Pour la trente-huitième semaine sidérale :
« Au
nom de Dieu, l'évêque Léon [ le Ier (440-461) ou le IVe (795-816)
sur le siège pontifical du prince des apôtres ] aux rois des Francs
et des Vandales, des Goths et des Romains [ avant le martyrologe
d'Adon vers 860 ].
« Nous
vous informons de la translation du bienheureux Jacques [ le Majeur ]
frère de saint Jean l'apôtre et évangéliste [ le fils de Zébédée
] et du jour où il fut décapité par le roi Hérode [ Agrippa
confondu avec Hérode le Grand ] à Jérusalem.
« De
là son corps fut transporté sur un navire dirigé par la main de
Dieu ; et de fait le septième jour, le radeau [ Ratis ]
s'arrêta en un lieu dit Bisria, entre deux rivières [ le rio Tinto
– l'Ila ou l'Ulla – et le rio Sar(e) – pour le rio Sarela ] d'où
son nom.
« Puis
son corps fut transporté en l'air au centre du Soleil, ses disciples
pleurant et implorant l'indulgence divine. Et ils s'éloignèrent de
douze miles pour enterrer son saint corps sous des voûtes en marbre
[ celles de Marmarique en Galice ].
« Reposer
avec lui dans le même lieu fut le sort de trois disciples [ Asarivus
et Aurélius côtoyant Priscillien ] qui avaient éteint le souffle
du dragon [ Hydace – évêque de Merida et métropolite de
Lusitanie ] [ ... ]
« [
... ] et mis en pièces ses arguments [ au concile de Bordeaux en 383
] sur un mont appelé autrefois « Hilicinus » et qui
maintenant a reçu le nom de mont Sacré [ Mons Sacer / Monte Sacro /
Pico Sagro ] [ pour le mont Pedroso ] ; [ ... ]
« [
... ] les noms de ces disciples sont Torquatus, Tysefons et
Anastasius. Les quatre autres disciples [ ce qui en fait sept ]
retournèrent à Jérusalem [ où Jacques fut martyr ]. Ce sont eux
qui rapportèrent au synode tous ces faits que nous avons consignés.
« Vous,
toute la chrétienté, irez offrir au même lieu [ à Compostelle ]
vos prières à Dieu, car il est certain que le corps de saint
Jacques y repose en paix. »
Cf.
Jacques Chocheyras citant Charles Babut (1909) – Priscillien
et le priscillianisme
[ in ] Saint Jacques à
Compostelle – La
découverte du tombeau de Saint-Jacques en Galice
– La translation
de Saint Jacques
(1985)
L'église
et la oumma ont condamné tout ascétisme excessif pratiqué comme
une fin en soi et la décapitation de Priscilien sous le bras
séculier d'un empereur romain se confond avec cette condamnation
doctrinale.
Cette
condamnation n'a toutefois pas été formulée à l'encontre des
shuyûkh ou des presbytes qui traversent le troisième âge de la vie
individuelle – c'est à dire en théorie à partir de quatre-vingt
ans.
La
règle de Saint Benoît et la liturgie grégorienne ont régulé
l'érémitisme cénobitique de la vie monastique sous l'empire
carolingien tout en condamnant les divagations pérégrines des
moines gyrovagues.
Le
pèlerinage à La Mecque ou à Compostelle que le Sheykh al-Akbar
décrit comme une prière en mouvement – tandis que la prière
serait une pérégrination immobile – ont orienté ces divagations
vers un centre et vers l’extrémité de leur monde.
L'ascétisme
de Priscillien et celui du tasawwuf akbarien se sont rencontrés à
Séville en dehors de son cadre monastique mais dans celui qui
lui revient pour la pratique temporaire de la kalwa qui se décrit
comme une retraite spirituelle.
L'enjeu
de cette retraite et le but de cette pérégrination, c'est la
mujâhada ou le grand jihâd auquel fait référence le sixième
verset de la prière du Christ – et la troisième de ses quatre
du'â – en vue d'une victoire contre la tentation – celle de nos
passions.
C'est
pourquoi – loin de toute irénisme et puisqu'on ne semble plus
comprendre qu'il nous faut le dessus contre l'adversaire –
nous demandons l'ardeur au combat. Notre Vie véritable est une vie
ardente – spirituelle et morale – du corps, de l'esprit et de
l’âme.
C'est
là notre kalwa sous le Camp des étoiles puisque notre univers est à la
fois fini, défini, infini et indéfini : fini autours de nous,
défini entre nous, infini en nous et indéfini devant nous. Ce
pourquoi, nous cheminons ensemble sur le Sentier droit d'un espace éternel.
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