dimanche 30 novembre 2025

La Dame du Var

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la quatrième sphère
parmi les sept sphères célestes de la douzième lettre :

« Lâm »

« [ Le ] gisant [ de Clément V ] en marbre blanc de Carrare témoigne encore [ dans la collégiale d'Uzeste en Gironde ] de la complexité de cet homme.

« La tête reposant sur un coussin, le pape vêtu d'une dalmatique, d'une chasuble et d'un amict brodé porte la manipule au bras gauche.

« Il a les mains jointes et les pieds appuyés sur un griffon, cet animal fabuleux qui régnait de façon symbolique sur la terre par son corps de lion et dans l'air par sa tête et ses ailes d'aigle.

« D'abord considéré comme un diable en quête d'âmes, le griffon devient avec Dante le symbole des deux natures humaines et divines de Jésus-Christ en raison de sa double appartenance aux domaines de la terre et de l'air.

« Le griffon est aussi l'emblème de l'art du change en Italie » [ qui symbolise son autorité sur la politique monétaire et financière de son pontificat (1305-1314). ]

Cf. Philippe de Bercegol – Clément V – Bertrand de Got d'Aquitaine en Avignon – Le crépuscule (2006)

« ... au deuxième siècle de [ l'ère chrétienne ] un gnostique du nom de Basilide prétendra que Simon [ de Cyrène ] a été crucifié à la place de Jésus d'après saint Irénée – cf. Adversus Hæreses I 24, 4.

« Puis le [ Noble ] Coran – S 4 V 157 – reprendra le motif tant une mort aussi ignominieuse ne convenait guère à un prophète de Dieu. »

Cf. Charles Perrot – Jésus – La Croix – Les événements – L'exécution (2000)

Faute de source, le motif reste une hérésie propre à l'adversité irénique que Massignon semble reprendre comme telle pour le mémorial oriental de sa conversion où il invoque à Bagdad la prière du Cyrénéen à moins que ce ne soit celle du Juste – cf. Luc II 25 :

« Il y avait à Jérusalem un homme juste et pieux appelé Siméon
qui attendait la consolation d'Israël. »

Quant à la glose coranique qui nie la Crucifixion, elle s’insère au verset suivant dans un préambule où l'élévation précède la Résurrection du Messie pour le jour du Jugement qui est celui du témoignage des témoins de l'Apocalypse devant le Seigneur de la Terre.

Il est vrai que nos deux témoins – le Christ et son Prophète – sont parfois identifiés à Idrîs et Ilyâs – Hénoch et Élie – qui doivent revenir à la fin des temps avec Jésus – 'Isâ ibn Maryam – en compagnie d'al-Khir qui symbolise la totalité du cycle.

Seth prend également la place d'Hénoch quand il côtoie Jésus avec Élie dans une configuration qui rappelle celle de la Transfiguration néotestamentaire où le Christ apparaît sur la montagne avec ce dernier en compagnie de Moïse.

Il s'agit d'une investiture où Jésus apparaît d'abord entouré de ces deux témoins avant d'être à son tour le premier témoin du Seigneur de la Terre avec le Sceau des prophètes puis lors de son retour, le Roi du Monde avec ses deux témoins.

Élie apparaît alors deux fois – au début comme à la fin – contrairement à Moïse qui cède finalement sa place à Hénoch – ce qui explique peut-être pour Guénon une identification à « Dhû'l-Kifl » différente de celle que nous proposons avec Jude Thomas.

Et rappelons qu'au Carmel le prophète Élie est une représentation de l'archange Mikaël dans l'aboutissement d'un alignement dont l'origine en Irlande est l'arme et l'instrument de la tradition celtique de saint Colomban.

Seth et al-Khir complètent ces hiérarchies en occupant successivement dans l'histoire de l'investiture du Pôle christique son quatrième pilier : celui de la communauté originelle du fils de l'Homme – Adam – puis celui de son extension universelle.

Ce qui nous trouble dans les monuments à la conversion de Massignon, c'est le saint qu'il invoque à l'Orient mais qui n'apparaît pas dans la version armoricaine de ce mémorial en organisant cette ambiguïté du catholicisme musulman dans le legs du Sheykh admirable.

« Ajoutons un dernier détail rapporté par des traditions postérieures : Pilate a été exilé à Vienne en Gaule et Hérode Antipas à Saint-Bertrand de Comminges – « Lugdunum Convenarum ». Mais pour d'autres motifs que « L'affaire Jésus. »

[ Selon Perrot qui reprend ici le titre d'un ouvrage (1982) d'Henri Guillemin. ]

Cf. Charles Perrot – Jésus – La Croix – Les événements – La condamnation (2000)

Nous ne pouvons pas évoquer « L'île des veilleurs » d'Alfred Weysen (1972) sans revenir vers l'élection de l'antipape François qui fut élu le 13 mars 2013 après la renonciation au siège pontifical du pape émérite le 28 février de la même année.

Déjà la date du 28 février qui est celle du jour bissextile – six jours avant la fin des calendes de Mars – avait quelque chose d'impossible puisqu'elle convoquait un double spectral là où il n'a pas lieu d'être – 2013 n'étant pas un multiple de quatre.

Mais la date du 13 mars qui s'afficha ensuite dans toutes les églises romaines avait bien quelque chose de subliminal qui convoquait à la fois « 1313 » avec les Templiers et « 333 » avec une « Quête du Graal » où saint Laurent apparaît comme le Gardien du Var.

Et les coïncidences ne s'arrêtent pas là puisque la renonciation de Benoît XVI évoquait en 1294 celle de saint Célestin V dont le portrait est supposé cartographier l'île du Verdon tandis que celle de saint Bonniface nous confirmait dans une sorte de tropisme belge.

L'église de l'évêque de Lausanne sur son lieu natal à Ixelles recèle en effet une petite effigie pontificale portant le nom de Célestin que seul le thème de la renonciation nous permet d'inscrire à partir de là dans une bien curieuse triangulation.

Il n'est pas moins curieux de constater que notre chronique nécrologique s'arrête encore en 2025 vers cet endroit où le Serpent vert du Val d'or nous en propose d'autres plus intimes ou plus personnelles qui ne nous écartent pas vraiment de notre sujet.

Ces triangulations – en effet – finiront bien pour ceux qui contemplent le Ciel par leur désigner une étoile. À la dame du Var et à ses enfants – Lancelot reconnaissant.

