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Retour vers la demeure des haltes
Pour
la demeure du neuvième jour qui succède à la nuit
au sixième
mois de la décade :
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« C'est bien à l'initiation telle que la définit René Guénon qu'aspirait Nerval : il s'agit d'une libération de la condition individuelle de l'homme aboutissant à un contact direct et constant avec le supra-humain.
« Celui qui est complètement initié – l'adepte [ ou ] le libéré vivant – n'est plus assujetti ni au temps ni à l'espace : il a d'abord réintégré la condition primordiale de l'homme puis réalise des états supra-humains.
« À la différence du mystique, l'initié vise à dépasser les états purement individuel. Les conditions et les modalités de l'initiation sont les suivantes :
« Être qualifié [ ... ] et se livrer à un travail préalable qui suppose une ascèse et l'acquisition de certaines connaissances théoriques.
« Il faut ensuite se rattacher à une organisation traditionnelle régulière de façon à bénéficier de la transmission d'une influence spirituelle et à connaître les méthodes qui facilitent l'accès à certains états intérieures en eux-mêmes incommunicables.
« À partir d'une illumination première, l'initié pourra ordonner et développer les possibilités qu'il porte en lui.
« Pour atteindre la délivrance, l'initié s'appuyant au besoin sur des supports extérieurs au moins dans les premiers stades se développera progressivement d'échelon en échelon. »
« D'autre part, une pratique exotérique est nécessaire. »
« L'initiation se compose de deux parties distinctes : d'abord les petits mystères qui comprennent tout ce qui se rapporte au développement des possibilités de l'état humain ; ...
« ... ils aboutissent [ ensuite ] à la restauration de l'homme dans son état primordial.
« Ils comportent [ enfin ] l'étude des sciences traditionnelles.
« Parvenu au point central de l'état humain, l'initié peut accéder aux grands mystères qui se rapportent à la réalisation des états supra-humains jusqu'à la délivrance suprême.
« Il faut [ d'abord ] réaliser l'homme primordial puis l'homme universel. »
[ Identifiables à la perfection adamique du Triangle de l'androgyne et à celle de l'Esprit muḥammadien dont la sainteté christique est l’isthme pour les parfaits. ]
« Toute possibilité d'égarement ou de retour en arrière disparaît à partir du moment où l'être à réintégré l'état primordial. »
Cf. Jean Richer – Gérard de Nerval – L'itinéraire du noble voyageur [ et ] les portes de la Rédemption (1950)
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Aspiration pressentie par Nerval qu'exprime la conception idéale de Richer où le rattachement à une organisation traditionnelle reste très relatif pour Guénon qui semble s'être identifié à « al-Khidr ».
Michel Vâlsan finira par établir un contact avec une « Raḥmâniyya » émanant de sa « Khalwa » pour dépasser l’imbroglio créé par la mythomanie mégalomane de Frithjof Shuon.
« ... on sait que Nerval prétendait avoir dix-sept religions ... » Shuon n'en avait que six sous la Transcendance de leur unité et Guénon, trois dans sa conception de l'Orient.
« La possibilité d'un suicide mystique » que Richer considère comme une pratique cathare ne serait pas à exclure pour Gérard de Nerval dont les dix-sept religions ne font sans doute référence qu'à l'Arcane des Étoiles (XVII).
Mais pour quel transit à la Vieille Lanterne du Pendu le 26 janvier 1855 ?
Est-ce pour la mort de Nodier – le 27 janvier 1844 – onze ans et un jour avant celle du Fou que Plantard a mis un lien vers la combe de l'Homme mort au Razès ?
Et vers l'Arcadie aussi qui avant la fin sera celle du Jugement.
C'est la Mère Michel qui a perdu son chat ... Et non Madame Michel le chat n'est pas perdu !
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« Un autre indice [ de la haute antiquité du Maqâm shâdhulî de Tunis ] pourrait bien avoir quelque rapport avec les formes traditionnelles qui ont régi le Maqâm aux époques anté-islamiques ...
[ ... et apparemment liées aux berbérismes « amazighs » à en croire la vignette éditoriale des éditions du « Turban Noir » depuis 2012 ] :
« ... il s'agit de la présence dans certains « ahzâb » du Cheikh Abû'l-Hassan [ ash-Shâdhulî ] d'un groupe de six noms d'origine inconnue et qui sont invoqués jusqu'à nos jours.
