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Retour vers la demeure des lettres
Pour
la demeure de la première sphère
parmi les huit sphères
célestes de la quinzième lettre :
« Ṣâd »
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« Par touches allusives [ l'Imâm du Tawḥîd ] dépeint les esseulés [ les « afrâd » ] comme les détenteurs de la « walâya » la plus éthérée qui est l'affranchissement [ spirituel ] de toutes les stations. »
32. Théophanie de la « walâya » : « La souveraineté du « walî » inconnu » (62)
« La « walâya » est la sphère divine la plus lointaine :
- celui qui évolue en elle est pleinement instruit
- celui qui est pleinement instruit sait
- celui qui sait se transforme en ce qu'il sait
« Tel est le « walî » inconnu que l'on ne connaît pas et l'ignorance que l'on ne peut reconnaître.
« Car aucune forme déterminée ne peut conditionner un tel « walî », aucune faculté ne peut le faire connaître.
« Il assume tous les états concevables – de grâce comme de disgrâce. »
Cf. Livre des théophanies d'ibn Arabî – « Kitâb at-Tajalliyât » traduit par Ruspoli (2000)
Cette théophanie anticipe la description de la « walayâ » propre aux esseulés dans les trois théophanies suivantes :
34. Théophanie de l'ésseulement mystique :
« Des anges éperdus d'amour et des esseulés qui ne connaissent que Dieu seul » (64-65)
38. Théophanie de l'apport des lois divines :
« Des secrets de la création qu'appréhende le « walî » à travers les lois divines » (70)
83. Théophanie de la caractéristique du « walî » :
« Sur la liberté et le détachement absolus des vrais élus » (141-142)
« Leur nom [ celui des esseulés ] figure dans certaines traditions comme [ celle attribuée au Prophète à propos ] des trois cent soixante yeux par lesquels Dieu regarde le monde ... [ Ici les yeux sont clairement identifiés aux degrés des lunettes glagolitiques. ]
« ... et ils sont homologués au cœur de l'archange Mikaël – le plus éminent [ des anges ] avec Gabriel – car il est l'ange de la Face, étant [ étymologiquement ] « comme Dieu ».
[ Cette éminence archangélique est aussi celle de Raphaël puisqu'ils ne sont que trois parmi les quatre qui apparaissent comme leurs principes – le quatrième apparaissant comme le Principe de leurs principautés – c'est-à-dire leur Pôle.
Ruspoli renvoi ici vers « les hiérarchies spirituelles invisibles » de Corbin dans « le combat spirituel du shî'isme » pour « les aspects spirituels et philosophiques » du « shî'isme duodécimain » en islam iranien (1971) s'agissant de la tradition « imâmite » :
« Dieu possède sur terre trois cent notables – « a'yân » – mot désignant les « yeux » et des personnages d'élite précieux comme les « yeux », ces « yeux » par lesquels – selon Rûzbehân » – notre monde est encore un monde que Dieu regarde ... »
Mais chez Corbin les yeux ne sont que trois cent qui avec le reste de la hiérarchie sont au nombre de trois cent cinquante-cinq – ce qui correspond au cycle des douze lunaisons annuelles alternant entre 29 et 30 jours avec leur jour complémentaire (1).
Ici les esseulés ne sont que trois – identifiés aux trois archanges dont les cœurs sont conformes au sommet de cette hiérarchie qui avec le Pôle (1) et ses « imâms » (2) sont au nombre des « afrâd » (3) parmi les « awtâd » (4) – onze avec les « abdâl » :
- trois cents dont le cœur est conforme au cœur d'Adam – les « notables »
- quarante dont le cœur est conforme au cœur de Moïse – les « nobles »
- sept dont le cœur est conforme au cœur d'Abraham – les « abdâl »
- quatre dont le cœur est conforme au cœur de l'archange Gabriel – les « awtâd »
- trois dont le cœur est conforme au cœur de l'archange Mikaël – les « afrâd »
- un dont le cœur est conforme au cœur de l'archange « séraphique » [ Raphaël ] qui est le Pôle des pôles – le « Quṭb al-aqtâb » ou le Principe des principautés qui confirme que le Pôle est bien l'un des trois parmi les quatre qui sont onze avec les sept.
Pour le nombre de la Khalwa (404) nous joignons les quarante du Carême aux trois cent soixante de l'Année sabbatique avec les quatre où le septième des sept qui se tiennent dans l'angle du quatrième pilier prend la place de celui qui devient alors le dernier.
Cette substitution des rangs dans la hiérarchie des piliers entraîne une occultation du Pôle qui devient alors le cinquième de la quintessence et le onzième de la décade pendant que son premier imam devient alors le Pôle apparent – c'est-à-dire son Bâb.
On est donc dans une définition polaire du Bâb sensiblement différente de celle induite par la gnose du Sheykhisme qui en fait son quatrième pilier parmi les croyants – ce qui est en effet sa place – sous l'autorité d'un imam et d'un prophète régit par le Tawḥid coranique.