   

    

vendredi 28 novembre 2025

L'île des veilleurs

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la première sphère
parmi les sept sphères célestes de la douzième lettre :

« Lâm »

« Le second thème qui [ ... ] découle [ du premier ] est la réception [ du ] message capté par l'intellect contemplatif et transmué par l'imagination visionnaire sous la forme d'une inscription hermétique de type géométrique ... ». [ ... ]

« Il y a donc au départ la distinction fondamentale entre la sphère de l’Être absolu, l'Un de la théologie apophatique [ et ] le plan du « Tawḥid » ... » [ où il n'y a plus d'autre divinité que celle de Son ipséité. ]

Cf. Stéphane Ruspoli – Introduction philosophique [ au ] Livre des théophanies d'ibn Arabî – La composition thématique du traité (2000)

On trouve ici une esquisse de la distinction qui sépare le « Hâ-hût » (5 + 6) du « Lâ-hût » (1) entre lesquels l’isthme du « Yâ-hût » (10) s'identifie à la décade.

« ... les évangélistes se sont bien gardés de nous raconter l'événement même de la Résurrection [ ... ] à la sortie du tombeau.

« Certes, l'auteur apocryphe de l'évangile de Pierre rédigé au IIe siècle a tenté une telle description mais nullement les premiers témoins de la foi et les évangélistes à leur suite.

[ Il serait dès lors plus juste d'imaginer ces premiers témoins faire suite aux évangélistes.

Quant à la présence de l'ange chez Matthieu si elle cède au merveilleux, elle trahit aussi un manque de continuité dans la narration semblable à celui qui apparaît pour l'évasion de Pierre dans les Actes des apôtres – cf. Mt XXVIII 2 à 7 et Ac XII 7 à 10. ]

« C'est dire le rôle de l'exégète en la circonstance.

« Il s'attache à recueillir l'écho multiforme de ces premières confession de foi sans nullement en arriver à de soi-disant démonstrations qui prouveraient l'authenticité historique du fait résurrectionnel saisi à l'aurore du jour de Pâques. » [ ... ]

« L'événement est situé dans l'histoire « après trois jours » suivant la crucifixion – cf. Marc VIII 31 et 1 Corinthiens XV 4 [ « enseveli » puis « ressuscité » le troisième jour « conformément aux Écritures ». ]

« L'indication peut surprendre car elle ne correspond guère à nos manières de compter les jours. À l'époque, une fraction de jour compte pour un jour entier ; ...

« ... d'où les trois jours du vendredi après midi à la nuit du samedi [ jusqu'au ] dimanche qui marque le début d'une [ nouvelle ] semaine .

« Le dimanche est alors appelé le « huitième jour » ou le « premier jour de semaine » – cf. Jean XX 1 et 26 ...

« ... le Sabbat ou [ le ] septième jour s'achève à la première étoile de notre samedi et termine la semaine. C'est le jour d'un nouveau départ.

« Par ailleurs, le motif des trois jours est connu dans l'Écriture pour signifier le temps bref – nécessaire et suffisant – permettant en quelque sorte à Dieu de poser un geste de Salut.

« Le motif s'attache déjà à celui de la résurrection des morts – du moins dans la version grecque du livre biblique d'Osée – cf. Osée VI 1 et 2 : « au troisième jour, nous serons ressuscités. » Il s'applique mieux encore à la résurrection de Jésus. »

Cf. Charles Perrot – Jésus – Au matin de Pâques (2000)

« Une fraction de jour compte pour un jour entier » : c'est des phases dont il est question et il y en a six du Jeudi saint à l'aube du Dimanche pascal semblables aux six jours de la semaine qui précèdent le Sabbat.

Dans la représentation cyclique de ces phases, les trois dernières qui s'étendent du vendredi soir au dimanche matin sont en effet celles du retournement cyclique où leur principe ressuscite avec la septième.

C'est la septième phase qu'on qualifie de Jour dominical là où la troisième s'achève par le rassemblement des fidèles du sixième jour – le jour de la « Jumu'a ».

Les adventistes du jour suivant sont fidèles aux phases du Sabbat qui précèdent la résurrection du huitième jour quand le premier revient dans la nuit du « yawm al-'Aḥad ».

Le nombre « neuf » revient souvent dans la symbolique de l'hagiographie templière. Certains s'en agacent ou s'en moquent en constatant que ce nombre ne correspond pas toujours à la réalité historique qu'il prétend décrire.

Ainsi par exemple les neuf chapelles templières du Verdon qui sont misent en relation avec les douze maisons zodiacales de son relief géologique sont en réalité dédiées à une dizaine de saints catholiques qui nous révèlent ce qu'ils signifient.

On peut en dire de même du nombre « treize » qui apparaît dans la légende comme une malédiction « jusqu'à la treizième génération » ce qui veut bien dire « 12 x 30 » pour « 360 » à partir de 1313 dès lors que l'année suivante commence avec le Printemps.

Notons à propos de ce nombre que si le zodiaque de la vallée du Verdon avait l'antiquité qu'on lui suppose, il serait vraisemblablement doté d'une treizième constellation sidérale dont les paréidolies ne rendent pas compte.

C'est à partir de ce genre de considérations que nous avons théorisé l'existence d'un enchaînement centré en 1673 sur une manifestation du Sacré-Cœur et reproduisant en les déplaçant les périodes de 120 ans qui caractérisent en 1604 celui de la Rose-Croix.

Mais cette théorie repose sur une connaissance incomplète de sa téléologie et nécessite toujours une correction d'un an qui la rétrograde dès 1792 tandis que l'échéance suivante située 120 ans plus tard reste encore sans explication.

Il faut néanmoins la considérer comme nécessaire pour rendre compte d'un certain nombre d'élaborations en la considérant pour ce qu'elle est : un déplacement dont l'écart peut être lu « 60 » + « 8 » ou (2 x 30) + « 8 » jusqu'en 2032.

Cette lecture correspond aux minutes des heures sur l'horloge de Dieu (60) et aux générations des deux témoins – le Christ et son Prophète – qui impactent les cohortes (600) de leur témoignage (30) dans la succession des temps apocalyptiques (3,5 x 360).

À ce déplacement dans le temps correspond un déplacement sur l'origine qui passe des cathares (1244) aux templiers (1313) que l'identification de Béatrice chez Dante relie dès lors qu'on situe sa mort 126 ans après la fondation des seconds en 1118.

