici pour chacune de nos occurrences mais l'origine de la Prophétie des papes par exemple n'a rien de très remarquable sans doute parce que cet oracle s'est d'abord construit à partir d'un axe signalé au milieu d'un signe.

Si ces limites sont données comme repérables du point de vue de décade, elles n'indiquent pas la valeur de l'intervalle qui les sépare : ici trente-six dièses, là vingt-quatre sagesses ou le nombre (111) des sourates pour le « Qutb-Alif » du Noble Coran.

[ « Qâf » (100) + « Ṭâ » (9) + « Bâ » (2) = « Alif » (1) + « Lâm » (30) + « Fâ » (80) ]

Dans la perspective séthienne de la Prophétie des papes, on peut supposer que son origine adamique – celle des sagesses prophétiques – n'est pas mentionnée et qu'elle se déploie à travers le temps dans sa contingence en-deçà de sa perpétuité.

Il existe en effet au-delà de la pure contingence marquée par nos deux limites une dimension sans origine à laquelle on assigne une fin à partir d'un centre dont la perpétuité se trouve privée depuis son origine en-deçà de l'éternité où elle est sans fin.

Cette réalité perpétuelle est celle de la monade tandis que celle où s'exprime la Prophétie des papes à partir d'un centre contingent est celle de la quintessence où la décade identifie le Sommet de sa somme (55) au nombre « Cinq ».

Le centre de la Prophétie des papes est la devise (73) de Sixte (6) Quint (5) marquée d'un axe au milieu d'un signe (11) qui divise les (113) devises de la prophétie en deux groupes de septante-deux et de quarante devises – « 72 + 1 + 40 = 113 ».

Les trois dernières devises (111-112-113) se retrouvent imbriqués dans un ensemble où apparaît la gémellité du dernier (113-114) qui réalise la quarantaine qu'Origène attribuait au Christ et la tradition médiévale des chevaleries du Graal à Seth.

Fort d'une analogie où prévaut l'origine perpétuelle de la sagesse adamique – celle de la Fâtiḥa – et la gémellité des Muḥawwidhatan – celle de Khâlid et de Muḥammad – nous identifions le centre du Noble Coran au trentième verset de la sourate du Manteau (74).

La gémellité est ici celle des sourates (73-74) qui se suivent sur le thème du recouvrement où il est question d'un nombre d'anges (19) qui gardent un feu ardent en rapport avec le Vivant – « al-Ḥayy » – et qui constitue une énigme pour les croyants et les mécréants.

[ « Ḥa » (8) + « Alif » (1) + « Yâ » (10) = « 19 » ]

Cette gémellité du centre que Sixte (6) Quint (5) comprend dans les nombres de son nom pontifical et qu'on retrouve dans ceux des mois de la décade que le calendrier julien attribue à ses deux empereurs – Juillet (5) et Août (6) – préfigure celle du colophon.

Et cette préfiguration n'est pas sans rapport avec une configuration symbolique du macrocosme (6) dans le microcosme (5) dont la Somme est à la fois sa limite pour la décade (11) et son renouveau sur le « Qutb-Alif » (111).

L'unité qui vient après la décade – « 10 + 1 » – est alors une configuration des quatre devises qui la constituent sur son Pôle – « Σ 4 = 10 » – au-delà de la sourate du Secours (110) « an-Naṣr » – qui est réputée être la dernière dans l'ordre des révélations :

« Lorsque vient le Secours de Dieu et Sa victoire
et que tu vois la foule entrer dans l'esprit de Sa religion
[ « ad-Dîn » ]
célèbre alors Sa gloire et implore Son pardon
car c’est Lui qui t'accueille dans ton repentir
Plein de mansuétude et de compassion. »

Mais dans sa configuration primitive, la gémellité centrale est celle de la Somme de la décade (55) où réside sa quintessence (5) tandis que les anges qui gardent le feu ardent forment une image numérique (19) de l'ensemble qui s'étend entre ses limites.

C'est pourquoi les (19) anges forment aussi les (19) lettres de l'entête liminaire de la Fâtiḥa en rapport avec la Victoire du secours – « al-Fattâḥ » – où elles ne sont que neuf avec leur décade dans leurs réitérations.

[ « B i S M i L L Â H i R - R A  M Â N i R - R A î M » ]

[ « B S M L A H R  N » ]

Sans doute pouvons-nous identifier le zéro quand il s'insinue dans le cœur des hommes entre les deux premiers nombres entiers comme une image du feu ardent dans ce qu'il a de plus sinistre pour les mécréants – cf. S 114 V 4 à 6  :

« Je cherche refuge [ ... ] contre le mal du tentateur perfide
qui s'insinue dans le cœur des hommes
qu'il soit parmi les djinns ou parmi les hommes. »

   

    

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