lundi 22 septembre 2025

Le chant des sirènes

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du quinzième jour qui succède à la nuit
au deuxième mois de la décade :

« Quelle chanson chantaient les sirènes ?
Quel nom Achille avait-il pris quand il se cachait parmi les femmes ?
Questions embarrassantes, il est vrai
mais qui ne sont pas situées au-delà de toute conjoncture. »

Hydriotaphia (1658) de Sir Thomas Browne
dans une histoire extraordinaire d'Edgar Allan Pœ (1841)

« Théïa subjuguée par l'Amour d'Hypérion
enfanta le Soleil et la Lune
puis l'Aurore
qui donne sa lumière aux yeux des habitants de la Terre
et aux yeux des Immortels qui séjournent dans le domaine céleste. »

Théogonie d'Hésiode
(371 à 374)

« Allâh fera descendre Sayyidina 'Isâ ibn Myriam pour tuer l'antéchrist.

Puis Jésus restera parmi les gens pendant sept ans durant lesquels
nulle rancune ne subsistera entre les croyants. »

Hadith du Sceau des prophètes rapporté par
abd Allâh ibn 'Amr ibn al-'As (+ 683)

« ... sept ou huit ou neuf ... »

Parmi les dix signes majeurs à l'heure du Jugement
pour les sources johannique, dionysiaque ou synoptique

(7 + 3) ou (8 + 2) ou (9 + 1)

auxquelles on ajoute la demi entre sept et huit
d'après les récits bibliques et apocalyptique à propos du Christ et du roi David.

(360 / 48)

« Le Grand Architecte [ ... ] n'est pas le Démiurge, il est quelque chose de plus – infiniment plus même – car il représente une conception beaucoup plus élevée : ...

« ... il trace le plan idéal qui est réalisé en acte – c'est-à-dire manifesté dans son développement indéfini [ ... ] – par les êtres individuels qui sont contenus – comme possibilité particulière [ ... ] – dans son Être Universel ; ...

« ... et c'est la collectivité de ces êtres individuels envisagée dans son ensemble qui en réalité constitue le Démiurge, l'artisan ou l'ouvrier de l'Univers. [ Héphaïstos ]

« Cette conception du Démiurge [ ... ] correspond dans la Kabbale à l'Adam « Protoplastes » – premier formateur, ...

[ « Et non pas « premier formé » comme on l'a dit quelquefois à tort et en commettant un contresens manifeste dans la traduction du terme grec « Protoplastes » ]

« ... tandis que le Grand Architecte est identique à l'Adam « Qadmon », c'est-à-dire à l'Homme Universel. »

[ « Formé » et « Formateur » pour le Grand Architecte ou pour le Charpentier et pour le Christ ou l'Homme Universel quand ils correspondent aux deux « Yod » supérieurs en deçà desquels Guénon identifie le Démiurge à Jéhovah pour le « Yod » inférieur. ]

« Ceci suffit à marquer la profonde différence qui existe entre le Grand Architecte de la Maçonnerie [ et ] les dieux des diverses religions qui ne sont tous que des aspects divers du Démiurge. [ Ce qui met dès lors la Maçonnerie au-dessus de tout. ]

« C'est d'ailleurs à tort qu'au Dieu anthropomorphe des Chrétiens exotériques, ...

[ Guénon qui réfute l'existence d'un christianisme ésotérique quand il défend la possibilité d'un ésotérisme chrétien théorise ici l'existence d'un christianisme exotérique dont les symboles ne correspondent plus à leur essence. ]

« ... le [ Frère ] Nergal assimile Jéhovah – c'est-à-dire « Y.H.V.H » – l'hiérogramme du Grand Architecte de l'Univers lui-même [ ... ]

« ... et « Allâh » – autre Tétragramme dont la composition hiéroglyphique désigne très nettement le Principe de la Construction Universelle ; ...