Cette datation est le résultat d'une opération qui multiplie par neuf (9) le nombre parfait de dix qui est celui du dix avec le quatre (14) qu'on retrouve déjà dans la généalogie du Christ chez Matthieu : (3 x 14) = (42 x 30) = (3,5 x 360) = (2 x 630).

Cette généalogie met alors le Christ à la suite d'Abraham et de David en passant par Babylone au centre de la perspective qui se prolonge avec le second témoin et le Seigneur de la Terre jusqu'à la fin des temps.

Sainte-Anne, Saint-Étienne, Saint-Jean, Saint-Julien, Saint-Laurent, Saint-Maur,
Saint-Pierre de Bagarry, Saint-Roch, Saint-Thyrse & Saint-Trophime

P. P. N.

« Non nobis Domine. Non nobis sed Nomini Tuo da Gloriam ! »

Le lieu du passage se trouve sous Saint-Laurent.

   

    

mercredi 26 novembre 2025

La sixième béatitude

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la sixième sphère
parmi les sept sphères célestes de la septième lettre :

« Zây »

« C'est des djinns « nâriyya » [ de nature ignée ] dont il est question [ dans le neuvième chapitre des « Futûât al-Makkiyya » par opposition sémantique aux anges « nûriyya » qui sont de nature lumineuse. ]

« Leur existence est attestée par le [ Noble ] Coran [ au dernier verset (6) de la dernière sourate (114) ] et [ par ] le « hadîth » [ du Sceau des prophètes. ]

« Même s'il déclare ailleurs [ dans le troisième chapitre des « Futûât al-Makkiyya » ] que leur nom désigne ce qui est intérieur en l'homme ...

« ... [ par ] analogie [ entre le ] microcosme [ de la Réalité muammadienne ] et [ le ] macrocosme, [ ibn Arabî ] ne met pas en doute leur réalité objective : ...

« ... ils appartiennent à la frange subtile du monde humain comme les animaux appartiennent à sa frange [ la plus ] grossière.

« Mais tandis que l'homme créé de terre et d'eau est stable et essentiellement humble, les djinns créé d'air et de feu soixante mille ans avant lui n'ont pas de forme stable : ...

« ... ils prennent celle qu'ils désirent. [ Et ce désir qui emprunte la forme qu'ils convoitent est en relation avec la deuxième Noble Vérité du bouddhisme sur le Samsara. ]

« Toutefois, lorsqu'ils se manifestent à nous, ils sont prisonniers de la forme sous laquelle ils apparaissent aussi longtemps que notre regard [ concupiscent ] est fixé sur elle.

« Lorsqu'ils sont tués dans l'une de ces formes, ils meurent et leur sort posthume est analogue à celui de l'homme [ quand sa déité réintègre la myriade du Vivant. ]

« Le feu qui prédomine dans leur constitution et qui est « le plus élevé des [ quatre ] éléments » les porte à l'orgueil ; ... [ puisse qu'on ne rend pas compte ici d'un cinquième élément de nature lumineuse ou spatiale quand on le qualifie d'éther. ]

« ... et c'est cet orgueil jusque là sans objet qui lors de la création de l'homme les porte à la rébellion et fait de certains d'entre eux des démons – « ash-shayâtîn ».

[ Il serait donc erroné de faire de Lucifer – « le porteur de Lumière » – l'être du feu qu'une mystique charnelle ne peut connaître en-deçà des intelligibles que de façon tangible. ]

« ... une partie de la mosquée du Prophète à Médine – la « Rawda » – est décrite par un « hadîth » comme l'un des jardins du Paradis. »

[ C'est l'une des deux demeures que cette nature paradisiaque préserve de l'emprise du « dajjâl » qui est l'un d'entre eux sur le reste de la création et qu'on situe ici entre la tombe du Prophète et son minbar.

La seconde de ces deux demeures est décrite comme la montagne polaire où Sayyidinâ 'Isâ ibn Myriam réside jusqu'à son retour ce retour n'étant que le caractère paradisiaque de sa parousie.

Il serait donc illusoire d'espérer que des lieux privilégiés comme La Mecque du Hedjaz ou le Maqâm shâdhulî de Tunis puissent être préservés de cette emprise même si des correspondances avec ces demeures peuvent y maintenir une protection relative.

C'est la présence du Christ ou du Prophète qui leur assure cette protection particulière que les saints parmi les murîds peuvent transmettre avec leur ferveur dont la forme reste inimitable et que les djinns ne peuvent emprunter.

On peut également transposer cette réalité sur les sceaux des deux témoins de l'Apocalypse comme c'est le cas pour le Maqâm shâdhulî en raison d'une faveur que le Sheikh al-Akbar lui transmet en tant qu'héritier des deux sources de sa triade. ]

Cf. Une introduction à la lecture des « Futûhât Makkiyya » – Michel Chodkiewicz (1988)

« Au IXe siècle, plusieurs empereurs [ ... ] byzantins [ ... ] se trouvèrent engagés dans la lutte contre les pauliciens ainsi appelés parce qu'ils suivaient les doctrines gnostiques de Paul de Samosate.

« Comme ces dissidents étaient d'excellents soldats, ils avaient été dans le passé envoyés en garnison en Thrace et en Macédoine pour défendre les territoires impériaux ; ...

« ... là le mouvement s'était développé et largement diffusé en Bulgarie, dans les Balkans et dans certaines régions de la Russie.

« Au milieu du Xe siècle, ils étaient connus sous le nom de « bogomiles » du nom de leur chef spirituel Bogumil qui signifie « aimé de Dieu ». [ Les disciples les plus proches du Christ dans l'évangile de Jean sont déjà à Béthanie « ceux que Jésus aimait ». ]

« Au XIe siècle, des représentants du mouvement gnostique des bogomiles passèrent en Europe occidentale où ils se mirent à prêcher. [ Mais cette origine orientale du gnosticisme occidental ne serait être assurée. ]

« Leur doctrine s'implanta avec une grande rapidité, spécialement dans le Sud de la France, en Italie du Nord et en Allemagne. Le Midi de la France devint le siège d'une Église gnostique qui prospéra rapidement.

« En 1167, à Saint-Félix du Caraman dans le Languedoc se tint même un concile de cette nouvelle Église indépendante qui se déclarait cathare du mot grec « katharòs » qui signifie « pur » ; ... [ En rapport avec la sixième béatitude chez Matthieu – cf. Mt V 8 :

Ceux qui ont le cœur pur sont alors ceux qui voient Dieu à travers une vision prophétique semblable à celle des Réaux-Croix selon une étymologie proposée par René Guénon qu'on retrouve chez les Élus Coëns et dans la Proximité du « maqâm al-Qurba ». ]

« ... plusieurs évêques catholiques adhérèrent à cette église et passèrent à son credo avec tous leurs fidèles. Il se produisit alors une sorte d'union entre les cathares d'Occident [ et ] d'Orient : ...