« Une des occurrences les plus remarquables est celle qui figure à la fin du « Hizb al-Lutf » où elle suit immédiatement les deux monogrammes coraniques composés de cinq lettres ainsi que le verset « central » de la sourate « Yâ – Sîn » (36) :
[ « Kâf – Hâ – Yâ – 'Ayn – Ṣâd » (1) / « Ḥâ – Mîm » (1) « 'Ayn – Sîn – Qâf » (2) ]
« ... salâmun qawlan min rabbin rahîmin ...»
[ Ce qui en fait trois si l'on suit l'ordre des versets des sourates « Maryam » (19) et « ash-Shûrâ » (42) mais il n'y a pas de confusion possible puisqu'il n'y a que deux groupes de cinq lettres isolées avec seulement neuf lettres dont deux « 'Ayn ». ]
« Pour ce qui concerne les six noms en questions, nous sommes en mesure d'affirmer qu'ils n'appartiennent pas en propre à la « tariqâ shâdhuliyya » car ils sont mentionnés aussi dans d'autres « turuq » où ils font partie d'un groupe plus vaste. »
Cf. Abd ar-Razzâq Yaḥyâ – La vocation universelle du Maqâm shâdhulî de Tunis – La haute antiquité du Maqâm (2025)
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On pourrait attribuer ces noms aux jours de la Semaine comme les nôtres désignent des corps célestes et des divinités semblables à celles qu'évoque la sourate de l’Étoile (53) dans le Noble Coran : « al-Lât » – « Al-'Uzzâ » (19) et « al-Manât » (20).
Elles s'inscriraient alors dans une expression de la Tradition primordiale théorisée par le Sheykh Abd al-Waḥid qui d'après l'enseignement du Sheykh Mustafâ Abd al-'Azîz aurait régi les quatorze formes traditionnelles du Maqâm de Tunis qui s'y seraient succédées.
Ce qui pourrait faire référence chez Michel Vâlsan à un nombre de phases (14) rappelle plutôt ce que René Guénon enseigne dans le Roi du Monde à propos des « Manvantaras » du « Kalpa » d'une façon pour le moins problématique. ]
Ce n'est d'ailleurs pas le seul problème que nous rencontrons en prenant connaissance de l'ouvrage posthume de Charles-André Gilis et ce quelque soit par ailleurs l'intérêt sincère que nous portons à l'ensemble de son œuvre :
1. René Guénon qui fut l'honorable correspondant des Études akbariennes du Sheykh Abd ar-Raḥmân Elish al-Kabîr avant de fonder les Études traditionnelles n'a probablement jamais été affilié à la tariqâ shâdhulî si ce n'est par l'intermédiaire d'Abd al-Hâdî.
2. Le Sheykh Abû'l-Hassan ash-Shâdhulî n'a probablement jamais prétendu être le « Qutb az-Zaman » de son temps puisque le « Pôle du Temps » désigne une fonction qui succède en principe à celle du Sceau des saints muḥammadiens.
3. Le Sheykh al-Akbar Muḥyi'd-Dîn ibn 'Arabî n'a probablement jamais revendiqué le titre du Sceau des saints muḥammadiens bien qu'il en ait assumé la fonction et le rang comme Imâm du Tawḥîd en raison d'une similitude dans leur économie cyclique.
4. Dhû'l-Kifl n'a probablement jamais été identifié au prophète Élie bien qu'il le soit sous la plume de René Guénon dans un article du Voile d'Isis consacré en avril 1932 à Hermès et repris par son ouvrage sur les formes traditionnelles et les cycles cosmiques.
Que devons nous conclure de ces assertions qui ne sont probablement pas imputables au Sheykh Aḥmad al-Alawî dont se revendique la « Silsila » qui les justifie ? En tout cas pas le manque de considérations pour ceux sur lesquels elles se haussent.
En nous entretenant de l'antiquité du Maqâm de Tunis et en arborant l'arbre de Lumière de la Tradition universelle, Abd ar-Razzâq implique la pré-existence de l'Esprit muḥammadien dans le renversement eschatologique de sa perspective :
« Pour autant, la loi sacrée de l'Islam ne sera pas écartée car c'est elle qui servira de support et de point d'appui pour le redressement [ de la Tradition primordiale ] qui s'opérera alors » par l'opération du « Sceau des Saints ».
Le Sceau des Saints désigne ici « Sayyidnâ 'Isâ » comme Sceau du cycle de « l'état humain » dans son microcosme universel et c'est ce que nous tenons du Dispensateur – « ar-Razzâq » – des réalités suprêmes – qu'ar-Raḥmân lui soit favorable.

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