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Retour vers la demeure des lettres
Pour
la demeure de la cinquième sphère
parmi les neuf sphères
célestes de la vingt-huitième lettre :
« Shîn »
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« Le contenu des écrits [ de Khénoboskion « dont les derniers manuscrits datent de la fin du IVe siècle » ] permet assez bien de cataloguer leurs propriétaires.
« La présence de Barbélô parmi les puissances supérieurs, le fait que de nombreux livres sont sous le nom de Seth, que l'on rencontre un Allogène suprême et que l'on a la Paraphrase de Sem – dite aussi de Seth – décèlent des Séthiens. [ ... ]
« Sans doute pourrait-on également penser à des Ophites [ les disciples du Serpent ] ou à des Na'assènes. [ ... ] On pourrait également supposer qu'il s'agissait d'Archontiques [ Na'assènes et Pérates ] ou de Barbélognostiques...
« Mais il serait vain de vouloir être trop précis : nous savons par les hérésiologues [ ... ] que les sectes s'empruntaient les unes aux autres [ ... ] leurs textes [ tels que l’Évangile des Égyptiens ou celui de Thomas. ]
« Et puis sans doute, les adversaires de la Gnose ont-ils voulu multiplier à l'excès pour les collectionner les appellations diverses sous lesquelles se cachaient suivant les contrées des sectes fort proches en réalité les unes des autres. »
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« On devrait [ ... ] rassembler tous les éléments d'une géographie mythique sans cesse impliquée par nos textes.
« On y trouve des légendes antérieures à la Gnose – par exemple celles qui attribuent un caractère sacré au mont Hermon, [ ... ] résidence des enfants de Seth aux origines de l'humanité. [ ... ]
« Aujourd'hui encore [ vers 1957 ] les Mandéens considèrent comme le lieu le plus sacré de notre monde la grande Montagne Blanche de Syr [ en Syrie. ]
« Ils la situent à l'extrémité Nord [ de leur ] monde : juste derrière elle sont les « Mataraha », c'est-à-dire les portes de la Lumière où veillent les puissances célestes qui ont pour fonction d'accueillir là les âmes des défunts.
« Les seules eaux blanches, c'est-à-dire purificatrices sont celles des fleuves qui comme le Jourdain dont le nom signifie justement « descente » coulent de cette direction, du Septentrion vers le Sud.
« Tous ces mythes étranges éclairent assez bien [ ... ] d'obscures allusions conservées dans les écrits gnostiques originaux [ ... ] où il est pareillement question des lieux mystérieux tenus par certains Gardiens. »
« Aussi bien que les noms des grands prophètes auxquels les Gnostiques ont voulu assigner leurs révélations [ Hermès, Seth, Zoroastre ou Jésus ] ces lieux ont donc leur sens : ...
« ... ils indiquent dans quel cadre mythique parfois bien tracé par des traditions antérieures à la Gnose nos sectaires ont voulu très consciemment situer leur foi. »
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« ... la présence dans les mythes du Mahâbhârata de la Montagne Blanche – Svetaparvata – située dans les régions qui sont au-delà des ténèbres de ce monde : ...
« ... elle est ici encore la Montagne des Lumières chère aux traditions zoroastriennes, gnostiques [ et ] mandéennes.
« Et les sept Gardiens que le Mandéisme y situe avec précision – que la Gnose y connaît également [ comme Archontes ] – s'y manifestent cette fois [ ... ] sous la forme [ apocalyptique ] d'un Serpent à sept têtes ! »
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« Le Judaïsme n'a pas ignoré certaines traditions sur les Fils de Dieu [ Gn VI ] qui auraient été les enfants de Seth et qui auraient d'abord demeuré sur le mont Hermon. »
[ Luc III 38 insère Adam entre Dieu et Seth dans sa généalogie où Hénoch est le septième après Dieu et « depuis Adam » chez Jude I 14. ]
Cf. Jean Doresse – Les livres secrets de l’Égypte – Les Séthiens d'après leurs écrits (1993)
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La Gnose distingue la Magie blanche – celle des anges gardiens – de la Magie noire – celle des anges rebelles – et la Basse-Magie – où cette discrimination s'impose – de la Haute-Magie – celle des Archanges et des Principautés du Principe que les régit.
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« La brochure [ du Frère Édouard de Ribaucourt ] rééditait [ en 1912 ] la fable des Templiers réfugiés en Écosse après la destruction de leur ordre [ au début du XIVe siècle ] et de l'autorité exercée secrètement par celui-ci sur les Loges maçonniques ; ...
[ Il faut toutefois tempérer l'aspect fabuleux de cet exercice puisque que le Grand Maître de l'Ordre de Malte préside depuis 1813 aux destinées des Loges dans une Commanderie néo-templière qui réunit les Anciens et les Modernes. ]
« ... elle se référait pour établir la survivance occulte de l'Ordre du Temple à la fameuse Charte de Transmission de Larmenius. [ Fameuse & Fabuleuse :
Établissant dès 1324 la succession de Jacques de Molay à Jean-Marc Larmenius au bénéfice d'Alexandrinus qui l'aurait transmise en 1357 à Bertrand du Guesclin, aux comtes d'Armagnac et au duc de Montmorency en 1574.