« ... au concile prit ainsi part le responsable d'une Église grecque appelé Nicétas qui portait le titre éloquent de « papas » [ qui était déjà celui des patriarches de l’Église celtique depuis saint Colomban. ]

« [ Cette Église gnostique ] était encore florissante au milieu du XIIIe siècle. Le dernier chef sur lequel on possède des informations appelé Guillaume Bélibaste mourut sur le bûcher en 1321. »

Cf. Barbara Frale – Les Templiers et le suaire du Christ – Contre toutes les hérésies – Survivances (2011)

« En 1143, l'abbé Erwin de Steinfeld signala à l'abbé de Clervaux [ Bernard de Fontaine ] qu'en Allemagne près de la ville de Cologne on avait arrêté des adeptes d'une secte hérétique : ...

« ... ceux-ci se déclaraient membres d'une Église ancienne qui restée cachée depuis l'époque des martyrs avait survécu en Grèce et dans d'autres pays sous la conduite d'un certain nombre d'apôtres et d'évêques.

« De la seconde moitié du XIIe siècle à la fin du XIIIe siècle, la société chrétienne fut secouée par la propagation d'un immense mouvement de dissidence religieuse qui ne mettait pas seulement en question certains dogmes de base et la tradition de l’Église, ...

« ... mais qui ajoutait à la protestation théologique de violentes accusations contre les mœurs du clergé et de vives revendications d'ordre politique. » [ ... ]

Cf. Barbara Frale – Op. Cit. Ibidem – Suivre la voie de Pierre (2011)

« ... Innocent III composa un hymne pour célébrer la Véronique – une célèbre image du visage de Jésus conservée à Rome dont la tradition était liée à celle du « mandylion ».

« La Véronique était elle aussi une image « achéropite » – autrement dit un portrait prodigieux non fabriqué de main d'homme. [ Frale étend implicitement ce prodige à l'image du Linceul « tétradiplon » qu'elle qualifie de Suaire. ]

« On disait qu'il était apparut par miracle [ ce portrait ] quand une femme compatissante s'était approchée de Jésus sur le chemin du Golgotha [ à Jérusalem ] pour essuyer son visage ruisselant de sueur et de sang. »

[ La femme compatissante – Véronique – porte alors le nom de la Véritable icône qu'on aurait retrouvé à Manoppello dans les Abruzzes. ]

Cf. Barbara Frale – Op. Cit. Ibidem – Survivances (2011)

   

    

lundi 24 novembre 2025

L'axe du Temps

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la troisième sphère
parmi les sept sphères célestes de la première lettre :

« Alif »

« C'est vers la cité de l'Envoyé que je veux aller,
à la recherche de la Station radieuse et du Soufre rouge. »

Sheykh al-Akbar Muḥyi'd-Dîn – Imâm at-Tawḥid

« La première de ces idoles présumées que l'on chercha à faire décrire aux frères durant leurs interrogatoires était un portrait de Mahomet qui fut présenté comme la preuve que les Templiers avaient trahi la foi chrétienne en passant secrètement à l'islam ».

« L'identification de l'idole avec un portrait sacré pour l'islam appartient à six témoignages mais on ne peut pas dire qu'elle soit certaine ni authentique dans les six cas : ...

« ... le frère sergent Guillaume Collier de Buis-les-Baronnies dit de façon très explicite que ces frères appelaient cette étrange tête « Magometum » [ que « l'enquête du Languedoc » identifie à Mahomet ] ...

« ... tandis que deux frères interrogés à Florence et à Clermont dirent qu'ils avaient vu une idole qu'ils appelaient respectivement « Maguineth » et « Mandaguorra » ; ...

« ... au cours de l'enquête qui se déroula à Carcassonne, les frères Gaucerand de Montpézat et Raymond Rubei soutinrent que l'idole était faite « in figura baphometi » et le second précisait qu'on s'adressait à elle en utilisant un mot arabe : « Yalla ! »

« Lors de l'enquête menée dans le domaine de Saint-Pierre en Tuscie, le Sergent Gualtiero di Giovanni de Naple raconta que durant sa cérémonie d'entrée au Temple avait eut lieu une véritable discussion théologique ...

« ... dans laquelle il était question de nier les dogmes du christianisme et que l'idole, une représentation d'Allâh était au centre de cette discussion. [ ... ]

« Il ajouta ensuite qu'il ne fallait pas croire dans le Père, le Fils et l'Esprit Saint parce que c'était trois dieux différents et non un Dieu unique ; ...

« ... à la fin, il conclut en déclarant que le Grand Maître du Temple et les percepteurs responsables des provinces avaient une image représentant ce grand Dieu [ le « Dieu grand et unique qui est adoré par les Sarrasins » ] ...

« ... qu'ils l'adoraient comme le Créateur et qu'il exposaient son portrait dans les chapitres généraux et dans les assemblées de première importance.

« On peut peut-être rapprocher ce témoignage de celui de Pierre Segron auquel le précepteur dit qu'il ne devait pas croire en Jésus mais seulement au Père Tout-Puissant, ...

« ... mais cette dernière confession ne contient aucune allusion à la religion musulmane. »

« Sur la forme du nom qui était donné à ce présumé portrait, l'un des témoignages est très clair et l'appelle « Magometum », un mot très proche de la prononciation authentique [ dans laquelle se trouve apparemment une allusion à la Magie ] ; ...

« ... selon les deux frères interrogés à Carcassonne, on l'appelait « baphometum », un mot dérivé du précédent mais qui a subit une déformation en passant de l'arabe au français [ le trop fameux Baphomet ] ; ...

« ... c'est cette forme bizarre du mot qui a donné naissance aux étymologies fantaisistes qui proposées autrefois par Hammer-Purgstall ne trouvent aujourd'hui crédit que chez les amateurs de récits fantastiques.

[ L'hypothèse hiéroglyphique de Joseph von Hammer-Purgstall (1806) et son étymologie en faveur du « baptême de l'esprit » (1818) ne sont pourtant pas plus fantaisistes que les thèses iconographiques de ces dérives linguistiques.

