mardi 22 août 2023

Le nombre des runes

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Nous avons vu avec le « Sefer Yatshira » que la Sagesse hébraïque proposait trente-deux voies qui correspondent à un nombre de lettres (22) et de chiffres (10) sans redoublement du nombre de ces lettres en raison de leur caractère hiératique et idéographique.

Les runes de l'ancien « futhark » que nous qualifions de danoises composait vingt-quatre caractères – le nombre des heures du cycle journalier mais aussi celui des avataras de Vishnu et des prophètes coraniques.

Leurs séquences (3 x 8) inversent les deux dernières – « Othalaz » et « Dagaz » – mais leurs significations – « Osmose » et « Dualité » – indiquent qu'il s'agit en réalité d'une paire de runes qui leur tient de limites – « 22 + 2 ».

On peut donc dire de ces runes ce que nous disons des deux dernières sagesses des « Fusûs al-Hikam » – « 1 + 24 + 2 » – ou des deux dernières sourates du Noble Coran – « 1 + 111 + 2 » – d'un point de vue purement formel.

Et sans aborder la question de leur unité originelle – « Fehu » est donné pour le « Feu » solaire – on voit que la suite des lettres hébraïques (22) a un caractère illimité alors que celle des sagesses adamantines englobe leurs limites avec Khâlid et Muhammad.

Un « futhork » de runes plus récentes que nous qualifions d'anglaises mais qu'on qualifie aussi de frisonnes (+ 4) et de northumbriennes (+ 4) s'étend sur un ensemble de trente-deux caractères reprenant les précédentes avec quelques variantes.

Leurs séquences (4 x 8) précèdent un signe « Gar » – qui est sans doute une recomposition assez libre des deux précédentes à la suite des séries qui les intervertis – c'est celle des trente-trois hymnes homériques et du Christ – « 1 + 30 + 2 ».

Il est évidemment frappant de constater que cette extension du « futark » ancien correspond à celle des nombres (10) dans la kabbale du « Sefer Yatshira » alors même que la gématrie hébraïque leur attribue déjà des lettres.

Les hymnes homériques après avoir chanté pour les deux luminaires (31) et (32) consacre son dernier chant aux « dioscures » (33) comme s'il s'agissait ici de compiler des paires successivement distinctes et confondues.

On a quelque chose d'assez semblable dans la Prophétie des papes où aux deux derniers papes (111) et (112) succèdent l'antipape et le pape émérite (112) et (113) puis avec la dernière devise (113) l'annonce d'une apocalypse – celle du Jugement.

Et bien sûr pour les lames du Tarot, celles du Jugement (20) et du Monde (21) suivies du Fou qui emporte avec lui l'idéogramme du Chat pour le « Shin » de la Toute-Puissance d'El-Shadday qui précède la lettre « Tav ».

Cette précession du « Shin » (300) par rapport au « Tav » (400) qui recouvre l'occultation du « Resh » (200) sur l'arcane du Jugement après celles des deux luminaires (18) et (19) nous rappelle que leur nombre (21) a la valeur unitaire du « Lamed » (30).

C'est-à-dire six cent trente (21 x 30) comme celle des deux témoins de l'Apocalypse de Saint Jean – « 2 x 630 » = « 1.260 » = « 42 x 30 » = « 3,5 x 360 » – selon la valeur d'une lettre qui identifie le Christ – « Alef » + « Lamed » + « Bet » – à l'étoile du Matin.

De ce point de vue, la suite des runes du « futark » ancien doit bien se lire « 1 + 21 + 2 » en isolant comme limite originelle la rune de « Fehu » que l'alphabet hébraïque et les lames du Tarot identifie à la lettre « Aleph » et au Bateleur.

Compte tenu de cette symbiose, on peut difficilement dater l'origine de ces signes de l'ère chrétienne qui date au mieux les artefacts qui les ont transmis à notre connaissance ; contemporaine des œuvres homériques, elle daterait du millénaire qui la précède.

Les séquences qu'on qualifie de « ættir » ne vont à l'origine que par « huit » – ce qui diffère des ennéades – et passent de trois (3 x 8) à quatre (4 x 8) ; donc d'un ensemble de vingt-quatre à trente-deux runes.

Cf. Úlfdís Haraldsdóttir – Rúnabók (sous licence libre)

Ici aussi la succession des séquences rappelle les « 888 » années de la Prophétie des papes qui ne retient que le nombre des trois séquences originelles et bien sûr les « ætir » ne peuvent que rappeler les « aèdes » que scandent les hymnes homériques :

« Pour moi j'ai [ de toi ] souvenir mais d'un autre chant aussi. »

[ ou « de vous » pour les « dioscures » : ces « demi-dieux » ]

« J'ai commencé par toi
maintenant je vais chanter [ ... ] ceux [ là ] dont disent les exploits les aèdes
servants des Muses de leurs bouches amoureuses. »

Hymne pour la Lune (32)
interprété par Jean-Louis Backès
   

    

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