Puis du duc d'Angoulême en 1615 au duc de Duras en 1681 et du duc du Maine en 1724 au prince de Condé en 1737 qui la transmit au prince de Boubon-Conti en 1741 selon une charte datée en l'an de l'Ordre 692 du 18 mai 1810 au bénéfice de Fabré-Palaprat. ]
« Elle racontait ensuite [ s'opposant par la-même à tout ce qui précède ] que Robert Bruce avait institué l'Ordre du Chardon pour servir de signe de ralliement aux Templiers clandestins ... [ et « anathèmes » selon la charte de 1810 ] ...
« ... que cet Ordre en apparence honorifique s'appelait aussi de Saint-André parce que ses membres avaient coutume de se réunir dans la cathédrale d’Édimbourg qui était sous l'invocation du saint patron de l’Écosse ...
« ... et que de cette association était sortie plus tard une société secrète composé de « Maître Écossais » appelé de Saint-André et partisans des Stuarts.
« C'était un rappel – à près de cent-cinquante ans d'intervalle – de la vieille légende jacobite ... [ largement étayée depuis ] ... mais sous la forme que venait de lui donner G. Bord dans sa « Franc-Maçonnerie en France des origines à 1815 » édité en 1908.
« L'auteur de cet ouvrage avait entrepris [ ... ] de démontrer que la Maçonnerie spéculative qui avait d'abord lutté en Angleterre pour la défense de la religion catholique et de la dynastie écossaise ...
« ... et avait été organisée à cet effet après la première révolution anglaise de 1649, s'était ensuite laissé envahir par l'esprit protestant et révolutionnaire [ de la Rose-Croix ] ...
« ... et était devenue à partir de 1717 – lorsque la cause des Stuarts avait été définitivement perdue – une association au service de la Maison d'Orange [ que l'échéance de 1724 dans sa perspective eschatologique transcendait. ]
« G. Bord affirmait d'autre part que la Maçonnerie primitive avait été importée [ en France ] dès 1688 par les écossais qui avaient accompagné Jacques II à Saint-Germain [ en Laye ] ...
« ... et il expliquait ainsi l'établissement du rite écossais en France d'où il s'était propagé dans toute l'Europe.
[ « L'anglais Robison qui [ ... ] voyait dans les haut grades une machination des jésuites en faveur des Stuarts attribuait déjà en 1797 l'introduction en France de la Maçonnerie Écossaise aux Jacobites qui accompagnaient dans son exil le roi détrôné en 1688. » ]
« Adoptant sans en nommer l'auteur cette thèse hasardée, le restaurateur [ de la Loge ] du Centre des Amis faisait une distinction entre les deux genres de Maçonnerie : ...
- « l'une de tradition templière et jacobite [ dont il faudrait distinguer les causes ]
- « l'autre de tradition hiramite et orangiste [ aussi chimériques l'une et l'autre ]
« ... il se réclamait de la première et l'entête des planches de sa Loge datait de 1688 l'établissement du rite écossais et templier en France. »
[ Ce qui le laisse deviné plus jacobite que templier contrairement à l'Ordre de l'Orient qui l'eût daté de 1118. ]
Cf. René Le Forestier – La Franc-maçonnerie templière et occultiste aux XVIIIe et XIXe siècles – Les épigones (1970)
Le scepticisme de l’historiographe qui rejoint ici celui de René Guénon avant 1949 est d'abord une défiance envers les motifs politiques qu'exprimait la cause dynastique du régime écossais du point de vue de l'origine opérative de la légende « hiramite ».
« Le Grand Orient [ de France ] avait en 1877 décidé de supprimer des rituels tout ce qui avait jusqu'alors témoigné des tendances spiritualistes de la Franc-Maçonnerie traditionnelle, ...
« ... c'est-à-dire l'acte de foi en l'existence de l’Être Suprême et en l'immortalité de l'âme ainsi que la formule à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers qui figurait réglementairement en tête des pièces officielles et de la correspondance des Loges. »
Ce qui rendra impossible en 1913 le ralliement du Régime Écossais Rectifié dans lequel s'exprimait le Centre des Amis depuis 1910 sous son Directoire Helvétique dans le prolongement d'une loge de 1807 éteinte depuis 1838.
Le Centre des Amis se constitua alors en « Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les colonies françaises » ralliée par une Loge Anglaise de Bordeaux fondée dès 1732 à la Grande Loge de Londres de 1717.
Les « tendances spiritualistes » de 1877 étaient sauves mais la cause écossaise de 1688 était éteinte et le Rite Anglais reconnu par la Grande Loge d'Angleterre depuis 1766 s'était proclamé chrétien dès 1810 en se refusant d'y admettre les Juifs.
Il se rallia par la suite – après la première guerre mondiale – à la Grande Loge de France – « vieille rivale du Grand Orient » – laissant la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière sous son Directoire à d'autres rivages au large du Lac Léman.

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