samedi 14 octobre 2023

La prosternation devant Dieu

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Sache que toute prière dans son acception la plus universelle qui unit la louange à la supplication est entièrement comprise par la prosternation.

Il y a six sortes de prosternation : celle des genoux, celle du tronc, celle du torse, celle du cou, celle des yeux et celle du front.

Celle du front est la plus complète car elle nécessite six appuis alors que les autres n'en demande que deux si on est debout ou quatre si on est assis.

Il existe aussi une prière immobile qui est comme une prosternation sans appui bien qu'elle nécessite toujours une assise.

Celle des yeux est la plus intime car elle est la plus proche du cœur où se réunissent les flux de la Terre et du Ciel.

Le Prieur du val d'Or nous a enseigné celle du tronc qui nous a toujours paru suffisante si elle est suffisamment profonde, entraînant avec elle le torse et la nuque.

Celle des genoux est incomplète mais elle invite à la prosternation du front sauf quand l'assise se fait sur un siège où le fléchissement de la nuque s'impose.

Le Prieur du val d'Or pratiquait celle des yeux d'une façon particulière : plutôt que de les baisser vers le sol, il les levait vers le Ciel.

Ce regard posé au-dessus des êtres suggérait une contemplation de ce qui est supérieur pour le regard de celui qui contemple.

Son humilité extrême est un chemin vers le cœur dont la participation est rendue nécessaire à toute oblation par la prosternation.

Les prosternations les plus manifestes sont caduques en l'absence d'un cœur qui sanctifie les salutations les plus ténues.

C'est en effet le cœur et l'âme qui participent au mouvement des réalités subtiles vers lesquelles l'entraîne celui du corps quand il se prosterne.

Tout rite n'est que la disposition à ce mouvement des êtres vers leur être profond. Celui que ce mouvement entraîne vers sa source.

   

    

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