jeudi 23 mars 2023

L'exaltation du Saint Nom

...

Revenons sur la symbolique du Tau en commençant par la fin :

« Dernières ajoutes [ nous dit Vorreux ] : le « I » [ du Saint Nom de Jésus ] fut parfois enjolivé et aboutit à « Y » [ à sa cursive « y » ou à la lettre « J » ].

« Et puis – en 1427 – pour éviter les soupçons d’idolâtrie à l'égard de la tablette « YHS » que l'on portait en procession, le pape Martin V ordonna d'ajouter l'image de la croix ; ...

[ On doit distinguer ici la Croix dite de Saint-André « X » qui correspond au « Khi » (600) grec et le Crucifix qu'on retrouve après 1427 sur le Saint Nom de Jésus. ]

« ... d'où l'usage l'usage qui se généralisa peu à peu de placer une croix sur la barre transversale du « H » majuscule [ l'échelon de l'échelle ], ...

« ... ou de former cette croix en coupant d'un trait horizontal la haste [ du ] « h » minuscule. » [ La hampe de la cursive reprenant la haste paléographique de la lance romaine, la pique ou le javelot. ]

Cf. Damien Vorreux – Un symbole franciscain. Le Tau – Les influences lointaines – Symbolisme numérique du Tau (1977)

Sur le sceau de l'Arche royale du rite de York, c'est un Tau qui surmonte l'échelon d'une échelle interprétée parfois comme deux autres Tau latéraux – interprétation de la triade qui n'entre guère dans celle du Saint Nom si ce n'est pour les trois clous de la Passion.

Mais « la barre transversale du « H » majuscule » peut être surmontée au sommet d'une hampe d'une ligature semblable à un trait d'union ou constituer elle-même une ligature entre deux montants qui invite à relier les deux lettres périphérique « IS ».

Ligature qu'on retrouve aussi sur le monogramme des lettres du Saint Nom de Marie « MA » enjolivées parfois d'un ou deux « R » dans leur symétrie voir même du « I » de Maria mais toujours sans « E ».

Nous avons vu par ailleurs que le « E » représente le peigne de Mélusine au sommet du heaume des chevaliers dans les armoiries de la noblesse médiévale où elle se mire dans un miroir qui n'est sans rapport avec la symétrie du Saint Nom de Marie.

Ces symétries et ces ligatures nous invite à reconsidérer avec Vorreux ce qu'il nous propose pour les deux lettres du Saint Nom de Jésus : « IH » (18) puis « IHC » avec un « C » qu'il identifie au Sigma (200) et enfin « IHS » à partir du quatrième siècle :

« ... au IVe siècle, le grec étant de moins en moins en compris, [ la lettre ] « S » latine fut substituée au sigma « C » et le trigramme [ « IHC » ] devint « IHS ». [ Ce qui n'est vrai pour le cyrillique qu'à partir du IXe siècle où c'est « Σ » qui devient « C ». ]

Par où « on voit [ ... ] combien est arbitraire l'interprétation récente de la formule : « Iesus Hominum Salvator » – « Jésus sauveur des hommes » – [ qui ne tient qu'à l'aboutissement d'une évolution somme toute vénérable. ]

Mais l'arbitraire ici la précède en considérant d'une part « IH » (18) comme « les deux premières lettres du nom de Jésus » et de l'autre « C » comme un Sigma qui daterait du IIe siècle de l'ère chrétienne – justifiant par là son aboutissement.

Et enfin, comment cet aboutissement correspondrait-il à une lettre cyrillique en latin après que son trigramme avec un « C » grec ait finit par prévaloir « même dans l’Église d'Occident [ où ] il était [ alors ] universellement adopté avant le VIe siècle. »

Pour les deux premières lettres du nom de « IHΣOYΣ » (888) c'est probable ; mais on ne peut pas écarter la possibilité d'un jeu de nombre entre la décade d'une intellection divine (10 = I) et l'octave du Christ (8 = H) qui le caractérise à trois reprises.

Pour la dernière lettre du trigramme, il nous semble qu'elle s'identifie plutôt à un Khi (600) ou à un Digamma (6) qui ne sont pas plus incongrus que le Tau (300) d'Ambroise identifiant les pères du concile de Nicée (325) aux 318 compagnons d'Abraham.

Ce qui montre l'emprise de la Science des lettres chez les chrétiens pour qui le Tau (300) reste au centre de la roue des chrismes carolingiens où le Khi (600) et le Rho (100) du Christ montrent qu'on y inscrit toujours du grec cinq siècles après Ambroise.

La valeur de l'Oméga (800) n'y est pas que la date du Sacre de Charlemagne mais elle coïncide aussi avec celle du Christ quand l'Apocalypse nous la décrit comme le terme de son Alpha (1) – c'est-à-dire comme celui du premier des nombres de son Nom (888).

Il faut donc comprendre cet Oméga (800) à la lumière de l’Êta (8) qui le caractérise dans la dimension anthropologique de son microcosme et le Khi (600) à la lumière de son Digamma (6) dans la dimension cosmique de son macrocosme.

Le Tau (300) n'est alors que la toise du Iota (10) de l'intellection divine qui lui sert de pied pour nous indiquer la mesure des cohortes (600) où il se tient au centre de la Croix et de l'Arche tel Ulysse enchaîné au Mât de la vergue pour résister au chant des sirènes.

Car l'image du Phœnix phénicien ou du Témoin samaritain qui fut celle du Galiléen avait d'abord la teneur homérique des mythes où ils furent transcrit en nombres et en lettres avant de prendre l'aspect messianique que les judéo-chrétiens ont voulu lui donner.

Aspect qui n'est sans doute pas sans rapport avec la raison pour laquelle l'exaltation de la Sainte Croix qui se fête un 14 septembre a pu paraître à Martin V moins idolâtre que celle d'un Saints Nom qu'on a fini par fêter vers le 2 janvier a partir de 1721.

I C              X C

IHΣOYΣ                            XRIΣTOΣ

    

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