dimanche 10 septembre 2023

L'ombilic des limbes

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Dans un chapitre du Monde souterrain qu'il consacre à la Terre et aux quatre éléments, Jean-Pierre Bayard présente quatre figures de la Triple enceinte qui diffèrent quelque peu des quatre qui illustrent l'ouvrage que Bernard Marillier consacre aux Templiers.

Deux de ces figures signalées au château de Chinon et une troisième à l'abbaye de Seuilly proviennent d'une iconographie collectée par Louis Charbonneau-Lassay et se caractérisent par une enceinte centrale sans quartier.

Marillier signale en Syrie et en Espagne l'une de ces figures qui est celle qu'on retrouve aussi sur la Pierre de Suèvres publiée par Camille Florance dès 1909 et reprise par Paul Le Cour en 1928 dans la revue Atlantis qui la fit connaître.

Son illustration serait celle d'un petit mégalithe signalant l'ombilic des Gaules en Loir-et-Cher découvert par Louis de La Saussaye en 1850 dans le cimetière de la chapelle Saint-Lubin puis entreposé au Musé lapidaire de Blois.

C'est du moins la signification que l'abbé Rivard donnera à ce mégalithe en s'inspirant des travaux de Florance dans une étude de 1958 où il identifie Suèvres au lieu d'une Assemblée générale des druides qu'on situe aussi à Chartres ou à Fleury dans le Loiret.

Sur la base de cette interprétation Bayard accompagne ces figures d'une Croix celtique construite sur les cercles de Keugand (81), d'Abred (27) et de Gwenwed (9) auxquels il donne des nombres triples pour se représenter ceux de la Vie universelle.

Cette configuration est tout aussi probante que celle de Marillier qui les accompagne en 1998 d'un Carré magique – celui de Saturne qu'il attribue à Salomon – même si dans les deux cas il est peu probable qu'elles s'inscrivent dans cette ennéade.

Avec une enceinte centrale sans quartier, il est avéré que la Triple enceinte ne comprend que neuf loges mais pour une variante que Bayard situe à Loudun et Marillier en Terre Sainte, elle en compte douze grâce au prolongement des tangentes.

Une variante que Bayard ignore et que Marillier signale également à Chinon en compte même treize ou vingt-et-un avec quatre arcs de cercle rejoignant les extrémités des tangente qui délimitent les quartiers des enceintes médiane et périphérique.

Celle de Gisors – toujours chez Marillier – n'en compte que six avec des tangentes qui s'arrêtent à mi-parcours au milieu du l'enceinte médiane. Bref ! Tous cela  tel quel – nous paraît jusqu'ici assez peu signifiant.

Les deux dernières figures – cette fois chez Bayard qui les situe dans l'église d'Ardin et dans l'abbaye de Seuilly – ont entre-autre la particularité intéressante de présenter un point focal au cœur d'une enceinte centrale sans quartier.

Celle de l'église d'Ardin dans les Deux-Sèvres ne présente que neuf loges avec une rotation à 45° de l'enceinte médiane qui la rend adjacente avec les deux autres et c'est sans doute le cas de figure auquel la variante de Chinon doit faire référence.

Et enfin celle de Seuilly nous parait la plus intéressante si on écarte aussi les huit quartiers secondaires introduits par l'élargissement des tangentes qui forment ici une croix à travers l'ensemble. Les neuf loges et le point focal sont toujours présents.

Mais la forme des enceintes a changé et se présente comme des octogones qui rappellent les nombres que nous leur avons donné avec l'Oméga du Chrisme (800), le palindrome du « Mîm » des Sabbats (80) et un nombre d'années pour la Parousie (8).

Les quartiers du Chrisme sont alors les branches du Khi (600) auxquelles sont suspendus par des éclairs sous leurs membres supérieurs les limites de l'Alpha (1) et de l'Oméga (800) et ceux du palindrome de la lettre « Mîm » (80) sont les quatre saisons.

L'enceinte centrale sans quartier de la Parousie (8) est centrée sur un point focal que nous pouvons dès lors situer en 2028.

Revenons encore sur le Carré magique de Saturne proposé par Marillier puisque le nombre des loges de sa matrice (3 x 3) semble en effet être celui des trois enceintes avec leurs quartiers pour les figures les plus récurrentes.

On ne voit pas du tout comment il serait possible de distribuer les nombres d'une figure à l'autre comme le propose cette réflexion sur l'idéal templier sans céder à une proposition tout à fait arbitraire.

Par contre, il est tout à fait possible d'attribuer ce que nous suggère la figure de la Triple enceinte de l'abbaye de Seuilly au Dôme du Rocher à Jérusalem improprement qualifié de mosquée et au plan octogonal des chapelles templières.

Tel l'ombilic des limbes vers la sortie des tombeaux.

Cf. Jean-Pierre Bayard [ et ] Bernard Marillier – Le monde souterrain [ et ] Templiers – La Terre, sang minéral [ et ] La doctrine de l'ordre du Temple (1961) et (1998)

   

    

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