L'idole pourrait n'être qu'une relique du Précurseur dont le nom reprendrait le préfixe du Baptiste avec le suffixe de Mahomet – ce qui n'en fait évidemment pas des musulmans.

C'est la thèse de John Charpentier – cf. L'hérésie de l'Ordre des Templiers (1977) :

« Qu'on écrive et mette maintenant côte à côte les noms du saint et de l'auteur du Coran :

« Baptiste » – « Mahomet »

« On obtient par contraction en biffant après le troisième [ lettre ] un nombre de lettres égal au chiffre sept [ que Charpentier qualifie de « sacré » ] au milieu de ce mot composé l'énigmatique vocable : « Baphomet ».

Celle qui fait du Baptiste le patron mandéen des Templier ne soutient s pour autant cette hypothèse puisqu'on les voit finalement dans la prison du château de Domme vénérer le Christ, la Vierge, l'archange Mikaël et l'apôtre de l'Apocalypse. ]

« Les deux autres variantes, « Maguineth » et « Mandaguorra » [ seraient ] elles aussi des formes estropiées du mot original, ...

« ... tandis que l'étrange invocation à l'idole rapportée par un templier – à savoir « Yalla ! » – reprend la forme arabe « Allâh » dont le notaire chargé d'écrire les actes a rendu en latin la forte aspiration initiale par la lettre « Y ».

[ À moins qu'elle ne soit que le « Y » d'Ali (10) parmi les « ahl al-Ḥaqq ». ]

Cf. Barbara Frale – Les Templiers et le suaire du Christ – La mystérieuse idole des Templiers – Portraits de l'islam (2011) :

« ... il est connu que saint François d'Assise fut reçu par le sultan d’Égypte et s'entretint avec lui de questions religieuses. »

C'est par lui que passait « l'axe du temps » à l'époque de sainte Élisabeth de Hongrie (+ 1231) dit Marguerite Yourcenar dans un entretien de 1976.

   

    

samedi 22 novembre 2025

Le déchiffrement de l'esprit déocrate

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du vingt-et-unième jour qui succède à la nuit
au quatrième mois de la décade :

« Les livres sacrés de l'Ancien Testament [ la Sainte Bible ] sont entièrement Parole de Dieu et forment une partie substantielle de la Révélation. »

Cf. Arnaud de la Croix citant Pie XI dans son encyclique du 14 mars 1934 – La religion d'Hitler – Hitler chrétien ? – Avec un souci brûlant [ ou ] une vive inquiétude (2015)

« Non, il n'est pas possible aux chrétiens de participer à l'antisémitisme.

« Nous reconnaissons à quiconque le droit de se défendre, de prendre les moyens de se protéger contre tout ce qui menace ses intérêts légitimes. Mais l'antisémitisme est impossible. Nous sommes spirituellement des Sémites. »

Cf. Arnaud de la Croix citant Pie XI dans son allocution du 6 septembre 1938 – La religion d'Hitler – Hitler chrétien ? – Atermoiement (2015)

« S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes,
ils ne se laisseront pas convaincre même si quelqu'un ressuscite. »

Luc XVI 31

Dans la parabole de l'homme riche, c'est Lazare qui ressuscite. C'est le seul cas où le personnage d'une parabole néotestamentaire reçoit un nom.

« [ ... ] ce n'est pas manifester de l'hostilité au peuple juif que de dénoncer le mouvement qui est la cause actuelle de son malheur et l’État profanateur qui tôt ou tard le conduira à sa perte. »

Cf. abd ar-Razzâq Yahyâ / Charles-André Gilis – La profanation [ du Saint Nom ] d'Israël [ par le mouvement sioniste ] selon le droit sacré [ en Islam ] (2008)

« Die entfernung der Juden » [ chez Adolf Hitler ] est une expression qui signifie plutôt [ en septembre 1919 ] « l'éloignement » [ ou ] « l'exil » que « l'extermination » [ qu'Arnaud de la Croix traduit néanmoins par « l'élimination » pour signifier « l'expulsion ». ]

« Certains responsables nazis [ ... ] songeront [ plus tard ] à des projets d'exil forcé [ ... ] par exemple à Madagascar. Mais le Führer tranchera : leur déportation mènera à la « solution finale » de la « question juive ».

Cf. Arnaud de la Croix – Op. Cit. – Hitler païen ? – Thulé, Eckart et Rosenberg (2015)

Rien n'indique que la « solution finale » doivent être interprétée comme une « extermination » dès lors qu'elle précède la constitution d'un foyer national au Moyen-Orient semblable à celui du Birobidjan de 1915 en Extrême-Orient.

C'est en effet à une population « asiatique » qu'Anton Drexler (+ 1942) identifie « le sang des Juifs » en l'opposant à celui des Aryens qu'il identifie ici à une nature germanique.

Ça ne veut pas dire qu'il n'y eut pas d'exterminations dans les camps de concentration comme dans les cliniques psychiatriques où le régime nazi appliquait des procédures d'éliminations à l'encontre des invalides et des aliénés.

L'armée allemande se livra ensuite à un nettoyage ethnique sur le front de l'Est dans une extension du conflit avec la Pologne.

« Le national-socialisme est une religion » [ ... ] ... qui doit certainement beaucoup [ ... ] aux idées des « aryosophes » transmises à Hitler via Eckart et Rosenberg tous deux membres de la société Thulé. »

Cf. Arnaud de la Croix citant Joseph Gœbbels dans une note du 16 octobre 1928

« La Société Thulé constitue la filiale munichoise fondée par un aventurier haut en couleur – Rudolf Glaueur [ ... ] von Sebottendorf (+ 1945) – du « Germanenorden » [ de Berlin ].

« Il s'agissait dans les deux cas de sociétés secrètes structurées en grades initiatiques successifs à la manière de la franc-maçonnerie mais professant des croyances bien différentes.

« Croyances inspirées par les aryosophes tels l'Autrichien Guido [ von ] List (+ 1919) ou son compatriote [ Jörg ] Lanz von Liebenfels (+ 1954) qui proclamaient la supériorité [ d'une ] race aryenne d'origine quasi-divine et la [ sous ] humanité du Juif.

« Deux éléments fondamentaux de la future mythologie nazie. »

Cf. Arnaud de la Croix – Op. Cit. – Hitler païen ? – Thulé, Eckart et Rosenberg (2015)

À la manière de la franc-maçonnerie mais avec une influence de la Société Théosophique sur l'Ordre des Germains et celle d'une mystique des lettres arabes appliquée aux runes germaniques sur Sebottendorf.

