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Retour vers la demeure des lettres
Pour
la demeure de la quatrième sphère
parmi les huit sphères
célestes de la quatorzième lettre :
« Nûn »
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« Dans la sourate « al-Kahf », le verset final peut se rendre ainsi – S 18 V 110 :
« Celui
qui espère la rencontre avec son Seigneur qu'il agisse pieusement
et
dans l'adoration de son Seigneur qu'il ne Lui associe personne. »
« ... comme il est d'usage de le faire lorsqu'il est précédé d'une négation – en l'occurrence « lâ » pour « ... wa lâ yushrik bi ibâdati rabbihi aḥadan ».
Mais « aḥad » est également un Nom divin et désigne Dieu en tant qu'il est un :
« Qul : Huwa Llâhu 'aḥad. » \ « Dis : Lui Allâh est un. »
« ... énonce la sourate « al-Ikhlâṣ » – S 112 V 1.
« On peut donc aussi comprendre littéralement cette phrase – et c'est ce que fait ibn Arabî dans son « Kitab al-Aḥadiyya » – comme signifiant :
« Celui
qui espère la rencontre de son Seigneur,
qu'il n'associe pas
« aḥad » à
l'adoration de son Seigneur. »
« En effet – pour ibn Arabî – la notion de « Seigneur » – « Rabb » – est corrélative et inséparable de celle de « marbûb » – « vassal ».
« Elle implique par conséquent une dualité qu'exclut totalement le nom « aḥad ».
« Selon les termes d'ibn Arabî, « l'unité – « al-aḥadiyya » – t'ignore et te refuse ».
« L'un en tant que tel étant inaccessible, l'homme dans l'acte d'adoration – « ibâda » – aussi longtemps qu'il rattache cet acte à lui-même ne doit s'adresser et ne peut s'adresser – quoi qu'il en pense – qu'au Nom divin qui est « son » Seigneur, ...
« ... c'est-à-dire à la « Face » – « Wajh » – particulière [ de la divinité ] qui est tournée vers lui et dont il tire tout ce qu'il a d'être. »
Cf. Michel Chodkiewicz – Un océan sans rivage. Ibn Arabî, le Livre et la Loi (1992) – « Nous n'avons omis dans le Livre aucune chose. » [ S 6 V 38 ]
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« Aḥad » n'est pas un Nom divin tant que l'unité est réduite au multiple qui la contient dont l'indice est la décade (Σ 4) du décan (0).
Celui qui les transcende – « al-Wâḥid » – est « l'Unique » ou « l'Un sans second » qui transcende « le Premier des nombres » parmi les nombres de la décade représentée par le décan.
Le Premier – « al-Awwal » – est un Nom divin quand il coïncide avec le Dernier – « al-Âkhir » – au-delà de la multitude dès qu'elle est contenue par l'unité.
« ar-Rabb » est un Nom divin – bien qu'il ne soit pas toujours repris comme tel – parce que le vassal du Suzerain ne l'inclut qu'à titre de subordination.
Nous l'adorons quand nous l'identifions à « aṣ-Ṣamad » que nous retranscrivons comme la Substance consubstantielle dont dépend toute subsistance.
C'est à Elle – la Substance – que nous adressons un culte dans notre acte d'adoration ...
« ... wa Raḥmatî wasi'at kulla shay'in. »
« ... et Sa Miséricorde embrasse toute chose. »
S 7 V 156
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« Il ne lui restait plus un seul ennemi à combattre à part ceux des confins de l'Empire : les Saxons païens, les Maures, quelques petits princes italiens...
« Pourtant au cour des années, il ne cessa d'agrandir ses États au point que le pape fort conscient que ce pieux roi du Nord était le seul qui pût assurer sa sécurité le couronna empereur d'Occident à la grand fureur des Byzantins. »
[ « ... au jour de Noël de l'an 800. » ]
« De chaque côté du panneau central [ de sa chaire ] apparaissent Dionysos, Isis, Pan et même la déesse-mère d'Alexandrie. [ La divine Sagesse ]
« Tous semblent faire allégeance à la grande croix barbare du centre de ce panneau. »
[ « ... sur la droite du maître-autel. » ]
« Lorsqu'il apprit le rôle qu'avaient joué ces hommes de génie qu'étaient Jérôme et Augustin, il s'écria : « Plût au Ciel que j'aie à mes côtés douze ministres de cette trempe ! » [ Constantin parmi les apôtres de l'Empire byzantin ]
« À quoi son conseiller, le patient Alcuin – un Angle originaire de York – répondit que le Très-Haut lui-même n'ayant eu pour le servir que deux esprits de ce calibre, il seyait mal à un simple empereur d'en réclamer une douzaine. »
[ « L'empereur était féru de savoir et d'érudition. » ]
« Imaginons-le un moment assis là-haut sur son trône ; au-dessous de lui, la masse des fidèles et le clignotement des petites lampes qui allument des reflets sur les marbres du grand octogone ; au-dessus de sa tête, le ciel et ses mystères. »
[ « À Aix-la-Chapelle dans l'église que Charlemagne avait fait construire sur le modèle de San-Vital à Ravenne, ... » ]
Cf. John Romer – La Bible et l'Histoire – Des ténèbres à l'éblouissement de la lumière – Charlemagne et Alcuin (2006)
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« L'interprétation ésotérique de la légende des Sept Dormants d’Éphèse en fait les symboles de sept traditions destinées à se « réveiller » à la fin du cycle.