[ Guénon reprend ici une exégèse du Sheykh abd ar-Raḥmân Elish al-Kabîr – l'exécuteur testamentaire de l'émir abd al-Qâdir :

« En effet, symboliquement les quatre lettres qui forment en arabe le nom d'Allâh équivalent respectivement à la règle, à l'équerre, au compas et au cercle – ...

« ... ce dernier étant remplacé par le triangle dans la Maçonnerie à symbolisme exclusivement rectiligne. »

Mais nous constatons qu'il n'y a ici que trois instruments maçonniques et que le triangle ne correspond du point de vue de ses angles qu'à la moitié (180°) d'un cercle. ]

« ... de tels symboles [ l'hiérogramme et l'hiéroglyphe ] ne sont nullement des personnifications et ils ne le sont d'autant moins qu'il est interdit de les représenter par des figures quelconques. »

Cf. René Guénon – Études sur la franc-maçonnerie et le compagnonnage (1972) – « À propos du Grand Architecte de l'Univers » publiée dans la Gnose en Juillet et Août 1911 sous le nom de Palingénius

Ce qui prouve qu'à cette date (1911) Guénon était déjà sur la Voie « néo-akbarienne » de l'émir que Charles-André Gilis fait remonter jusqu'en 1907.

Rappelons que les études « akbarienne » du Sheykh abd ar-Raḥmân Elish al-Kabîr sont à l'origine des études « traditionnelles » dont Charles-André Gilis eut la charge après la disparition de Michel Valsan (+ 1974).

Les trois « Yod » auxquels nous faisons référence sont ceux de l'Homme Universel – Jésus – du Charpentier – Joseph – et du Démiurge – Jéhovah – quand le Charpentier est la figure primordiale du Grand Architecte.

La correspondance du microcosme et du macrocosme entre l'Homme Universel et le Charpentier correspond au Principe de la Construction Universelle dont le caractère impersonnel reste néanmoins celui de l'Ipséité divine.

Mais cette caractéristique qui identifie l'Ipséité au Principe n'est pas celle d'un être collectif qui réaliserait les plans du Grand Architecte et ne peut s'identifier à aucune aventure politique : elle ne renvoi qu'au prototype de l'Homme Universel.

Dans la réalisation de cette identification en correspondance avec son prototype, il faut prendre en compte les caractéristiques du monde des formes (Σ 3 = 6) et les mettre en rapport avec celles des présences (Σ 4 = 10) qui témoignent de leur univers.

Guénon identifie leurs nombres aux essences (3) et aux éléments (4) d'une matérialité où la quintessence de leur Principe échappe à ses considérations.

« Allâh » doit être lu comme la contraction de « al-ilâh » dont on ne peut isoler que trois lettres avec la répétition de l'une d'entre-elles – « Lâm » – dans la formation d'un Nom de Majesté semblable à celle du Tétragramme hébraïque :

« 36 = Σ 8 = A.L.H » & « Y.H.W = Σ 6 = 21 »

« [ 26 ] = Y.H.W.H » & « A.L.L.H = 66 = Σ 11 »

Abba !

– « ar-Raḥmân ar-Raḥîm » –

que Ton Nom soit sanctifié

– « ar-Rabb an-nâs al-'âlamîn » –

que Ton Règne vienne

– « al-Mâlik an-nâs yawm ad-Dîn » –

que Ta Volonté soit faite

– « al-Llâh an-nâs » –

sur la Terre comme au Ciel

où nous T'adorons quand nous implorons Ton Secours

en Esprit et en Vérité

– « al-Ḥaqq bi al-Ḥaqq » –

sur le Juste Sentier

– « aṣ-Ṣirât al-Musṭaqîm » –

du Vivant qui ne meure pas

– « al-Ḥayy al-Qayyûm » –

et qui Subsiste en nous par Lui-même

– « al-Wâḥid aṣ-Ṣamad » –

Cf. S 1 & 114 + Mt VI 9 à 13 & Luc XI 2 à 4

   

    

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