mardi 28 mars 2023

L'Aigle rouge

...

« Je tenais quand même une certitude, même si elle m'apparaissait négative : le Baron n'a pas fait partie du « Germaneworden » avant la guerre de 1914 [ ... ].

« C'est un tard venu. [ ... ] En effet, la présence de Sebottendorff va profondément modifier l'esprit et l'action de cet Ordre [ celui des Germains ].

« La Société Thulé n'était donc pas seulement une « province » comme les autres [ à Munich ]. C'était aussi une création originale gravitant autour de la personnalité du Baron.

« J'avais découvert quelques points de repère dans sa vie. Il me restait à trouver qu'elle était sa doctrine secrète.

« Il ne l'a – au fond – jamais exposée, si ce n'est dans le compte rendu de la réunion du 9 novembre 1918 où elle s'enveloppe d'un lourd symbolisme germanique que survole le mystérieux aigle rouge. »

« Heureusement, le Baron a écrit – en 1924 – un petit opuscule tout aussi introuvable que ses autres livres mais qu'un éditeur devait avoir la bonne idée de traduire en français cinquante ans plus tard :

[ Mabire évoque la destruction de ses œuvres par les autorités nazies en 1934 et par les Alliés en 1945 dont le prototype est la Nuit des Long Couteaux et la « dénazification » du régime hitlérien. ]

« Die Praxis der alten türkischen Freimaurerei » c'est à dire : « La Pratique opérative de l'ancienne franc-maçonnerie turque » [ aux ] éditions du Baucens.

« Publié [ ... ] à la librairie théosophique de Leipzig, ce petit opuscule [ ... ] prétend apporter « la clé de la compréhension de l'alchimie, ainsi qu'un exposé du rituel, de l'enseignement [ et ] des signes de reconnaissances de la franc-maçonnerie orientale ».

« Ce livre ne me semblait d'abord guère différer de tout ce que peuvent écrire les Occidentaux vite éblouis par le soleil de l'Islam [ que Mabire évoque dans son propre éblouissement par le « Soleil retrouvé des Hyperboréens » ].

« Je trouvais la partie « technique » [ « opérative » ] aussi minutieuse que soporifique. Enfin, elle avait peut-être un intérêt pour qui s'intéresse aux détails du rituel maçon...

« Mais l'important [ pour Mabire ] n'était pas tant dans cette étude que dans ce que Sebottendorff y laissait transparaître de sa foi profonde. [ ... ]

« Le Maître de la Société Thulé croit à la vérité fondamentale du monisme [ à l'unité de la substance consubstantielle d'as-Samad ].

« Le ciel et la terre – pou lui – ne s'opposent pas mais appartiennent à la même réalité, à la fois spirituelle et matérielle.

« Dieu n'est pas extérieur à l'Homme. Il est – finalement – le destin même de chaque individu. »

[ Ce que Mabire identifie au message de l'Hyperborée sous un voile « pseudo-oriental » dans une proposition réversible : un message oriental sous le mythe hyperboréen. ]

« ...pour Rudolf von Sebottendorff [ ... ] le Führer ne sera pas un conquérant politique [ celui des travaillistes allemands ] mais un réformateur religieux.

« Le Baron attendait plus un Luther nordique qu'un César allemand. Je comprenais – mieux que jamais – tout ce qui l'opposait au futur chancelier du IIIe Reich alors emprisonné à Landsberg tandis que Sebottendorff publiait cet opuscule. »

[ Si l'opposition du Baron « avant qu'Hitler ne vienne » est rétrospective en 1934, elle est prospective en 1924 ; mais c'est bien sûr Mabire qui comprend la contrainte. ]

« Sebottendorff nous assure avoir découvert « l'eau vive d'une source », cette source qui fut l'élément fécondant des premiers temps de l’Église [ ! ] et qui – au Moyen Âge – engendra la prospérité la plus somptueuse ; ...

« ... seul le matérialisme et le rationalisme ont réussi à tarir cette source. » [ C'est Mabire qui cite Sebottendorf. ]

« Le but de chaque homme est de « s'anoblir » et d'acquérir une connaissance plus large.

« Le Maître de la Société Thulé prétend avoir découvert une véritable « pierre philosophale » qui va encore bien au-delà des secrets des Rose-Croix et des découverte des alchimistes. »

Cf. Jean Mabire – Thulé. Le Soleil retrouvé des Hyperboréens – Le Soleil de fer [ entre le Soleil d'ambre et le Soleil de feu ] – L'extraordinaire passé du Baron – La doctrine secrète du Maître de la Société Thulé (2002)

Disons plus sobrement que la Science des lettres acquise chez les Bektashis devait réanimer les runes pour enchanter le monde de la féerie.

