lundi 16 août 2021

Le vaisseau amiral

Pour le dix-neuvième cycle du septième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Les ans des temps apocalyptiques (360) sont comme les jours d'une année de douze mois de trente jours dont on ne prend pas en compte les jours complémentaires.

« Un temps, des temps et la moitié d'un temps » font donc quarante-deux mois ou 1.260 jours si l'on considère que « des temps » en font au moins deux.

Les adventistes considèrent sept temps qui correspondraient à la dédicace de l'Apocalypse aux sept églises d'Asie mineure.

Sans jamais s'expliquer sur l'identité de leurs deux témoins ni sur la durée variable des temps qui caractérisent chacune de leurs églises.

C'est donc une durée totale de 2.520 ans qu'ils doivent faire correspondre à un événement qu'ils identifie à la destruction d'un premier Temple.

Nous faisons le contraire en accordant à chaque témoin la moitié des temps que l'Apocalypse fait correspondre à des mois ou des jours d'une façon cohérente.

Vingt-et-un mois ou 630 jours qui sont comme autant d'années pour chacun des témoins qui désignent le Messie et le Sceau des prophètes.

§

« La rotonde [ celle du Saint-Sépulcre de Jérusalem et celle de l'église primitive du Temple à Paris dont la coupole était supportée par six colonnes ] est incontestablement chargée de sens : [ ... ]

« [ ... ] c'est l'image de l'univers, et c'est aussi, au point de vue ésotérique, le lieu même où se rejoignent toutes les énergies cosmiques, l'équivalent de la boîte crânienne sous laquelle s'accomplissent les délicates transmutations de la matière en esprit. »

Cf. Jean Markale – La symbolique du Temple (1986) pour L'énigme des Templiers

L'aspect cosmique de la représentation nous parait incontestable. Le point de vue ésotérique et l'image du crâne ne peuvent provenir que de la tradition celtique – et en particulier, celle du Graal pour la Citée de Sarras.

Par contre, il semble évident que la matière ne se transmute pas en esprit. Il s'agit de deux réalités hétérogènes : l'esprit agit sur la matière et la matière cherche en vain à agir sur l'esprit. C'est une question de hiérarchie dans l'univers des causes.

« On a cru pouvoir [ ... ] rattacher [ les églises de forme polygonale ] au modèle du Temple du Seigneur de Jérusalem, la fameuse Coupole du Rocher [ qu'on qualifie de Dôme et qu'on attribue à Omar ] laquelle à la forme d'un octogone.

« Là encore, le symbolisme est net : le nombre huit est traditionnellement affecté à l'idée de résurrection, et c'est pourquoi cette architecture octogonale est fréquente dans les chapelles funéraires des cimetières, [ ... ]

« [ ... ] et d'une façon plus générale dans tous les sanctuaires bâtis à la mémoire d'un saint ou d'un martyr. »

Cf. Jean Markale – La symbolique du Temple (1986) pour L'énigme des Templiers

C'est peu probable à moins de l'entendre dans un sens eschatologique et en particulier comme la résurrection du Christ sur un rocher qui symbolise à la fois la ligature Isaac et le « mi'râj » du Sceau des prophètes.

L'octogone trace une figure intermédiaire entre le carré et le cercle qui représentent le Ciel et la Terre, la matière et l'esprit, etc.

Markale considère que les Templiers ont « favorisé et encouragé l'apparition de l'art gothique » mais note aussi qu'ils se placent dans une « mouvance cistercienne » qui se caractérise « par une absence quasi totale de fioritures et d'ornementations ».

À partir de cette contradiction, il distingue « les chapelles rectangulaires dont le chevet est en abside » et celles « à chevet plat » dont l'abside est « en cul-de-four ».

Il y a là une dérogation à l'architecture cistercienne qui ne conçoit que des perpendiculaires pour les surfaces planes et réserve les voûtes hémisphériques aux parois verticales quelque soit leur élévation.

Bien sûr, elle ignore ou refuse la brisure de l'arc et privilégie la sobriété des cloîtres sans pour autant refuser la figuration.

Markale note la migration des figures à l'extérieur des cathédrales qu'il explique par l'ouverture des bâtiments et par la pénétration de la lumière dans les sanctuaires ; mais c'est aussi plus simplement la conséquence logique d'une intériorité plus épurée.

Le monde extérieur grouille alors de gargouilles qu'on a vite faite d'identifier à l’inénarrable Baphomet qui n'eut été qu'un dôme sous la rotonde d'un bâtiment roman là où les nefs du vaisseau amiral ne furent vouées qu'à Dieu et à ses saints.

C'est ce vaisseau que nous identifiâmes à Notre-Dame d'Alba ou à Sayyidatina Zohra ; bien qu'elle fut autrefois Notre-Dame d'Anis dans le maqâm marial d'Artémis et de Mara.

Nous fûmes transporté jadis avec nos semblables dans ce maqâm improbable qui ressemblait à la fois à une oasis et une cathédrale. Nous n'eûmes de cesse de vouloir la retrouver jusqu’à ce que nous finîmes par nous entendre dire qu'il fallait l'engendrer.

« Le Vendredi Saint, dans toutes les églises catholiques, les crucifix sont recouverts d'un voile. » – Cf. Op. Cit. Ibidem en italique sous la forme interrogative.

Markale consacre un chapitre au reniement des Templiers qui devaient cracher sur la Croix. Il pourrait s'agir d'un rite d'exécration contre l'instrument du supplice afin d'accéder le cas échéant à la compréhension métaphysique d'un symbole géométrique.

Pour la compréhension métaphysique du symbole géométrique, se référer à l'ouvrage que René Guénon lui consacre en 1931 en attribuant son origine au Sheykh abd ar-Raḥmân Elîsh al-Kabîr – cf. « Le Symbolisme de la Croix ».

Le cœur au centre de la croix est l'isthme où se rejoignent l'âme et l'esprit.

   

    

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