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Retour vers les demeures du Sabbat
Pour
la demeure de la dixième semaine sidérale
qui vient avec le
Sabbat :
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« L'empereur de la Mer du Sud s'appelait Chou [ « Par-ci » ] – celui de la Mer du Nord s'appelait Hou [ « Par-là » ] – celui du Milieu s'appelait Houn-Toun. [ « Tohu-Bohu » ]
« De temps à autre, Chou et Hou [ « Par-ci » et « Par-là » ] se rencontraient chez Houn-Toun et celui-ci les recevait fort civilement.
« Ils se demandèrent comment lui rendre la pareille et se dirent : Tous les hommes ont sept trous pour voir, entendre, manger et respirer, lui n'en a pas un seul.
« Nous allons les lui percer. Ils lui en firent un chaque jour [ de la Semaine ] et le septième jour, Houn-Toun [ « Tohu-Bohu » ] mourut. »
Cf. Tchouang-Tseu – Chapitre VII – Rois et Empereurs – J. F. Billeter (2010)
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« L'Empereur Jaune – Houang-Ti – se rendit un jour au Nord de la Rivière rouge, escalada le Mont K'oun-Loun et du regard embrassa le Sud.
« De retours chez lui, il s'aperçut qu'il avait perdu sa perle obscure [ « ad-durrat jawharat al-Kamal » ].
« Il chargea Connaissance d'aller la retrouver, mais ce fut en vain. Il envoya Vue Perçante, mais elle revint bredouille. Il envoya Dispute, qui ne la trouva pas plus.
« Il envoya finalement Sans Rien [ « al-Ḥaqq bi al-Ḥaqq » ] qui la retrouva. « Étrange – se dit-il – que ce soit Sans Rien qui l'ait retrouvée ! »
Cf. Tchouang-Tseu – Chapitre XII – Ciel et Terre – J. F. Billeter (2010)
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« Ne pas [ ... ] connaître [ la Voie ] est profond [ dit « Sans Commencement » ] la connaître est manquer de profondeur. Ne pas la connaître, c'est être dedans, la connaître, c'est être hors d'elle. » [ ... ]
« La Voie est inaudible, ce que tu entends n'est pas elle. Elle est invisible, ce que tu vois n'est pas elle. On ne peut pas parler d'elle, ce dont on parle n'est pas elle.
« Ce qui produit les formes n'a pas de forme. La Voie ne correspond à aucun nom. » [ ... ]
« Quelqu'un qui répond quand on lui demande ce qu'est la Voie, ne sait pas ce qu'elle est. On a beau lui poser des questions, on n'apprendra rien.
« Sur la Voie, il n'y a aucune question à poser, aucune réponse à donner. Celui qui pose malgré cela des questions pose des questions spécieuses et celui qui répond quand même se place hors d'elle.
« Quelqu'un qui se place en dehors pour répondre à des questions spécieuses, celui-là ne verra pas l'univers qui est autours de lui, il ne connaîtra pas la grande source qui est au-dedans.
« Il ne s'élèvera pas au-dessus du Mont K'oun-Loun, il n'évoluera jamais dans le grand vide. »
Cf. Tchouang-Tseu – Chapitre XXII – Sagesse s'en va au Nord – J. F. Billeter (2010)
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« Lorsque vers l'an 1440 un procédé utilisant des caractères mobiles fut mis au point en Europe, les savants juifs ne furent pas les derniers à en voir les possibilités.
« Dix ans seulement après cette grande découverte dans un atelier d'Avignon, des Juifs s'initiaient à ces nouvelles techniques et le premier livre en langue hébraïque connu parut en 1447.
« Dix années plus tard, les premières Bibles hébraïques [ ... ] sortaient des presses d'une famille d'imprimeurs juifs allemands qui s'était établie avec la permission du duc de Milan dans la petite ville de Soncino près de Crémone. [ ... ]
« En 1485 toujours dans ces ateliers de Soncino, on publia une Bible hébraïque de format réduit. » [ ... ]
« C'est pourtant de l'imprimerie d'un éditeur chrétien que sortit l'exemplaire de la Bible hébraïque qui allait être reconnu comme version courante.
« Expulsé de Tunis, le vénérable érudit Jacob ben Khayim avait réussi à trouver un emploi à Venise où selon ses propres termes « Dieu [ lui ] fit rencontrer un chrétien à l'esprit distingué et au cœur pieux ».
« Cet homme – Daniel Bomberg – était imprimeur et il avait demandé à [ Jacob ] ben Khayim de réviser l'édition d'une Bible en langue hébraïque qu'il avait publiée quelque temps auparavant ...
... « pour en corriger les erreurs et en examiner le contenu afin de lui donner le poli de l'argent le plus pur et l'éclat de l'or le plus fin ».
