mercredi 11 août 2021

Dzintarjura

Pour le seizième cycle du septième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Quand nous parlons d'initiation maçonnique, nous parlons des arts libéraux qui apparaissent dans l'initiation du Chevalier Kadosh au trentième degré du rite écossais ; c'est-à-dire dans la crypte de l'Arche royale.

Leurs degrés sont au nombre de sept et se répartissent en degrés ascendants et descendants autour d'un degré sommital – le Nec Plus Ultra – où leurs trois échelons articulent une poétique et une mathématique.

Leur répartition autour de l’Arithmétique ne fait aucune difficulté mais il reste une incertitude sur la Musique que nous situons au pied des degrés de la réalisation initiatique mais qu'on pourrait aussi situer entre l'Astronomie et la Géométrie.

On se représente généralement leurs degrés dans le seul sens de la montée où ils se perdent en quelque sorte dans les nimbes de la spéculation philosophique au-delà d'un sommet qu'on retrouve à la moitié du parcours.

Pour redescendre de ces hauteurs, on double le parcours en y cherchant des correspondances avec la kabbale juive ou avec des vertus morales qui ne les déshonorent guère mais qui n'ont plus grand chose à voir avec leur propos initial.

Leur propos est alors présentés comme un vestige traditionnel véhiculé par la maçonnerie opérative jusqu'à la Renaissance et au-delà à partir du XVIIe siècle par les collèges de la Rose+Croix puis par les loges de la maçonnerie spéculative.

La véritable subversion de ces vestiges ne s'accomplit qu'après la seconde guerre mondiale quand des éléments de la science positive viennent prendre la place des vertus morales que la kabbale juive a rendu disponible.

La nouvelle maçonnerie spéculative est un scientisme qui évacue le contenu des symboles qu'elle sollicite d'une façon strictement rhétorique : il devient impossible d'y réaliser un contenu initiatique dénaturé.

Avant d'être prises en charge par les collèges de la Rose+Croix et par les loges de la maçonnerie spéculative, cette connaissance initiatique a participé à la réalisation de la théurgie catholique dans ses Cathédrales.

Elle s'exprime à partir du Moyen Âge dans une liturgie grégorienne codifiée au XVIe siècle par le concile de Trente qui a permis de la maintenir jusqu'en 1962 et même au-delà sous un régime d'exception extraordinaire théorisée par le pape Benoît XVI.

Nous assistons avec le pape François à un triomphe de la contre-initiation acquit dans les loges maçonniques et sur un plan politique dès 1958 comme la résultante d'une évolution perceptible depuis la Révolution de 1830.

Du point de vue de la transmission des arts libéraux, on ne compte que cinq degrés dans la maçonnerie acceptée avec le Chevalier Rose+Croix et le Chevalier Kadosh qui font de la maçonnerie spéculative une chevalerie dévoyée.

Ces hauts grades semblent correspondre pratiquement à la Compagnie des jésuites et à l'Ordre de Malte qu'on retrouve dans les Commanderies du rite de York avec l'Ordre de la Croix Rouge.

§

« [ La Coulande ] est comme l'ambre. Solide, dure, lisse en apparence. On croit qu'elle est transparente, mais c'est une illusion.

« Vous savez que l'ambre a la propriété de modifier les formes. Prenez garde, monsieur à la Courlande et à son irréalité !

« L'ambre, lorsqu'on la frotte sur une étoffe, a le pouvoir d'attirer à lui les corps légers. Vous avez succombé à l'attraction d'un nom. Mais il faut être fort, pour résister à la Courlande. »

« [ ... ] L'ambre est la grande affaire de la mer Baltique. Cette substance bitumeuse très recherchée provient d'un résineux fossile.

« On en trouve des fragments plus ou moins considérables rejetés par la mer. [ ... ] les Lettons appellent la Baltique [ ... ] « la mer de l'ambre ». » [ ... ]

« Dans cette Courlande si éloignée de nous, dont les paysages et les villages ne se substituent à rien, dans ce pays [ sans équivalence ] je cherche à repérer les signes qui nous sont pourtant familiers.

« Les châteaux, certes, avec leur parc. Les arbres, sans doute : ils ponctuent l'espace, adossés ou déployés autour de l'édifice ; nous sommes bien en Europe.

« Cependant, il y a là un égarement dans le temps, une substance intérieure que je ne parviens pas à cerner, à définir. Cette signification m'échappe. Je vois la forme, mais pas le fond. » [ ... ]

« Nous sommes bel et bien en Europe articulée autour du champ, de la forêt, du clocher. Et de la tradition.

« Pourtant le rapport de similitude, ce fameux démon de l'analogie, qui permet souvent de se tirer d'embarras sans se tirer d'affaire, n'opère pas ici. »

Cf. Jean-Paul Kauffmann – Courlande – Le voyage en Courlande (2009)

La chute du char de Phaéton dans l'Eider semble liée par les Métamorphoses d'Ovide à ce gisement d'ambre que nous assimilons au Nectar mellifère de l'ambroisie et dont les signes et la substance restent incomparables pour Kauffmann.

   

    

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