...
« On sait par ailleurs que Ṣadr ad-Dîn [ Qûnawî ] fut en contact avec deux disciples de Najm ad-Dîn Kubrâ (+ 618 / 1221) : ...
« - Sa'd ad-Dîn ibn Ḥamawayh (+ 650 / 1252) qu'il fréquenta à Alep
« - et Najm ad-Dîn Râzî qu'il rencontra à Konya ; ...
« ... et qu'il entretint une correspondance avec le philosophe Nâṣir ad-Dîn Tûsî (+ 672 / 1273). »
Cf. Claude Addas – Ibn 'Arabî ou la quête du Soufre Rouge – « Conseille mes serviteurs » et Damas « refuge des prophètes » – Le rendez-vous des deux sceaux (1989) :
« Sa'd ad-Dîn ibn Ḥamawayh fut – rappelons-le – un disciple de Najm ad-Dîn Kubrâ et rencontra plusieurs fois Qûnawî ...
« ... et son maître [ Awḥad ad-Dîn ] Kirmânî (+ 635 / 1238) rapporte qu'on demanda à Sa'd ad-Dîn [ ibn Ḥamawayh ] : « Comment as-tu trouvé Muḥyî'd-Dîn ibn 'Arabî ? »
« Et qu'il répondit : « C'est un océan sans fin » [ ou « sans rivage » pour reprendre le titre d'un ouvrage de Michel Chodkiewicz – « Ibn 'Arabî, le Livre et la Loi » (1992).
Ce qui reste dans les deux cas une expression inappropriée mais qu'Addas suppose apparemment élogieuse. ]
« Faut-il en conclure que les deux maîtres [ Muḥyî'd-Dîn ibn 'Arabî et Sa'd ad-Dîn ibn Ḥamawayh ] se rencontrèrent ?
« [ Henry ] Corbin – en tout cas – signale qu'ils échangèrent une correspondance – cf. « L'imagination créatrice ».
Peut-être pas mais Awḥad ad-Dîn Kirmânî et Muḥyî'd-Dîn ibn 'Arabî se seraient rencontrés à Konya dès 602.
Toujours est-il que cette proximité entre « akbariyya » et « kubrâwiyya » sera de la plus haute importance pour la pérennité de la Voie sous le Califat ottoman.
Mais on ne peut guère en dire autant de la « mawlâniyya » de Jalâl ad-Dîn Rûmî :
« À première vue, l'enseignement d'un Jalâl ad-Dîn Rûmî et celui d'un ibn 'Arabî semblent refléter et exprimer deux formes de spiritualité différentes.
« Et pourtant, se contenter d'accuser le contraste entre la forme de la spiritualité de Mawlânâ et la forme que prend la spiritualité d'ibn 'Arabî, ce serait en rester à une vue tout superficielle. »
C'est gentil mais ça dit le contraire de ce que ça veut dire et le contre-sens n'est pas sans rapport avec le sentiment « océanique » si cher à Romain Rolland (+ 1944) :
« Un même sentiment théophanique [ sic ] inspire l'une et l'autre [ spiritualité : ] une même nostalgie de la beauté, une même révélation de l'amour. »
« Cela étant [ ponctue Addas en mettant les deux occurrences sur un même niveau ] l'influence d'un Mawlânâ ou d'un Kirmânî sur la formation et le développement intellectuel de Qûnawî [ puisque c'est de lui qu'il s'agit ] ...
« ... fut beaucoup moins déterminante – est-il besoin de le préciser – que celle qu'exerça sur lui le Sheykh al-Akbar. »
De même, nous ne doutons pas que Mawlânâ fut à même de lui inspirer des sentiments tout à fait édifiants.
Mais Addas dit quelque chose d'étonnant à son propos en notant que Shams ad-Dîn Tabrîzî – « le célèbre maître de Jalâl ad-Dîn Rumi (+ 672 / 1273) » – critiquait le « samâ' » – « l'audition musicale » qui caractérise le rite des derviches tourneurs – ...
... et « la contemplation d'un jeune éphèbe » qui rappelle curieusement celle du jouvenceau – le « fatâ » – dans la vison mecquoise du Sheykh al-Akbar.
Précisons que la nôtre ne concerne que la paréidolie d'un visage inscrit dans une pierre autour de laquelle on effectue encore depuis 482 ans un seul et unique « ṭawâf » ; tel qu'il nous est apparut lors d'une aspersion dont nous avons pris l'initiative.
Celle-ci commémorant le début de la parousie pour ceux qui nous auront suivi jusque là.
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