« En 1524, Bomberg sortit sa seconde édition de la Bible hébraïque réalisée sous la direction de Jacob ben Khayim qui fut adoptée comme la version faisant autorité pour le texte imprimé.
« Enfin, l'Occident allait pouvoir tenir en main le corpus des manuscrits rassemblés par les soins de la famille des Ben Asher de Tibériade, le fruit du travail du rabbi Aqiba, la tradition de tout un lointain passé et cela dans un texte clair, minutieusement revu et corrigé. »
« C'est en Espagne à Alcala en 1552 que fut établi et publié le texte d'une première Bible multilingue qui serait suivie de beaucoup d'autres.
« Appelé « Computensian Polyglotte » – de « Computensis » : le nom latin de la ville Alcala – ce superbe ouvrage reproduisait l'Ancien Testament ...
« ... à la fois dans le texte grec de la version des Septante – imprimé pour la première fois – et dans le texte hébraïque de la Bible de Soncino qui encadraient le texte en latin [ de la Vulgate. ]
« Un commentaire expliquait que ce triptyque rappelait la scène de la Crucifixion où le Seigneur sur la Croix était flanqué des deux larrons. » [ ! ! ]
Cf. John Romer – La Bible et l'Histoire – Un ouvrage en chantier – Des scribes aux imprimeurs (2006)
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« Le Maître de l'Or – « Kaya-Maga » – est le titre emblématique porté par le chef d'un empire sacré, fondé et dirigé durant des siècles par un peuple de race noire – les Soninké.
[ Assouanik originaire de Sonna – Assouan – à proximité de la première cataracte. ]
« À tous égards, le Wagadu – puisque tel est le nom traditionnel véritable de ce qui est généralement connu comme « l'Empire de Ghana » – plonge dans la stupeur : ...
« ... par sa taille car il s'étendit de la boucle du Niger jusqu'à l'Atlantique en incluant la plus grande partie du Sahara et l'Afrique occidentale ; ...
« ... par sa durée que les sources orales évaluent à près de cinq millénaires se terminant aux environs du XIIIe siècle de l'ère chrétienne ; ...
« ... par l'incroyable ignorance de l'africanisme universitaire à son sujet puisque l'unique ouvrage extrêmement sommaire paru jusqu'ici date de 1992 ; ...
« ... enfin et c'est évidemment ce qui seul nous importe, par l'intérêt exceptionnelle qu'il présente au point de vue de la Science traditionnelle.
« Chercher à comprendre la tradition des peuples noirs sans référence à l'Empire du Wagadu serait aussi vain que de vouloir étudier la tradition extrême-orientale en faisant abstraction de l'Empire [ du Milieu en ] Chine ; ...
« ... et même peut-être plus encore car l'idée d'un empire sacré semble bien être consubstantielle dès l'origine des temps à ce que l'on pourrait appeler par référence à une formule de Saint-Yves d'Alveydre, la « mission des Noirs ».
Cf. Abd ar-Razzâq Yaḥyâ sur une transmission de Yûsuf Tata Cissé – Le Maître de l'Or. Aperçus complémentaires sur la tradition hermétique – De l'empire universel (2016)
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Tout le monde s'accorde sur la disparition de l'empire du Wagadu qui coïncide avec l'efflorescence de la spiritualité islamique et l'échéance cyclique du « tasawwuf » akbarien.
Ses origines au contraire se perdent dans la nuit des temps et le nombre des millénaires que se remémore la tradition orale est aussi théorique que celui qui concerne l'empire du Milieu puisqu'il repose sur la même réalité cyclique.
Près de cinq millénaires ou plus de cinq mille ans compte tenu des siècles qui nous séparent du Sheykh al-Akbar renvoie toujours aux onze cycles de cinq cents ans qui accompagnent une évaluation de l'année terrestre à cinq décimales (365,24218).
On parviendra à peu près au même résultat en prolongeant la civilisation égyptienne et l'empire d'Alexandre par Rome et le Saint-Empire germanique et c'est précisément cette origine égyptienne qui fait de l'empereur Dinga l'équivalent de l'empereur Fo-Hi :
« ... pour le Wagadu, les sources anciennes unanimes proclament l'origine égyptienne de cette forme traditionnelle impériale. [ Celle de Rome dont l'Amour est le principe. ]
« Certaines vont même jusqu'à mentionner des échanges dynastiques entre l’Égypte pharaonique et l'Empire noir ; ...
« ... ainsi selon un « tarîkh » inédit « huit pharaons d’Égypte seraient nés à Kumbi et serait donc issus selon toute vraisemblance des clans soninké. »
Dinga fut en somme le roi de Kong à Kumbi tant qu'il resta « sous le figuier » avec le Serpent Python de Bida – cf. Jean I 48.

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