mercredi 21 décembre 2022

Le pays biblique

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« Ce nom [ Palestine ] d'abord utilisé par les grecs pour désigner de façon restreinte le « Pays des Philistins » – « Peleshet » en hébreu – puis repris par les Romains, n'apparaît pas dans l’Écriture [ la Septante grecque du IIe siècle avant l'ère chrétienne ] ...

« ... mais désigne habituellement à partir de la seconde moitié du Ier siècle de [ l'ère chrétienne ] le pays biblique au sens large, de part et d'autre du Jourdain.

« Au IIe siècle, la région deviendra la province romaine de Syria-Palestina. [ Le littoral syro-philistin qui s'étendait entre Sidon et Gaza de part et d'autre du Mont Carmel. ]

« Dans son extension maximale, elle ne faisait pas plus de 20 000 km². »

Cf. Jean-Christian Petitfils – Jésus – Crise politique et attente messianique Les Juifs et le monde grec (2011)

Ce que Petitfils désigne comme « le pays biblique au sens large » circonscrit les territoires que l'entité sioniste revendique depuis la fin du XIXe siècle pour fonder un État qui est sans rapport avec l'antique royaume d'Israël.

On y retrouve quatre entités distinctes :

- La Palestine proprement dite – celle des Philistins – autour de Gaza

- La Judée iduméenne – celle des Hasmonéens – entre Jaffa, Jérusalem et Akaba

- La Samarie cisjordanienne – celle de l'empire assyrien – autour de Naplouse depuis Césarée jusqu'aux monts Ebal, Garizim et Qarantal – voir jusqu'au Mont Nebo pour le Pérée transjordanien

- La Galilée cananéenne – celle des Goyim – comprenant le Gaulan jusqu'en Iturée entre les monts Carmel, Thabor et Hermon

Petitfils fait incidemment mention de la nécropole de Léontopolis à Tell el-Yehoudieh que nous relions à la fuite de la Sainte Famille en Égypte dans le décompte des cinq Temples d’Adonaï comme le lieu de la dissidence pour les Sadducéens les plus réfractaires.

Cf. Op. Cit. – Jésus et le Précurseur – Le clan de Jésus (2011)

« Au Sud [ du pays biblique ] l'âpre Judée [ que Petitfils identifie à « l'ancien royaume de Juda » qu'il croit « homogène » au Nord de l'Idumée. ] [ ... ]

« Au Centre, la Samarie était une zone ethniquement hétérogène, depuis les transferts massifs de populations organisés au VIIIe siècle avant [ l'ère chrétienne ] par le roi d'Assyrie Sargon II. » [ cf. les cinq époux de la Samaritaine et 2 Rois XVII 24 à 41 ]

« Au Nord, la Galilée – dont le nom [ viendrait ] de l'hébreu « guelil al-Goyim » ( le Cercle des païens ou [ la ] Galilée des nations) [ mais qui pourrait avoir une étymologie « gauloise » ] avait connu elle aussi une histoire mouvementée.

« Les populations y étaient [ judéenne – idéenne ou iduméenne – ituréenne, assyrienne, babylonienne et grecque – ou gallo-romaine – où Petitfils les attribue au mouvement de l'histoire et à l'hétérogénéité du « sang mêlé ». ]

Mais la souche des populations aborigènes dans la vallée du Jourdain que Petitfils qualifie d'inhospitalière devrait être qualifiée de cananéenne.

Quant aux Philistins qui donnent leur nom à la région dans l'historiographie gréco-romaine, ils disparaissent d'un pays biblique qui relève du récit fabuleux : celui d'un retour des Juifs sur leur terre promise – la « Terre Sainte » des croisades médiévales.

« Bien que les opérations fussent longues et difficiles, les Juifs parvinrent à conquérir progressivement leur indépendance [ en Judée. ]

« Jonathan [ le successeur de Judas ] s'installa à Jérusalem au plus tard en 152 [ avant l'ère chrétienne. ] En 142, Simon chassait les dernières troupes grecques de Jérusalem.

« Avec Jean Hyrcan – [ le ] fils de Simon – apparut clairement la dimension dynastique de cette succession – [ celle des ] Hasmonéens – souverains expansionnistes qui étendirent leur domination sur les contrées avoisinantes, ...

« ... imposant aux populations locales la circoncision – notamment aux Bédouins de l'Idumée, aux marges des steppes du Néguev. [ ... ]

« ... les pharisiens [ à la suite des Hassidim de Qumrân et de la dissidence de Léontopolis ] leur reprochaient leur impiété, leur immoralité et leur violence.

« Un grand prêtre hasmonéen, l'autoritaire et fastueux Alexandre Jannée [ au début du siècle suivant ] fit exécuter des milliers d'entre eux. [ ... ] Hyrcan II et Aristobule II dévastèrent le pays. »

Cf. Op. Cit. – Crise politique et attente messianique – Les Juifs et le monde grec (2011)

   

    

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