lundi 28 novembre 2022

Théurgie et Prédications

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« Située au Nord-Est de l'enceinte du Temple [ de Jérusalem ] près de la porte des Brebis, là où se rassemblaient les troupeaux d'ovins destinés aux sacrifices, ...

« ... [ la piscine Probatique de Béthesda ] datait du IIIe siècle avant [ l'ère chrétienne ] et était alimentée par les eaux de pluie.

« Les fouilles menées à partir de 1871 sur la propriété des pères blancs, au-delà du parvis de l'église Sainte-Anne de Jérusalem, ont permis d'identifier les restes de cet ensemble architectural au milieu d'un enchevêtrement de grottes, d'escaliers et d'arches : ...

« ... deux grands bassins de forme trapézoïdale, profonds de treize mètres, en partie creusés dans le roc – on les appelait les piscines jumelles – séparés par une digue médiane supportant une belle colonnade ; ...

« ... c'était l'endroit décrit au Ve siècle par l'évêque de Jérusalem – Cyrille.

« Les guérisons miraculeuses avaient lieu tout à côté, dans de petites piscines alimentées par des canaux et facilement accessibles par quelques marches. On a trouvé leurs vestiges sous l'église byzantine.

« Il y avait là un sanctuaire païen dédié à Asclépios – Sérapis Esculape – le dieu guérisseur, représenté entouré de serpents, qu'on honorait également à Épidaure, Pergame, Delphes, Corinthe, Athènes et Rome. »

[ « Des offrandes votives retrouvées à cet endroit montrent que le culte se poursuivait au deuxième siècle de [ l'ère chrétienne ] lorsque Jérusalem s'appelait Aelia Capitolina. » ]

Cf. Jean-Christian Petitfils – Jésus – De Jérusalem [ 31 ] au ministère postgaliléen [ 32 ] – Le miracle de Béthesda (2011)

Au miracle thérapeutique de Béthesda succède la multiplication des pains et des poissons que nous interprétons comme le signe des prédications galiléenne et judéo-samaritaine où Jésus se désigne ensuite comme le « pain de Vie ».

Désignation qui anticipe bien évidement la Cène eucharistique qui précède sa comparution devant le Sanhédrin et et son procès.

Il n'y a donc pas de « doublon littéraire » chez Matthieu et chez Marc comme le théorise Petitfils mais bien deux miracles qui mettent en scène les deux prédications qui n'en font plus qu'une chez Luc et chez Jean.

Il faut considérer ici les restes de ces multiplications – « douze » et « sept » – qui indique la prédication suivante : celle des douze tributs d'Israël pour la prédication galiléenne et celle des nations hellénisées pour la prédication judéo-samaritaine.

Nous somme ici dans le domaine de la représentation narrative comme pour le procès qui oppose Jésus à Barrabas sous le prétexte d'une grâce préfectorale où le nom du malfaiteur indique un autre aspect du même personnage – Jésus bar Abba.

Petifils ne s’intéresse pas qu'aux restes de ces multiplications mais aussi aux nombres des provisions :

« On connaît le rôle symbolique des chiffres dans la littérature juive : douze couffins, comme les douze apôtres ; cinq pains, comme les cinq livres de la Torah, auxquels s'ajoutent les deux poissons, les Prophètes et les Psaumes.

« Le chiffre douze signifie la plénitude d'Israël, à qui Jésus est venu offrir le salut. Le signe des pains et des poissons se veut la préfiguration du grand banquet eschatologique de la Cène.

« Il est en quelque sorte une réplique de Cana, où Jésus serait – cette fois – le maître de la noce. » [ Cette fois ou une fois encore si on sait la lire dans son contexte cananéen. ]

Cf. Jean-Christian Petitfils – Op. Cit. – Le signe des pains et des poissons (2011)

Seuls les sept couffins – les corbeilles dans lesquelles on ramasse les restes « pour que rien ne se perde » – disparaissent avec la « coloration hellénistico-chrétienne » du doublon littéraire sous la teinture « judéo-chrétienne » de son interprétation.

Ce que Petitfils appelle le « ministère postgaliléen » – sa retraite en Phénicie et dans l'arrière-pays – montre que le passage entre la prédication initiale et son extension universelle passe par celle qui s'était déjà engagée en Samarie.

   

    

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