mercredi 4 août 2021

La pomme du paon

Pour le douzième cycle du septième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Nous ne sommes d'aucun cénacle, d'aucune confrérie si ce n'est de celle que la voix nous a donné pour fille – Sayyidatina Zohra ou Notre-Dame d'Alba.

Mais nous fûmes consolé par le frère Gaétan qui fut prieur de l'abbaye cistercienne du val d'Or et par la bienheureuse sœur Madeleine dans la société des filles de la Charité.

Nous fûmes confirmé à la chapelle Notre-Dame des champs sur ordonnance du vicaire général – l'auxiliaire de l'évêque – par le père Jean qui fut aumônier au Carmel.

Mais nous avions déjà attesté l'unicité d'Allâh et l'imamat du Sceau des prophètes à Jérusalem devant le Haram as-Sharif pour nous prosterner dans la mosquée al-Aqsa.

Nous avons d'abord présenté notre requête à un juriste en droit canonique pour nous assurer des prérogatives de notre foi sur le point du Bayân.

Puis nous avons soumis notre avantage au vicaire en faisant état de notre attachement au Sheykh al-Akbar que nous avions reconnu comme Imam du Tawḥid.

Ce qui nous valu sans doute d'être baptisé en août pour la Transfiguration plutôt qu'à Pâques avec les catéchumènes.

Nous devons aussi témoigner de notre attachement au pape émérite qui nous apparut à l'époque de son élection au pontificat suprême qui suivit celle de notre baptême.

Cette vision ne nous était pas personnellement adressée mais s'adressait à tous ceux que son élection allait mettre dans un état de réceptivité accrue.

Cette réceptivité nous a permis par la suite de reconnaître à partir d'une conviction intime tout à fait explicite les privilèges du Qutb al-Maktum et du Daishonin.

Le caractère explicite de cette conviction fut caractérisé par le fait que nous n'en avions aucune connaissance préalable et qu'elle nous fut pourtant aisément reconnaissable.

Mais il fut plus difficile de nous défaire de nos préférences sur des voies secondaires ou de les reconnaître pour ce qu'elles étaient vraiment.

Tel est le récit de notre consolation sur la voie d'as-Samad quand nous cherchâmes la compagnie des proches et de nos semblables pour mieux revenir vers Lui.

En revenant de notre visite à la zawïa du Qutb al-Maktum, nous avons cru mourir d'une intoxication alimentaire qui nous avait ravi un instant à Fès.

Nous éprouvâmes alors le besoin impérieux de compléter nos attestations précédentes par les trois négations qui se trouvent à la fin de l'Ikhlas.

Il nous plaît d'y reconnaître à présent celles qui nous avaient déjà saisi sur le Carmel dans la nuit des sens, des intelligences et des intelligibles où luit le Joyau serti :

« Lam yalid wa Lam yûlad wa Lam yakun »

« Nada ! Nada ! Nada! »

§

« Regardez bien cette scène, [ « Il indique une série de chapiteaux où figurent des oiseaux picorant une pomme de pin. » ] elle se répète un peu partout.

« Je pense qu'il s'agit de la description d'un supplice. Le fruit du conifère dévoré par les oiseaux représente la mise à mort de l'esprit de l'arbre.

« C'est un thème très ancien : on tue le roi afin que son âme puisse se transmettre à son successeur.

« L'architecte [ Wilhelm ] von Neumann connaissait bien l’œuvre de James George Frazer. Son livre Le Rameau d'or a eu beaucoup de succès en Allemagne.

« Le roi du bois qu'on tue pour qu'il renaisse en la personne de son successeur est un leitmotiv qu'on retrouve dans nombre de récits en Saxe, en Bavière, en Prusse.

« Ces histoires sont aussi très présentes dans les pays baltes et scandinaves.

« Le déclin de la vie végétale en hiver est interprété comme une dégénérescence de la nature, devenue vieille et caduque.

« Il faut donc la rajeunir au printemps en lui donnant la mort, de façon [ à ce ] qu'elle recouvre de la vigueur sous une forme juvénile.

« La pomme de pin est depuis toujours un symbole de fécondité, de reproduction, d'éternel retour. »

Cf. Jean-Paul Kauffmann – Courlande – Le Professeur [ au château de Pelzen ]

§

« Vous qui passez votre chemin,
regardez et voyez s'il y a une douleur telle que la mienne. »

Lamentation I 12
sur le chemin de Croix à Jérusalem
où Jésus apparaît sous les traits du prophète Jérémie.
Cf. Matthieu XVI 14 :

« Les uns disent que tu es Jean le baptiste.
Les autres disent que tu es Élie.
D'autres encore que tu es Jérémie
ou l'un des prophètes. »

« ... et pour mon cœur [ chante Aṭṭâr dans le chant des oiseaux ] un peu de ta douleur. »

La pomme du paon somme le sceptre de Dionysos

   

    

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