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Retour vers la demeure des lettres
Pour
la demeure de la deuxième sphère
parmi les huit sphères
célestes de la quatorzième lettre :
« Nûn »
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« Prenant avec lui trois de ses disciples – Pierre et les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean – [ Jésus ] les emmène au sommet d'une « haute montagne », ...
« ... mais pas le mont Thabor – le plus haut sommet de Galilée – malgré ce qu'en dit l'évangile apocryphe des Hébreux.
« D'abord parce que cette imposante colline au sommet arrondi ne dépasse pas 588 mètres, ensuite parce qu'elle était alors peuplée et qu'une forteresse hasmonéenne trônait à son sommet, ...
« ... enfin parce qu'à l'époque de la Transfiguration, Jésus et son groupe se trouvaient dans les environs de Césarée de Philippe. [ Près des sources du Jourdain. ]
« Tout conduit par conséquent à identifier cette montagne au mont Hermon – à l'extrémité Sud de la chaîne de l'Anti-Liban – qui culmine à 2.840 mètres et domine la capitale du tétrarque Philippe.
« C'est le lieu retenu par une très ancienne tradition ainsi que par l'historien Eusèbe de Césarée : une « sainte montagne » célébrée dans la Bible [ et ] toujours couronnée de neige au point de porter le surnom de [ ... ] « cheikh à [ la ] barbe blanche. »
Cf. Jean-Christian Petitfils – Jésus – l'Affrontement – La Transfiguration (2011)
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« ... Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et [ son frère ] Jean,
[ L'ordre des frères est interverti chez Luc et André à disparu des récits. ]
et il les conduisit [ seuls ] à l'écart sur une [ haute ] montagne [ pour prier. ]
[ Leur montée indique la hauteur de la montagne chez Luc. ]
+
Il fut transfiguré devant eux ;
[ L'aspect de son visage changea pendant qu'il priait ]
son visage resplendit comme le soleil
et son vêtement devint blanc [ resplendissant ] comme la lumière
[ d'une blancheur éclatante telle que personne sur terre ne peut blanchir ainsi. ]
+
[ Et voici que ] Moïse et Élie leur apparurent ; ils s'entretenaient avec lui.
[ Élie et Moïse s'entretenaient avec Jésus. ]
=
Matthieu XVII 1 à 3 – Marc IX 2 à 4 – Luc IX 28 à 30
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Petitfils voit dans l'absence du récit chez Jean « un argument supplémentaire pour refuser d'identifier l'auteur du quatrième évangile avec Jean – [ le ] fils de Zébédée – le pêcheur du lac » et donc avec le frère de Jacques qui accompagne Pierre.
Mais il l'identifie avec Papias au Presbytre – l'Ancien – sans le mettre en relation avec les deux dernières épîtres du corpus johannique que nous attribuons à Marc – l'auteur du deuxième évangile qui s'appelle Jean dans les Actes des apôtres – cf. Ac XII 12 et XV 37.
Puisse que ce n'est pas Marc et comme ce n'est pas non plus l'Apôtre Jean, c'est donc un troisième personnage que nous qualifions de Théologien à qui nous devons la première épître du corpus johannique et au moins le Prologue de son évangile.
Si le témoin de la Transfiguration du Christ pourrait être l'auteur de l'Apocalypse, on peut difficilement en dire autant des colonnes de l’Église où Jacques, Céphas et Jean – bénissent Paul et Barnabas dans l'épître de Paul aux Galates – cf. Ga II 9.
En regard des réprobations que les dédicaces de l'Apocalypse adressent aux églises de Paul, on y voit plutôt l'Ancien qui se tient du côté de Pierre avec Jacques le Juste – le frère du Seigneur – qui dirige la communauté à Jérusalem.
Cette fraternité du Juste à l'égard du Christ chez Matthieu qui est aussi celle de Joseph, de Simon et de Jude pourrait n'être que figurée puisque Jude ne la revendique qu'à l'égard de Jacques dans son épître – cf. Mt XIII 55 et Jude I 1.
On préserve ainsi le dogme de la Virginité perpétuelle de Marie sans recourir à la théorie du cousinage dès lors qu'on accorde à la gémellité du didyme – Jude Thomas – les deux parts qui le caractérisent parmi les douze dans le nom coranique de « Dhû'l-Kifl ».
Autrement dit, le seul qui change ici de nom – Simon dit Pierre ou Céphas – est aussi le seul qui se retrouve dans deux séquences réparties autour de la Transfiguration avant et après l'installation à Jérusalem d'une église judéo-chrétienne.
Remarquons encore à ce propos que Simon se trouve aussi chez Matthieu avec Jacques, Joseph et Jude parmi les frères de Jésus ; tandis que l'ordre des fils de Zébédée est interverti chez Luc qui introduit ici le récit johannique dans la tradition synoptique.
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« C'est bien là * l'antique Muse, celle que l'on nommait Sophia – c'est-à-dire la Sagesse – qui était aussi la dame de la Philosophie chère à Boèce, la grande inspiratrice qui veillait sur les artistes et les écrivains. »
* « ... une silhouette de femme en longue robe bleue ... »
« Comme pour le mausolée de Galla Placidia, le bâtiment * n'était pas tant une prouesse technique que l'expression même du souffle qui inspire le Nouveau Testament. »
* « ... cette basilique [ dédiée par Justinien ] à la Sainte Sagesse – Haghia Sophia ... »
« Pour souligner le sens de la citation évangélique*, on a gravé tout autour de l'énorme chambranle de cuivre un délicat bandeau de feuille de lierre, ...
