vendredi 9 décembre 2022

Le canon de Muratori

...

« Un document capital, le canon de Muratori, datant du IIe siècle [ de l'ère chrétienne ] – comme semblent bien le montrer les dernières recherches – explique les conditions dans lesquelles Jean – « l'un des disciple » – conçut son texte :

« Quand ses condisciples et évêques l'encouragèrent, Jean [ leur ] dit : Jeûnez avec moi trois jours à partir d'aujourd'hui et ce qui sera révélé à chacun de nous, nous le raconterons.

« Cette nuit-là, il fut révélé à André – l'un des apôtres – que tous devraient [ ... ] réviser [ le texte ], mais que Jean – en son nom propre – devrait tout écrire...

« [ Jean * ] affirme être non seulement un témoin oculaire et un auditeur, mais aussi celui qui a écrit dans l'ordre toutes les merveilles que fit le Seigneur. »

* C'est Petitfils qui interprète en attribuant au disciple ce qui appartient au locuteur.

[ « Parfois daté du IVe siècle en Orient, ce document daterait en réalité du IIe siècle et aurait été composé en Occident. » ]

Cf. Jean-Christian Petitfils – Jésus – Prologue (2011)

« Avant d'être d'être incorporés dans le canon de l’Église au IVe siècle – concile de Laodicée vers 360, lettre d'Athanase en 367, concile d'Hippone en 396 – ...

« ... [ les « quatre livrets évangéliques » ] étaient considérés comme des textes sûrs dès le IIe siècle par le canon de Muratori (vers 150-170) et par Irénée * – évêque de Lyon – mort martyr [ et ] auteur de « Contre les hérésies » (vers 180). »

* Qui les mentionne dans leur ordres canoniques : Jean après les trois synoptiques.

Cf. Op. Cit. – Les sources extérieures – Les évangiles apocryphes (2011)

« Des textes anciens jettent un éclairage sur la façon dont Jean a composé son texte. Le premier est le canon de Muratori, du nom de ce savant italien du XVIIIe siècle – Ludovico Antonio Muratori – qui l'a découvert.

« Rédigé en latin au VIIe siècle, les chercheurs ont établi que c'était la traduction d'un original – malheureusement tronqué – datant des environs de l'an 150 :

« [ ... ] Le quatrième évangile – celui de Jean – l'un des disciples. » [ Idem au Prologue ]

« Clément d'Alexandrie rejoint le canon de Muratori : « Voyant que les autres avaient seulement relaté les faits matériels, Jean – le dernier [ des quatre ] encouragé par ses amis et divinement inspiré par le Saint-Esprit, écrit l'évangile spirituel. » [ ... ]

« Semblable écho se retrouve chez Épiphane, un contemporain de saint Jérôme : Jean refusa d'abord de l'écrire, mais fut contraint de la faire par le Saint-Esprit. Tout cela tend à prouver que le quatrième évangile est une œuvre à la fois individuelle et collective. » [ ... ]

« Le canon de Muratori – observe John A. T. Robinson, décrivant l'origine de l'évangile – ne suggère aucune date, mais présuppose que les « compagnons-disciples » de Jean – y compris André – sont toujours en vie et avec lui ; il s'oppose donc à une date tardive. »

[ Petitfils le situe entre 65 – « la mort de Pierre, supplicié par ordre de Néron » – et 94 – Jean « fut exilé dans l'île de Patmos » où il rédige ou achève son apocalypse – mais l'imagine à une époque où le rédacteur se confond avec le Presbytre de Papias – Marc : ]

« Ce qui précède [ ... ] n'est qu'une hypothèse. De nombreux auteurs assignent à l'évangile de Jean une date plus tardive [ après 70 ou vers 65 ] et un lieu de composition à Éphèse [ dont Petitfils suppose l'ébauche à Jérusalem avant 65. ]

Cf. Jean-Christian Petitfils – Jésus – Jean l'évangéliste, témoin de l'Histoire – Date et origine de l'évangile de Jean [ et ] Les deux éditions d’Éphèse (2011)

Nous proposons la huitième décennie – après l'apocalypse de l'Apôtre dont les dédicaces introduisent un antagonisme entre Judéo-chrétiens et Hellèno-chrétiens pour leur proposer sa théologie comme synthèse avant l'exil à Patmos du Théologien.

   

    

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