L'imam est alors un imam caché – le douzième – et le prophète le Sceau des vingt-quatre prophètes du Noble Coran tandis que le Bâb reste lui aussi caché dans une communauté de croyants régie par des ulémas – les docteurs de la Loi coranique.
Trois cents est aussi le nombre des indulgences qu'on accorde dans la tradition catholique pour la récitation d'une Salutation angélique à la Mère de Dieu ou une Consécration au Sacré-Cœur du Christ.
Les trois cent soixante yeux de Ruspoli sont aussi proche des trois cent soixante-cinq éons de l'Abraxas chez Valentin que des trois cent cinquante-cinq personnes évoquées par Corbin dans leur hiérarchie.
Ces variantes sont évidement en rapport avec les trois cents jours de la décade, avec les soixante jours du Janus et avec leurs cinq jours complémentaires induit par l'ordre duodécimal des mois synodiques.
Mais il faut respecter les degrés qui les limites aux six cents phases de la décade en mettant sur un autre plan ceux du Janus qui étaient au nombre de cinquante et que le calendrier julien a augmenté de dix jusqu'au nombre de soixante – « 50 < 60 ».
Les cinq premiers jours complémentaires sont donc à prendre en compte dans cette hiérarchie en les plaçant entre ces deux plans tandis que le sixième et son bissextile appartiennent déjà à la décade mais en dehors des cinquante-deux semaines (364).
Quant aux trois « afrâd », ils ne comptent que les deux imams du Pôle et le Pôle apparent contrairement à ce que nous avions exclu précédemment tandis que le Pôle caché et le quatrième pilier s'identifient avec les substituts à la foi des croyants – « iman ».
Ils s'identifie par conséquent chez l'Imam du Tawḥid au « Rasul » – le Messager porteur d'une épître – au « Nabi » – le Prophète non légiférant – et au « Wali » – le Gouverneur des âmes quand il accède à la vision prophétique du « maqam » de la Proximité. ]
« Ibn Arabî rattache l'appellation des esseulés au nom divins « al-Fard » – le Seul – ce qui fait d'eux des personnifications de l'Unique [ « al-Waḥîd » ].
« Étant à la disposition exclusive de l'essence divine, ils n'ont pas à obéir à l'ordre de Dieu en ce sens qu'ils devancent cet ordre par le respect du « droit de Dieu ». Or, c'est le droit de Dieu – « ḥaqq al-Ḥaqq » – qui prévaut.
« Leur adhésion spontanée à l'impératif divin qui exprime le « Tawḥîd » essentiel affranchit les esseulés de toute obligation et ils n'ont pas à suivre les directions du Pôle mystique, chef de toute [ la ] hiérarchie des saints. » [ Il ne peut s'agir ici que du quatrième pilier. ]
53. Théophanie du droit et de l'ordre de Dieu :
« Des initiés à la majesté qui ont dépassé le stade de l'obéissance à Dieu » (91-92)
« Dieu possède des hommes auxquels Il se dévoile par le cœur de sorte qu'ils contemplent à loisir Sa majesté absolue et peuvent lui rendre l'honneur qu'Il mérite par les usages requis et la vénération de Sa majesté. »
« Il s'agit toujours des esseulés qui n'ont pas à obéir [ aux ordres ] et sont établis dans la condition de la [ Seigneurie dominicale. ] »
Cf. Livre des théophanies d'ibn Arabî – « Kitâb at-Tajalliyât » traduit par Ruspoli (2000)
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« En fait, les « afrâd » sont l'expression de la théophanie de l'Unique pour Lui-même comme le suggérait Hallâj dans la formule cité en exergue – « Al-hasb al-Waḥîd ifrâd al-Waḥîd Lahu » : « Le lot de l'Unique, c'est [ l'isolement ] de l'Unique pour Lui ».
Cf. Stéphane Ruspoli – Regard sur le « tawḥîd » des hommes du blâme et des esseulés dans son Introduction philosophique au Livre des théophanies d'ibn Arabî (2000)
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90. Théophanie de l'Unique pour Lui-même : « Divine solitude de l'homme » (149)
« Sans Lui, je n'aurais pas d'existence. Assurément ! Je n'ai pas non plus de perception.
« Mais je suis seul dans l'existence et toi tu es seul dans mon univers.
« Le seul dans le seul est la condition de mon être.
« À moins que ce soit l'Unique, le Glorieux ! »
Cf. Livre des théophanies d'ibn Arabî – « Kitâb at-Tajalliyât » traduit par Ruspoli (2000)
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« [ Cette solitude ] exalte la condition spirituelle des « afrâd » dont le mode d'isolement – « infirâd » – et de dénuement – « tanzîh » – imitent à l'échelle humaine la Solitude essentiel du Trésor caché » – Son secret.
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« ... un savant calviniste, l'évêque [ James ] Ussher d'Armagh en Irlande s'appliquait à retracer la chronologie historique des épisodes de la Bible.