« ... lierre qui dans la Vulgate de Jérôme enrubannait la fameuse tonnelle de Jonas, symbole du paradis pour tous les théologiens de l'Orient. »
* « Je suis la porte : si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé » – cf. Jean X 9.
Cf. John Romer – La Bible et l'Histoire – Des ténèbres à l'éblouissement de la lumière – Constantinople : la Divine Sagesse (2006)
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Le Christ est la Porte. L'antique Muse, c'est la Vierge. Sa longue robe bleue, c'est l'Esprit Saint dans la Lumière muḥammadienne. Le Paradis, c'est la demeure de sa parousie.
Il y a deux demeures : celle des faveurs et des bienfaits, celle du courroux et du châtiment. Mais il n'y a qu'une Voie vers laquelle elles convergent.
Celui qui n'est pas sur le chemin est dans l'égarement. Jésus est le chemin et une Miséricorde pour chacune de ces demeures de la parts de ton Seigneur.
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« Je vis Stella Maris scintiller sur la Mer comme une statue de la Liberté. »
« Tout est Dieu – rien n'est jamais arrivé sauf Dieu. »
Kerouac – Desolation Angels – Tanger
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« Pour comprendre ce que furent les origines de la religion chrétienne, il nous paraît indispensable de distinguer nettement trois états successifs : ...
- « ... celui de la mission terrestre et messianique du Christ au sein du Judaïsme [ qui caractérise pour nous sa prédication auprès des nazaréens ]
- « ... celui du Judaïsme-chrétien après la mort du Christ [ qui caractérise pour nous la prédication apostolique de Pierre auprès des judéo-chrétiens ] ...
- « ... et enfin le Christianisme romain [ qui caractérise pour nous la prédication johannique au sein du catholicisme judéo-chrétien à la suite de la prédication paulinienne auprès des païens. ]
« Par cette dernière expression, nous [ ne ] visons pas l’Église catholique romaine telle qu'elle existe en fait actuellement [ la première édition de cette introduction si j'en crois la préface de la seconde et sa date d'impression doit dater de 1985 ] ...
« ... mais bien celle qui fut fondée par saint Pierre et qui comprenait les grands patriarcats orientaux : tout d'abord Alexandrie et Antioche ...
« ... auxquels furent joints par la suite [ après 306 ] Constantinople et Jérusalem ; ...
[ Gilis ignore ceux fondées vers 600 par Grégoire : Arles, Séville et Canterbury auxquels furent ajoutés Saint-Maximin sur le sépulcre de Marie-Madeleine et le Puy-en-Velay dans la demeure d’Artémis identifiée à la Vierge sous le vocable de Notre-Dame d'Anis. ]
« Les deux premiers [ Alexandrie et Antioche ] sont réputés avoir été établis par Pierre lui-même tandis que les seconds [ Constantinople et Jérusalem ] furent agréés plus tard par l'autorité romaine [ en l’occurrence il s'agit d'une autorité byzantine ] ...
« ... qui détenait seule la juridiction universelle représentée par le « pouvoir des clés ».
[ Le pouvoir de lier et de délier que le successeur du Prince des apôtres tenait de Pierre et de Paul sous l’autorité du Christ dans la hiérarchie des ordres et par le privilège de la Foi dans l’effusion de l'Esprit-Saint. ]
La promesse concernant ce pouvoir faite par le Christ au Prince des apôtres ne s'accomplit en effet dans toute sa plénitude que lorsque ce dernier prit possession de sa chaire à Rome, ...
[ Dans ce cas ni Antioche ni Alexandrie n’eurent été fondés. ]
« ... établissant dans la capitale de l'Empire l’Église-mère dont allait dépendre désormais toutes les autres. [ Dans ce cas, Constantinople et Jérusalem établies par l'empereur n'auraient pas plus d'autorité que Rome quand il la transposa de là où il l'avait trouvé.
L'église en effet était à Arles quand l'empereur Constantin fut investi à York de son autorité impériale et c'est d'Arles que fut prophétisée par Césaire la venue d'un Grand Monarque qui devait restaurer la Souveraineté pontificale de l'autorité romaine.
C'est ce que fit Grégoire-le-Grand qui n'institua pas plus de patriarcats (3) que n'en avait institué saint Pierre (3) en commençant par celui d'Arles dont il détenait en définitif sa légitimité sur le siège de Rome. ]
Cf. Charles-André Gilis – Introduction à l'enseignement et au mystère de René Guénon – Les origines de la religion chrétienne (2001)
Le reste du paragraphe traite de la descente des sacrements dans le domaine de l'exotérisme par la succession des états successifs de l'église primitive – descente que nous identifions à l'onction épiscopale et à la bénédiction sacerdotale.
Cette bénédiction – même quand on la considère comme le privilège du prêtre ou des anciens – est transmise dans la Paix du Christ aux profanes et aux néophytes par tout croyant confirmé dans sa foi dès lors qu'il rend grâce à Dieu.

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