« La question essentielle [ de l'entendement qui apparaît déjà dans la Lettre de 1795 ] réapparaîtra [ en 1802 ] dans l'Introduction de son ultime ouvrage [ sur ] le Ministère de l'homme-esprit mais s'accompagnera d'un espoir : ...

« ... celui que la découverte de la littérature asiatique puisse accoutumer les européens à de nouvelles formes de pensée et d'écriture. »

Cf. Lettre à un ami [ de ] Louis-Claude de Saint-Martin [ ou les ] Considérations politiques, philosophiques et religieuses sur la Révolution française [ avec la ] Préface [ de ] Nicole Jacques-Lefèvre (2005)

« On peut noter la sévérité du jugement de l'auteur [ de la Lettre de 1795 ] sur le régime monarchique qui « concentre toute une nation dans un seul homme et dans ceux qui peuvent tenir à lui » ...

« ... et « laisse comme dans une apathique paralysie tous les autres individus », la noblesse, cette « excroissance monstrueuse parmi des individus égaux par leur nature » ... [ C'est l'absolutisme gallican qui est ici l'objet de sa critique. ]

« ... mais aussi [ et ] surtout contre la « ci-devant église » [ ultramontaine qui fait la paire avec l'absolutisme gallican dans la crise janséniste de l'augustinisme pour la quatrième de nos cinq ruptures paradigmatiques. ]

« Les prêtres sont jugés premiers « coupables » des « crimes des autres ordres ». Le ton est le plus souvent voltairien [ bien que se soit plutôt avec Rousseau que Jacques-Lefèvre met Saint-Martin en sympathie ] : ...

« ... dénonciation des « sacrilèges malversations », des « droits factices », et des « usurpations temporelles », de la « despotique dévastation » et du « règne impérieux sur les consciences », etc. ...

« ... culminant dans la belle métaphore des « accapareurs des subsistances de l'âme ». Saint-Martin égrène tous les reproches que la philosophie des Lumières – en particulier sous sa forme déiste – à adressés à l’Église.

«C'est elle qui pour avoir « versé tant de maux sur la terre » est responsable de la dérive même du terme de religion qui dès lors « entraîne toujours avec lui quelque chose de sombre ». [ Les heures ... de notre histoire. ]

« Les « vérités religieuses » ne peuvent donc pour Saint-Martin que « gagner infiniment » au « renversement de la ci-devant église ».

« C'est dans cette même logique qu'il rédigera [ en 1802 ] dans le Ministère de l'homme-esprit une contestation radicale du Génie du Christianisme de Chateaubriand accusé de confondre le catholicisme avec le « vrai christianisme », ...

« ... ce « christianisme en esprit et en vérité » qui ne commence que « depuis l'abolition de l'empire sacerdotal ». [ Cf. Jean IV 23 & 24 où l'heure qui vient et qui est déjà là est celle des vrais adorateurs qui adorent le Père « en esprit et en vérité. » ]

« Et si par l'un de ces rapprochements qui peuvent nous paraître étranges Saint-Martin évoque dans la Lettre le véritable objet du gouvernement démocratique à qui appartient la théocratie naturelle », ...

« ... il aura vite conscience de la confusion que ce terme de « théocratie » peut engendrer ...

[ Mais ce avec quoi il se confond ne nous est pas donné puisque que la « démocratie » et la « république » font déjà l'objet de la même confusion. ]

« ... et dans L'esprit des choses, il condamnera encore [ en 1800 ] le pouvoir abusif que se sont arrogé les « pontifes chrétiens » sur « l'ordre purement terrestre et politique ».

« Pour éviter les confusions, il proposera même dans le Ministère [ de l'homme-esprit ] le néologisme « Déocratie » [ – « l'émergence du « tout divin » en l'homme » où le « tout » est pour nous une expression de la décade. ]

« Il s'agit bien pour Saint-Martin de « déchiffrer » la Révolution dans un effort étonnant pour y trouver non seulement la confirmation de tous ses écrits antérieurs ...

« ... mais aussi le texte d'une destinée où l'homme doit se réinscrire dans le devenir malencontreusement interrompu par la chute d'Adam ...

« ... et développant ses facultés latentes mais étouffées par une histoire désastreuse, laisser s'épanouir en lui « l'homme-esprit » [ ou ] « l'homme-Dieu ».

[ Le « Nouvel Homme » réalisant « l'Homme de désir » mais pas le « Nouvel Adam ». ]

Cf. Nicole Jacques-Lefèvre – Louis-Claude de Saint-Martin et la Révolution française – Une lecture illuministe de la Révolution française – Le politique et l'illuminisme (2005)

   

    

jeudi 20 novembre 2025

L'assemblage des prototypes

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du septième jour qui succède à la nuit
au septième mois de la décade :

« Un mythe peut en cacher un autre. À partir du XIXe siècle, le Graal wagnérien (1882) a pu nourrir le mythe du Graal cathare grâce à une tradition remontant au Moyen Âge.

« Dans son « Nouveau Titurel » daté du XIVe siècle [ et reprenant celui de Wolfram von Eschenbach ] Albrecht [ von Scharfenberg ] situait le pays du Graal près des Pyrénées.

« L'historien Claude Fauriel (+ 1844) reprit cette hypothèse isolée pour imaginer un voyage du calice vers l'Espagne.

« Le gardien du Graal nommé Pérille chez Albrecht sera confondu avec Perelha, Seigneur de Montségur. Une nouvelle légende du Graal était en train de naître. »

Cf. Arnaud de la Croix citant Philippe Walter – Himmler et le Graal. La vérité sur l'affaire Otto Rahn – La quête d'Otto Rahn en Ariège – Le Graal à Montségur (2018)

Philippe Walter cite encore Eugène Aroux (+ 1859), Joséphin Péladan (+ 1918) et Antonin Gadal (1962) qui sont après Claude Fauriel les promoteurs de cette mise en cène du Graal wagnérien six siècles après le drame de 1244.

Il faut toutefois attendre encore près d'un siècle pour qu'Otto Rahn (+ 1939) donne ses lettres de noblesse à la cour de Lucifer (1937) et que s'accomplisse en 1944 une commémoration de la prophétie cathare sur la vivification du Laurier.