Nous avons dit que le nombre des lettres arabes est soixante ; compte tenu des cursives (28) et des majuscules (28) avec les voyelles fondamentales (3) et la muette (1).

« (2 x 28) + 3 + 1 » = « 60 »

Nous avons dit que ces nombres correspondent aux mansions des lunaisons sidérales (28) et a celui des jours (60) qui constituent le Janus en dehors de la décade des mois.

Nous avons dit aussi qu'une alternative n'en comprend que cinquante sur le même modèle mais avec un indice (30) qui les fait correspondre aussi aux phases de la décade (600).

« (2 x 22) + 5 + 1 » = « 50 » et « 666 » = « 1 + 5 + (22 x 30) »

C'est néanmoins la réalité la plus haute – celle du Janus – que René Guénon met en œuvre dans le microcosme de l'Androgyne :

« A + D + M » = « Adam » et « Ève » = « Ḥ + W + A »

« 60 »

« 1 + 4 + 40 » = « 45 » et « 15 » = « 8 + 6 + 1 »

Sa figure alchimique est comme le Sceau d'un « manvantara » adamique sur lequel repose notre « manvantara » christique.

Par rapport aux runes qui devaient remettre la roue du Soleil en mouvement, il faut observer le sens des lettres dans le triangle de l'Androgyne où celles d’Ève tournent dans un sens contraire par rapport à celles d'Adam – et réciproquement.

Le « Dâl » (4) d'Adam caractérise l'angle qui les oriente depuis leur sommet vers la base du « Nûn » (50) qui caractérise par son palindrome le damier « ad-Dâ'im » (10 x 10) sous la précipitation finale de son « Mîm » (40).

Tandis que la boucle du « Wâw » (6) d’Ève caractérise un retournement médian de son « â » (8) qui est celui du Soleil caractérisé au centre de la croix par un point () quand il se précipite vers le « Bâ » (2) du « Alif » (1) d'en-bas.

Car si le « Nûn » (50) du « Kûn » est donné en opposition au « Wâw » (6) comme le microcosme de son macrocosme sous le « Kâf » (20) du fiat, le « Bâ » (2) est décrit par la Science des lettres comme le « Alif » (1) d'en-bas allongé au centre de la croix.

Ce que nous appelons ici le « Kâf » (20) du fiat dans l'injonction du « Kûn », c'est cette précipitation du « Ḥâ » (8) vers le « Bâ » (2) du « Alif » (1) d'en-bas à partir du « Wâw » (6) et celle du « Mîm » (40) dans la constitution du « Nûn » (50).

C'est la raison pour laquelle nous lisons aussi le « Wâw » (6) et le « Mîm » (40) comme des palindromes qui doublent leurs valeurs avec le nombre des maisons zodiacales (12) et celui des jours du Sabbat (80).

Le point du « Bâ » (2) qui se place à la verticale du « Alif » (1) d'en-haut juste en-dessous du « Alif » (1) d'en-bas se retrouve alors au-dessus du « Nûn » (50) ou au centre selon qu'on considère sa lettre (50) ou son palindrome (100).

Mais les mouvements complémentaires de l'androgenèse n'empruntent pas la tangente qui passe par le « Wâw » (6) du Verbe primordial – « AWM » – là où le « Ḥâ » (8) d’Ève se retourne vers le « Bâ » (2) du « Alif » (1) d'en-bas.

Comme s'il y avait là une voie directe entre le sommet et la base du triangle de l'Androgyne mais en dehors de toute l'androgenèse du Vivant où al-Qâdir est toujours à l’œuvre d'une façon qui nous échappe.

Relevons également que ce que nous appelons ici l'angle et la boucle – celui du « Dâl » (4) et celle du « Wâw » (6) – constituent les complémentaires d'une décade qui est celle du « Yâ » (10) qu'on retrouve avec le Iota (10) sous la toise du Tau (300).

C'est ce Iota (10) que nous avons décrit comme une intellection divine en relevant par ailleurs que seules ses conjonctions sont sacrées :

Les adorateurs du « Yâ » ont dit Ali est le miroir du « Hâ » d'Allâh

Les adorateurs du « Hâ » Allâh est Son miroir à Lui

« Huwa »

Pas de « Hâ » qui ne soit Celui du « Yâ »

sous le Pôle des intelligences et des intelligibles

   

    

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