Pour la trente-neuvième semaine sidérale :
« Deux
ans [ ... ] avant qu'il rende l'esprit au ciel, dans l'ermitage qu'on
appelle l'Alverne, l'ami de Dieu – François – vit en vision un
séraphin dans l'air ayant six ailes, déployé au-dessus de lui,
fixé à une croix par les mains et [ par ] les pieds.
1 |
les Conformés |
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2 |
les Séraphins |
Premier degré hiérarchique |
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3 |
les Chérubins |
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4 |
les Trônes |
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5 |
les Dominations |
Deuxième degré hiérarchique |
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6 |
les Vertus |
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7 |
les Puissances |
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8 |
les Principautés |
Troisième degré hiérarchique |
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9 |
les Archanges |
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10 |
les Anges |
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11 |
les Consacrés |
Cardinales |
Quatrième degré hiérarchique |
12 |
les Ordonnés |
Décumènes |
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13 |
les Confirmés |
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14 |
les Consolés |
« Deux
ailes s'élevaient au-dessus de la tête, deux ailes étaient
déployées pour voler, deux [ ailes ] enfin voilaient tout le corps.
Le saint homme, à cette vue, fut violemment frappé de stupeur.
« Mais
comme il ne savait [ pas ] ce que cette vision voulait lui signifier,
la joie et l'affliction pressaient tour à tour son cœur. Il se
réjouissait du regard plein de grâce par lequel il se voyait
considéré par le séraphin dont la beauté était absolument
incroyable.
« Mais
de le voir fixé à la croix le détournait de [ la ] terreur.
Troublé, il réfléchissait à ce que cette vision pouvait désigner
et son esprit se tourmentait beaucoup à tenter d'en saisir la
signification.
« Il
ne put cependant rien en comprendre clairement jusqu'à ce que,
finalement, il vit en lui-même ce très glorieux miracle, jamais
entendu dans les siècles passés. »
– 1.I
« En
ce temps commencèrent à apparaître dans ses mains et [ dans ] ses
pieds les marques de clous, comme il avait vu peu de temps avant dans
l'homme crucifié au-dessus de lui.
« Ses
mains et ses pieds semblaient transpercés au beau milieu ; les
têtes des clous apparaissaient à l'intérieur des mains et sur le
dessus des pieds, tandis que leurs pointes ressortaient du côté
opposé.
« Ces
marques, en effet, étaient rondes à l'intérieur des mains, mais
allongées à l'extérieur. Apparaissait aussi un petit morceau de
chair, comme la pointe des clous tordue et recourbée, qui dépassait
du reste de la chair.
« Dans
ses pieds, les marques des clous étaient pareillement imprimées et
dépassaient du reste de la chair.
« Son
côté droit aussi, comme percé d'une lance, était couvert d'une
cicatrice d'où coulait souvent du sang, si bien que sa tunique et
ses caleçons étaient très fréquemment aspergés d'un sang
sacré. » – 1.II
« Comme
de telles perles rejaillissaient [ ... ] en lui, l'homme de Dieu
s'efforça avec le plus grand soin de garder caché aux yeux de tous
les vivants ce très précieux trésor, [ ... ]
« [
... ] de peur qu'au gré de quelque familiarité, il n'eût à subir
un dommage dans la si grande grâce qui lui avait été donnée. Aussi
portait-il toujours en son cœur et avait-il fréquemment à la
bouche ce mot prophétique – cf.
Ps 118, 11 :
« En
mon cœur
j'ai
caché Tes paroles
pour
ne pas pécher contre Toi »
« In corde meo
abscondi eloquia Tua ut non peccem Tibi »
[ 2.I ]
[ 2.I ]
Cf.
La légende ombrienne de Thomas de Celano [ 1237-1239 ] –
Édition critique et traduction de Jacques Dalarun – Vers une
résolution de la question franciscaine (2007)
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