vendredi 16 décembre 2022

Le Phénix en Phénicie

...

« Si Jésus a décidé de rallier rapidement la Galilée, c'est pour assister à un mariage à Cana [ que Petitfils situe ] dans l'ancien territoire de la tribu septentrionale de Nephtali.

« Situé sur la route reliant Sépphoris au lac de Génésareth, ce village fortifié s'étendait sur le versant d'une colline ronde et dénudée, dominant les terres agricoles de la fertile vallée de Beit Netofa, au Wadi Yodefat.

« Le lieu s'appelle aujourd'hui Khirbet Qana [ les Ruines ] et a été vénéré [ ? ] jusqu'au temps des croisés, avant de disparaître. [ ... ] Il faut une puissante imagination pour réaliser qu'une petite communauté juive a vécu là au Ier siècle de [ l'ère chrétienne. ] »

« Deux autres localités sont en compétition pour cette identification : ...

« Qana al-Jalîl [ la Majestueuse ] au Liban, à une quinzaine de kilomètres au Sud-Est de Tyr, qui avait les faveurs de l'historien Eusèbe de Césarée [ que Petitfils ne considère pas comme ] un guide très fiable sur le plan géographique.

« C'est l'antique Qana de la tribu d'Azer. On y a retrouvé des vestiges d'une résidence, avec des tessons et des fragments de jarre.

« Un curieux bas-relief – maladroitement sculpté sur un rocher des environs – représente douze personnages entourant un autre de plus grande taille. Il s'agit vraisemblablement d'une représentation symbolique de la Cène, avec le Christ et ses apôtres.

« C'est assurément la preuve que des chrétiens ont vécu très tôt en ce lieu [ ... ] mais cela ne démontre pas pour autant que ce soit le lieu du miracle [ des noces de Cana. ]

« Jean l'évangéliste – pour sa part – est formel. Il parle de Cana « en Galilée .

« Or, cette région méridionale de Phénicie – le pays de Béchara – n'a rien à voir avec la Galilée [ cananéenne ] [ que Petitfils qualifie de juive ] dont les frontières étaient situées plus au Sud.

« La seconde localité est le village arabe de Kafr Cana [ la Mécréante ] à neuf kilomètres au Nord-Est de Nazareth : entouré d'un joli vallon, où poussent les palmiers, les grenadiers et les lauriers-roses, ...

« ... c'est le Cana des touristes, avec ses deux églises – latines et orthodoxe – ses fausses jarres du XIXe siècle, sa prétendue salle du festin et sa table des noces.

« Au temps de Jésus ce village certes existait. C'était l'ancien Itta Hazim ou Isanna. Il était situé plus à l'Ouest, dans une oliveraie où l'on a trouvé les restes d'une synagogue très ancienne.

« Au IVe siècle [ de l'ère chrétienne ] saint Jérôme [ de Stridon ] n'émet aucun doute sur les lieux qu'on lui montre : « Nous nous rendons à Nazareth... et à peu de distance nous visiterons Cana où l'eau fut changée en vin. »

« L'ennui est que cet endroit semble avoir été choisi lorsque la ville de Tibériade supplanta Sépphoris et que les pèlerins se rendant au lac de Génésareth modifièrent leur itinéraire pour passer par ce village. »

Cf. Jean-Christian Petitfils – Jésus – Les débuts du ministère public – Cana, en Galilée (2011) [ rendant compte de la thèse de R. Mackowski sur les ruines de Cana ]

Que Jérôme se soit laissé abusé au IVe siècle ou qu'il ait concédé son hypothèse au folklore local, c'est concevable ; mais qu'Eusèbe ne soit pas fiable ne l'est pas.

Quant à la thèse de Mackowski qui flatte le sens commun des théories les plus récentes, elle n'est sans doute que le fruit de cet imaginaire puissant auquel Petitfils se rallie.

« La fête a commencé un mardi – le troisième jour de la semaine – contrairement à l'usage du mercredi, auquel il arrive aux Galiléens de déroger. »

Cf. Idem pour la « Semaine inaugurale » fondée sur la chronologie du quatrième évangile « commençant par le baptême de Jean et se terminant par les noces de Cana. »

Dans ce cas, la coïncidence avec le troisième jour de la Résurrection et avec celui que le Sheykh al-Akbar consacre pour le centre de la Semaine au fils de Marie est patente.

Petitfils note aussi le nombre des jarres – « six » – et leurs contenances – « deux ou trois mesures, soit 360 à 540 [ litres ] en tout » – sur la nature desquels il précise : « des énormes jarres de pierre réservées aux purifications [ ... ] ».

Ce qui reste en rapport avec les jours de la Semaine (6) et avec la durée des temps (360) qui caractérisent le témoignage des deux témoins (3,5) dans les décades (540) d'un cycle de 64.800 lunaisons semblables aux unités de la matrice arithmétique du temps :

« 360 x 3,5 = 1.260 » et « 64.800 / 12 = 5.400 »

Il s'agit du cycle adamantin que nous identifions aux six jours de la Création et à la décade du Phénix aux six mille lunaisons qui s'étend ensuite aux quatre cohortes de six cents ans qui organisent le kali yuga – 64.800 lunaisons sur 5.400 ans pour douze lunaisons par an :

« (36.000 / 12) + (4 x 600) » ou « (2.400 x 12) + (6 x 6.000) »
   

    

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