lundi 18 septembre 2023

L'obsolescence des formes programmées

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Nous évoquons juin 1966 à propos de la culture satanique. Nous faisons ici référence à « Rose-Mary Baby » de Roman Polanski ; film emblématique et programmatique pour la culture dont il est question.

Le satanisme sous toutes ses formes est évidemment beaucoup plus ancien mais il n'a pas nécessairement la même signification d'une époque à l'autre.

Les élucubrations d'Aleister Crowley qui inspirent largement celle qui nous concerne la précède directement mais on ne les trouveraient pas avant dans les réseaux de la grande distribution qui par ailleurs n'existaient pas encore tels que nous les connaissons.

La date que Polanski donne à son récit est aussi légèrement antérieure à la réalisation de son film, ce qui indique qu'il s'agit bien évidement d'un élément tout à fait symbolique de notre part mais pourtant et non moins signifiant.

Quand à l'origine rosicrucienne du motif et à la façon dont il s'inscrit dans le dévoiement d'une perspective eschatologique accomplie mais prématurée, elles se laisse entendre dès le titre de l’œuvre et se vérifie dans la biographie du mage qui l'inspire.

C'est là toute la problématique des influences en déshérence qui restent à la disposition de toutes les dégénérescences tant que les conditions objectives des impératifs qu'elles croyaient servir par anticipation ne se sont pas encore accomplies.

Tant que la Rose-Croix se tenait au service d'un projet maçonnique – celui de l'écossisme dont le rêve impérial le plus abouti reste le bonapartisme – elle se voyait soumise à une forme de régulation dont il ne restera plus ensuite qu'une force de sédition.

On peut en dire de même d'une maçonnerie séduite par le positivisme et le scientisme dans la même perspective et soumise aux mêmes échéances dans les mêmes conditions mais vraisemblablement tenue par ceux qui les corriges.

La Rose-Croix – du moins sous sa forme la plus originelle si tant est qu'on ne la voit plus précédé de ses antécédents et maintenant que leur dissidence est désormais frappée d'une même obsolescence – se fit le maillon faible de leurs enchaînements.

La suppression de l’exorcisme de Léon XIII par les modernistes dès 1959 et son anticipation dans une vision dont nous ne sommes pas sûr qu'elle fut d'origine laisse supposer la même influence avec laquelle les correcteurs doivent désormais composer.

L'aboutissement du Concile dont l'acte fondateur semble coïncider avec la suppression anticipée de cet exorcisme coïncide également avec celui de la perspective eschatologique que la Rose-Croix situait dès le début du XVIIe siècle pour 1964.

Bayard théorise en 1961 la naissance à Strasbourg d'une maçonnerie opérative dès 1459 qui n'est déjà plus sans doute cette organisation initiatique qu'il rattache à la symbolique des labyrinthes que nous rattachons à celle de la Triple enceinte.

Mais il ne s'agit pas encore de la maçonnerie spéculative de 1724 à laquelle nous faisons référence et qui elle-même bien qu'amoindrie par la spéculation mais guidé par sa perspective ne relève pas encore d'une contre-initiation caractérisée.

Travaillée par l'industrie de telle façon que René Guénon qui s'y était attaché a pu s'en inquiéter avec lucidité, son dévoiement n'a cessé de se confirmer depuis que ses échéances  celle de 1844 et celle de 1964 – sont consommées.

Cf. Jean-Pierre Bayard – Le monde souterrain – Un couloir initiatique : le labyrinthe souterrain (1961)
   

    

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