« La datation à laquelle il était arrivé figurait encore il n'y a pas si longtemps dans les marges de certaines éditions de la Bible du roi Jacques.
« Ussher [ + 1656 ] était parfaitement conscient de la difficulté de relier historiquement l'Ancien et le Nouveau Testaments ...
« ... et il s'appuyait dans sa théorie sur la croyance médiévale que quatre mille ans s'étaient écoulés entre la création du monde et la naissance du Christ.
« À partir de cette donnée, il fixa quelques dates pour l'ère d'avant Jésus Christ : 4004 pour la Création du ciel et de la terre, 1663 pour le Déluge et 1704 pour la composition du Cantique des cantiques.
« Déjà [ Philippe ] Mélanchton [ + 1560 ] avait affirmé que l'historique du monde s'étalerait sur huit mille années en quatre cycles égaux de deux mille ans dont le dernier verrait le règne du Christ.
[ Joachim de Flore (+ 1202) les répartissait en trois périodes décroissantes mais exponentielles (4 + 2 + 1) sur un ensemble de sept mille ans où le dernière millénaire était attribué au Saint-Esprit dans une interprétation aberrante de la théologie trinitaire. ]
« La tradition chrétienne faisait partir de l'an « 1 » – date de la naissance du Christ – l'ère dite « après Jésus Christ » ...
« ... mais Ussher avait lu les œuvres de l'historien Josèphe qui disait qu'Hérode était mort dans la vingt-troisième année du règne de l'empereur Auguste, d'où la nécessité de reculer de quatre ans la date de la Création.
[ La tradition irlandaise semble avoir retenu la date de 306 et la proclamation de l'empereur Constantin à York pour dater l'investiture de Colomban en 606 sur les Chrismes carolingiens qui est peut-être la complémentaire des quatre dans leur décade. ]
« Les calculs d'Ussher se voulaient encore plus précis et des années, on passa bientôt aux jours et aux heures ! Dieu aurait terminé la création du monde le dimanche 23 octobre à midi pile !
« Devant ces affirmations péremptoires et protestantes, les catholiques ne voulurent pas être en reste et le jésuite français [ Denis ] Petavius [ + 1652 ] corrigea la date donnée par Ussher ...
« ... en faisant observer que dans le récit de la Genèse le soleil reste immobile dans le ciel à plusieurs reprises, ce qui reportait la date de la Création au lundi 26 octobre de l'an 4025 avant Jésus Christ. »
Cf. John Romer – La Bible et l'Histoire – Le paradis perdu – « Eppur si muove ! » (2006)
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Dans le récit biblique, Dieu crée le monde en six jours et pour le Noble Coran comme dans les deux Testaments, ces jours pour Dieu sont comme mille ans qui correspondent à deux des onze cycles de cinq cents ans pour la répartition des jours bissextiles.
Le douzième est alors sabbatique et correspond avec le onzième au Janus dans l'ordre de la décade où il est réparti en deux parts égales aux deux extrémités de cet ensemble qui forment avec lui les deux derniers quarts (1/4) de ce jour (2 x 250).
Cette disposition est celle des 888 ans de la Prophétie des papes où les deux derniers quarts sont des périodes de trois mois qui s'étendent de septembre à décembre 1143 et de décembre à mars 2032 en achevant l'année précédente (2031).
C'est aussi celle des cinq cycles cinq cents ans qui organisent les cinq périodes du Dharma dans le Bouddhisme mahâyâna en commençant à partir du Centre d'une ère de cinq mille cinq cents ans qu'on attribue en Chine à l'empereur Fo-Hi.
Deux de ces cinq périodes – les deux premières – peuvent d'ailleurs être réunies par une historiographie qui date la Mise en mouvement de la roue du Dharma par le Bouddha Shakyamuni en 720 avant l'ère chrétienne.
Tandis que la Prophétie des papes organise ses pontificats autours du mois de décembre 1587 au Centre du pontificat de Sixte Quint en deux périodes de 444 ans et 1/4 – ces nombres rappelant les lettres du Saint Nom de Jésus (888) et celles des anges (72 x 4).
Les noms des anges (°) reçoivent en effet toujours quatre lettres, ce qui en fait 288 pour leur plérôme où ils sont toujours deux par décan (0) sur un ensemble de 360 degrés où elles ne remplissent que les quatre cinquième du quorum sur le même principe.
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« En 1679, un étudiant de l'université d’Édimbourg fut pendu pour avoir affirmé qu'Ezra – et non Moïse – était l'auteur des cinq premiers livres de la Bible. »
[ Trente ans après les traités de Westphalie qui mirent fin à la guerre de Trente ans, la collusion entre l'anglicanisme et le judaïsme était déjà complète et alors qu'elle pesait déjà sur l’Écosse, les véritables Rose-Croix étaient déjà repartit vers l'Allemagne. ]
« Comme Ussher, [ Isaac Newton (+ 1727) ] consacra des années à décrypter les nombres symboliques contenus dans les Saintes Écritures et plus particulièrement dans l'Apocalypse. »

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