« La légende conte que Pérille – prince asiatique qui possédait le Graal – vint s'établir en Gaule, y fit bâtir un magnifique temple sur le modèle du Temple de Salomon et y déposa le Vase sacré. »

Cf. Louis Charpentier – Les mystères templiers – La gaste forêt (1967)

« Il s'agit d'un calice ou d'une pierre lumineuse ainsi que l'affirmait Wolfram [ von Eschenbach ] voir même [ aux yeux d'Otto Rahn ] d'un trésor immatériel doué d'une immense puissance spirituelle. »

Cf. Arnaud de la Croix – Himmler et le Graal. La vérité sur l'affaire Otto Rahn – La quête d'Otto Rahn en Ariège – Des cathares aux Aryens (2018)

« Le Temple est issu de Citeaux comme celui-ci était issu de Cluny, lui-même aboutissement d'Aniane ; convergence des voies bénédictines de Fleury [ sur la voie grégorienne ] et des voies du christianisme celtique de Saint-Colomban. »

Cf. Louis Charpentier – Les mystères templiers – Le mystère des origines (1967)

« L’homme de désir » est publié en 1790 et « Le Nouvel Homme » commencé la même année [ 1789 ] publié en 1792 comme « Ecce Homo » où il s'inquiète des dérives millénaristes qu'à provoqué la Révolution. »

[ « Saint-Martin écrit par exemple dans son Portrait [ historique et philosophique ] sans doute à propos de Catherine Théot :

« J'ai eu occasion de voir à Petit-Bourg un vieille fille nommée C. qui m'intéressait par ses vertus et par la forte attraction qu'il y avait dans son esprit ...

« ... mais qui ne me persuadait nullement par sa doctrine sur sa mission sur le Nouvel Évangile, sur le Règne non commencé, sur la Nullité du passé, sur la Non mortalité, etc. ...

« ... toutes choses que ses disciples adoptaient avec le plus grand enthousiasme. » ]

« C'est pour la duchesse de Bourbon « ainsi que quelques autres personnes livrées au même entraînement » et qui très curieux de millénarisme et de révélations diverses se réunissaient chez elle ...

« ... dont Saint-Martin déplore « le penchant qu'elle a pour tout le merveilleux de l'ordre inférieur tel que les somnambules et les prophètes du jour. » qu'il écrit en 1792 « Ecce Homo ».

[ « Gombault de Vignon qui appartient à la secte swedenborgienne des illuminés d'Avignon fondée en 1765 par Antoine Pernéty (+ 1796) [ ... ] qu'Alice Joly [ en 1938 ] dit familier des salons de la duchesse de Bourbon. »

Cf. Un mystique lyonnais [ Willermoz ] et les secrets de la Franc-Maçonnerie (1730-1824) d'Alice Joly (1938) dans la Préface de Nicole Jacques-Lefèvre de 2005 à la « Lettre [ de Louis-Claude de Saint-Martin ] à un ami » ou [ les ] ...

« Considérations politiques, philosophiques et religieuse sur la Révolution française » (1795) – Saint-Martin dans la Révolution – Une période d'intense activité [ intellectuelle ] - Saint-Martin témoin et commentateur de la Révolution (2005)

Nous qualifions difficilement les « dérives millénaristes » de l'illuminisme de Saint-Martin qui devraient faire référence au jour de Dieu ou pour Dieu que Saint Pierre reprend à la tradition biblique du Nouveau Testament et qu'on retrouve aussi dans le Noble Coran.

Abusivement prêtée aux jours de la Création que le Joachimisme de Flore réserve à la pneumatologie d'un septénaire apocalyptique, son millénaire qui comprend théoriquement deux cycles de cinq cents ans se retrouve dans la genèse du bouddhisme mahâyâna.

La Lumière infinie du bodhisattva Amithaba sert alors de pivot dans le Sambhogakâya du Bouddha Sakyamuni entre le Tathâgata Siddhartha Gautama et le premier bodhisattva de son Nirmâṇakâya – Nâgârjuna – sur la Voie du Madhyamaka.

Le Bâb – Sayyid Ali Muhammad – y fait également référence en 1844 en se présentant mille ans après l'occultation de l'imam Mahdi des Akhbarîs comme un médiateur vers Celui que Dieu doit révéler dans le Bayân dont il est le Point originel.

Le Point du Bayân – celui de la lettre « B » – prend ici une valeur apocalyptique qui coïncide avec l'échéance adventiste des Témoins du septième jour qui attendent le retour du Christ – Prototype de « l'Homme de désir » qui qualifie « le Nouvel Homme ».

La correspondance que le Philosophe Inconnu entretient avec Kirchberger – le baron de Liebistorf – dès 1792 fait état d'une succession d'événements qui doivent mener au Jugement dernier jusque la fin où tout s'opère « instantanément ».

Cette prophétie correspond en 1792 dans cette succession à la première échéance d'un cycle apocalyptique de 360 ans semblable à celui de la Rose-Croix (1604) qui le divise en trois périodes de cent vingt ans mais à partir des manifestations du Sacré-Cœur (1673).

De ce point de vue, l'instant du Jugement est semblable au Point d'assemblage des prototypes charnel, psychique et spirituel représentés par l'Androgyne originel – Adam et Ève – le Christ et le Sceau des prophètes – les témoins de l'Apocalypse.

Assemblage que Louis-Claude de Saint-Martin qualifie encore en 1797 dans son « Éclair sur l'association humaine » d'homme-esprit « dans la véritable étendue que ce mot comporte » avec l'intuition de sa pré-existence primordiale.

Cf. Nicole Jacques-Lefèvre – Op. Cit. – Une lecture illuministe de la Révolution française – Circonstance de l'écriture et de la réception de la « Lettre à un ami » (2005)

   

    

mardi 18 novembre 2025

Le Triangle parfait

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du Mercredi qui est au centre des cinq jours complémentaires
quand il apparaît entre la décade des mois et les soixante jours du Janus :

« La légende conte que Pérille – prince asiatique qui possédait le Graal – vint s'établir en Gaule, y fit bâtir un magnifique temple sur le modèle du Temple de Salomon et y déposa le Vase sacré. » [ Montsalvat à Salvaterra ]

Cf. Louis Charpentier – Les mystères templiers – La gaste forêt (1967)

La demeure du Mercredi au centre des cinq jours complémentaires est la demeure du Solstice d'hiver entre les quatre portes solsticiales où se trouve l'Arbre de la limite au-delà duquel il n'y a plus de passage pour la lumière du Solstice d'été.