« Ibn Arabi porte d'ailleurs leur nombre à neuf – justifié en cela [ mais faute de référence nous attribuons cette interprétation à celui qui nous la transmet ] par ces versets du [ Noble ] Coran – cf. « al-Kahf » S 18 V 22 :
« On dira : « Ils étaient trois et leur chien était le quatrième. »
« On dira : « Ils étaient cinq et leur chien était le sixième. »
« On dira encore [ ... ] : « Ils étaient sept et leur chien était le huitième. »
« Dis : « Mon Seigneur connaît mieux leur nombre mais il en est peu qui le savent. »
« Ne poursuit pas trop loin tes délibérations à leur sujet et ne prends l'avis de personne pour ce qui les concerne. »
[ Le réveil final de toutes ces traditions ajoute la simultanéité de sa perspective eschatologique à la succession pré-islamique de leur récapitulation coranique. ]
« Ceci [ l'aspect intemporel de cette perspective ] permet d'entrevoir la raison profonde des neuf traditions destinées à se réveiller [ ... ] que nous avons évoquées au sujet des Sept Dormants d’Éphèse.
[ Jacques de Voragine (+ 1299) assimile la caverne des Sept Dormants au ventre de la baleine dans laquelle Jonas passa trois jours et trois nuits en six phases où le quatrième est par conséquent avec la septième le jour de sa régénération. ]
« ... la figure circulaire complète [ évoquée par la valeur numérique de la lettre « Nûn » (50) ] est habituellement le symbole du nombre « 10 » – le centre étant « 1 » et la circonférence « 9 » – ...
[ Cette proposition est fausse : la preuve par neuf – tous les multiples de « 9 » sont réductible à « 9 » [ « 2 x 9 = 18 » & « 1 + 8 = 9 » ] et toutes les symétries [ « 81 - 18 = 63 » & « 6 + 3 = 9 » ] sont des multiples de « 9 » – n'implique que le lieu du miroir.
Il est donc plus juste de situer sa symétrie entre le « 1 » et le « 10 » là où la pulpe sépare l'écorce du noyau pour reprendre l'image du fruit qui situe chez al-Hakim la « tarîqa » entre la « shari'a » et la « ḥaqiqa ». ]
« ... mais ici [ la figure circulaire complète ] étant obtenue par l'union de deux « Nûn » [ qui sont déjà dans son palindrome arabe sans qu'il faille solliciter le second dans un « Nâ » sanskrit imaginaire ] elle vaut « 2 x 50 = 100 = 10² », ...
« ... ce qui indique que c'est dans le « monde intermédiaire » [ symbolisé par l'octogone du « Mîm » (80) entre le carré du « Nûn » (10²) et le cercle du « Wâw » (12) ] que doit s'opérer la jonction ...
[ ... autour du point diacritique qu'on retrouve dans la figure géométrique qui symbolise le Soleil (ʘ) où c'est bien le carré de dix qui est sollicité par le delta (Δ) du triangle parfait. ]
Cf. Jean Robin citant René Guénon dans l'ouvrage qu'il lui est consacré : Témoin de la Tradition – Le Sheikh Abdel Wahed Yahia (1986) – La première édition date de 1978.
S'il faut les dénombrer rappelons que Guénon limitait ses initiations à l'Islam, à l'Hindouisme et et au Taoïsme. Frithjof Shuon qui a cru devoir élargir son système y inclut le Bouddhisme, le Judaïsme et le Christianisme.
La critique guénonienne à l'encontre des hétérodoxies écarte encore de son triptyque le Jaïnisme et le Mazdéisme dont découle en partie toutes les gnoses que l'Islam attribue communément aux « ahl al-Ḥaqq » – les gens de la Connaissance.
Les « Ishraqis » quand ils n'entrent pas dans les généalogies de cette filiation zoroastrienne s'inscrivent avec les Pythagoriciens dans la Théogonie des hymnes homériques dont ils invoquent la Sagesse – en particulier celle du divin Platon.
Cette fois le compte est bon : nous tenons le système. Allons saluer la Beauté !
- « Sidi Haroun ! Nous n'avons pas bien compris : où est la dixième tradition ? »
Jalâlu'd-Dîn a dit : « Toi qui ne connais pas l'Amour n'importune pas les Amoureux. »
Sirius n'est-elle pas l'étoile la plus brillante du Ciel et Allâh n'est-il pas le Maître de Sirius ?
On dira : « Elles étaient neuf et leur amour était la dixième » mais mon Seigneur connaît mieux leur nombre.
Cinq n'est-il pas le nombre de leurs triades et douze, le nombre de leurs sceaux avec les quatre qui les précèdent ?
Dis : « L'un d'eux était au centre » si tu es de ceux qui savent. Etc.

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