L'arbre de la Lumière se trouve alors entre la décade des mois et les soixante jours du Janus sous l'Astre de la décade que le Graal du mont Salvat nous présente comme la onzième décade du Carré de quatre sur le lieu du Crâne.


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La matrice arithmétique du Carré de quatre possède ici les mêmes propriétés géométriques que la Pyramide avec ses quatre Delta (Δ) générant les huit décades de son Octogone sur les quatre colonnes et les quatre rangées de son échiquier.

La permutation des nombres de son enceinte centrale permet d'en générer deux autres sur le damier de ses diagonales autour d'une décade centrale constituée par les limites du Delta sous la forme de deux paires de « 1 » et de « 4 ».

La décade centrale du Carré de quatre est donc à la fois la neuvième de son échiquier et la dixième de son damier. Quant à sa relation avec le crâne du Golgotha, il faut se reporter pour l'appréhender vers l'origine asiatique du Siège périlleux.

L'astre de la décade est une étoile à cinq branches qui représente la base (4) et le pyramidion (1) de la Pyramide représentée ici par les deux enceintes du Carré de quatre et par l'Arbre de la limite qui se trouve entre les quatre portes solsticiales.

Cette limite est encore une porte qui mène vers les étoiles puis vers l’Inconnaissable qui ne s'ouvre pour les vivants qu'une fois tous les cinq mille cinq cents ans avant l'équinoxe du Printemps et pour chacun d'entre-nous le jour notre mort.

On ne la compte pas parmi les demeures du Sabbat qui sont au nombre de quatre-vingt (52 + 28) contrairement aux quatre qui l'entourent quand elles nous mènent vers Celui qui l'habite dans l'ombre de cet au-delà.

C'est pourquoi nous la qualifions d'incomparable en l'identifiant au retour de la lumière vers Sa lumière où seule l'équinoxe Lui est comparable au Printemps quand elle reçoit la visite du Phœnix ponant et du Cerf blanc sous le Lotus d'or du Maître des abeilles.

Il n'y a donc que deux ou trois jours incomparables par année et un quatrième qui reste au-delà de toute épiphanie cyclique dans le Mystère de la réintégration des déités quand elles achèvent la pérégrination des ancêtres.

Ce Mystère, leur divinité ne l'a confié qu'aux fleurs et qu'aux abeilles qui nous l'ont fait connaître pour que nous sachions que dans l'ombre de la Porte qui ne s'ouvre pas Sa myriade est celle du Vivant qui ne meurt pas.

Là un ange est descendu vers nous pour nous dire de ne pas entrer dans la pénombre et de nous tenir en-deçà avant de la traverser quand notre heure viendra car beaucoup d'âmes se sont perdues en transgressant la limite du seuil de cette demeure là.

« Reghini compare longuement le ternaire « 1.2.3 » qui est le seul ternaire de nombre successifs dont la somme [ Σ ] des deux premiers (1 + 2) soit égale au troisième nombre (3) avec le ternaire égyptien « 3.4.5 », ...

« ... seul ternaire de nombre successifs [ dont ] la somme [ Σ ] des carrés [ ² ] des deux premiers (3² + 4²) soit égale au carré du troisième nombre ().

« S'ensuivent des considérations sur [ le passage de ] la géométrie à une dimension – symbole de la manifestation linéaire – à la géométrie à deux dimensions – symbole de la manifestation en surface – qui conduit à la prise de possession de la terre.

« Il explique aussi par le passage du ternaire « 1.2.3 » au ternaire « 3.4.5 » le fait que les Loges du 1° degré sont éclairées par le Delta lumineux à trois pointes [ Δ ] et que celle du 2° degré le sont par l’Étoile flamboyante à cinq branches. » [ * ]

[ « ... on remarquera que la lettre grecque « Delta » est la quatrième lettre de l'alphabet, qu'elle a la forme d'un triangle [ Δ ] et qu'elle est l'initiale du mot « Deka » – dix. »

Raison pour laquelle nous la jugeons impropre à la représentation des Sommes triangulaires (Σ) où elle ne désigne que celle de la Tétraktys : « Σ 4 = Δ = 10 ».

Quand Lucien écrit : « Regarde ! Ce que tu crois être quatre, c'est dix et le Triangle parfait [ pour ] notre Serment », il ne désigne pas seulement le Delta (Σ 4) mais aussi la décade qui accompagne sa quadrature dans l'expression de leur Nombre parfait (14).

Et ce qui en haut (0) est comme ce qui est en bas (Δ). ]

« D'autres considérations sont possibles sur les nombres « 3 », « 4 » et « 5 » dont les figures géométriques correspondantes [ serait ] le triangle, le carré et le cercle. »

[ La figure géométrique du cercle dans le macrocosme correspond à la première base des système sexagésimal (6) tandis que sa figure arithmétique correspond à la seconde qui est celle de la décade (0) pour les degrés (°) du décan qui s'inscrit dans son carré ().

Cinq n'est ici que le nombre du microcosme qui correspond à la quintessence de la décade répartie sur les cinq dizaines de sa Somme (Σ 10 = 55) quand sa quintessence s'inscrit dans le cercle de son macrocosme comme le vingt-quatrième de son unité.

« ... les traditions juive et musulmane considèrent le nombre « arithmétiquement » tandis que le Pythagorisme [ et la Maçonnerie ] les considère [ en relation avec les ] formes géométriques » [ mais ces considérations sont évidemment complémentaires. ]

« Y.H.W »

« Qu'y a-t-il dans le sanctuaire de Delphes ? »

« La sainte Tétraktys parce que c'est l'harmonie des sphères où résident les Sirènes. »

[ Instruction aux Pythagoriciens acousmatiques ]

« Reghini cite encore le silence [ initiatique ] commun aux ordres pythagoricien et maçonnique [ ... ] : les néophytes pythagoriciens restaient trois ans, parfois cinq en gardant le silence et en s'instruisant.

« Et ces nombre [ (3) et (5) ] peuvent rappeler les âges de l'Apprenti et des Compagnons qui sont assujettis au silence [ probatoire ] pendant leur temps de probation. »

[ C'est les huit ans (3 + 5) qu'il faut attribuer à la Parousie du Christ pour le Silence apocalyptique qu'une des références vétérotestamentaires au roi David a réduit entre sept et huit à « environ une demi-heure » (360 / 48) – cf. Ap VIII 1 et II Samuel II 11. ]

Cf. Denys Roman – René Guénon et les destins de la Franc-Maçonnerie – Pythagorisme et Maçonnerie (1995)