mercredi 14 octobre 2020

La géométrie du Temple

Pour le sixième mois de la décade
en deçà du Janus :

Nous avons dit que le septénaire des semaines sidérales est absents du Temple des Dioscures. C'est vrai pour tout ce qui se trouve en deçà du Cercle de Sarsen qui organise les trente mansions des mois synodiques.

Mais on trouve en périphérie un septénaire dont les modalités n'ont rien à voir avec l'ordre des semaines et qui par ailleurs entretient un rapport symbolique avec l'octogone de la Sphère d'al-Khidr et avec la station des bodhisattvas dans le Sambhogakâya.

Quatre stations marquées par des pierres et des monticules forment deux angles de 45° qui se rencontrent au centre du monument sur l'Axe solsticial qui passe par le centre du Fer à cheval en direction de la Heel Stone sur l'Avenue au Solstice d'été.

Cinquante-six trous repérés par John Aubrey au XVIIe siècle sont répartis en deçà d'un terrassement circulaire au niveaux des stations dans un cercle qui coïncide avec l'octogone définit par leur triangulation – « 7 x 8 = 56 / 45° x 8 = 360° »

Fernand Niel qualifie cette coïncidence de repères d'ordre géographique ou topographique dans lesquels nous voyons une géométrie où l'octogone apparaît comme un élément récurent dont les multiples restent accidentels.

Les trous d'Aubrey ne correspondent pas au nombre des semaines dans un cycle annuel et les stations du terrassement circulaire ne définissent pas leurs angles dans le nombre des degrés que nous leur attribuons.

Par contre, les angles de l'octogone s'inscrivent avec les huit trigrammes dans une figure du Yi King qui à défaut d'être incongru n'a rien d'anachronique pour celui qui entre dans le Temple comme Platon entrait encore à l'Académie – en géomètre.

La géométrie est l'aboutissement des mathématiques pour la transmission bardique d'une arithmosophie céleste qui correspond à l'écrit du Fleuve Lo transmit par Lo Chou dont l'origine est sans doute antérieur au plan du Fleuve Jaune tracé par l'empereur Fo Hi.

Au centre du Fleuve qu'il est difficile de ne pas identifier à l'Axe solsticial se trouvent les cinq éléments que la même congruence invite à reconnaître sous la forme des Dioscures représentés par les cinq trilithons pour les cinq premiers jours complémentaires.

Dès lors, les quarante monolithes qui organise le Cercle des Pierre bleues entre les trilithons et le Cercle de Sarsens peut s'entendre comme le produit du huit et du cinq qui préside à des opérations arithmétiques.

Ce faisant, l'universalité d'une telle configuration ne doit pas nous cacher des idiosyncrasies : pourquoi les huit trigrammes du Yi King produisent-ils soixante-quatre hexagrammes et l'octogone du terrassement circulaire cinquante-six mansions ?

La planification du Yi King par l'empereur Fo Hi ressemble à une entreprise arithosophique où la décade qui entoure la Terre organisent les cinq paires complémentaires qu'on retrouve dans la Sagesse pythagoricienne.

Par ailleurs, des opérations mantiques sur les cinquante tiges d'achillée soustraient des des nombres – « 36 » et « 24 » – qui sont ceux de l'octogone dans la Sphère d'al-Khidr – trente-six mille lunaisons et deux mille quatre cents ans.

Ces nombres multipliés par six – autant qu'il y a de grammes pour chaque hexagramme – produisent des nombres remarquables – « 36 x 6 = 216 » et « 24 x 6 = 144 » – dont la somme – « 216 + 144 » – est celui de la sphère à trois cents soixante degrés.

Richard Wilhelm précise dans son Grand Commentaire sur les Matériaux que cette somme correspond « au chiffre moyen de l'année chinoise » qui « concorde pour l'essentiel avec l'année métonienne » marquée par les Pierres bleues du Fer à cheval.

Mais rien de tout cela ne concorde avec les cinquante-six trous d'Aubrey dont on peut juste dire qu'ils sont le produit remarquable du nombre de jours dans la semaine (7) et du nombre des semaines (4) dans les mansions du mois sidéral (28).

Mais pourquoi doubler le nombre des mansions – « 28 x 2 = 56 » – si ce n'est parce que vingt-huit n'est pas divisible par huit pour une civilisation qui ne conçoit pas la subdivision infinitésimale – ce qui fait de l'octogone la figure archaïque de cette disposition.

Dans cet archaïsme, le septénaire des semaines est congruent avec le mois sidéral et il faut admettre qu'il y a deux temples à Stonehenge avec une étape intermédiaire où les deux ont cherché à coexister avant que le premier ne soit démantelé.

C'est d'ailleurs ce que Niel retranscrit à propos des travaux de Richard Atkinson qui propose trois étapes en 1956 : de 1900 à 1700 / de 1700 à 1600 / de 1500 à 1400 avant l'ère chrétienne et que Niel date vers 1300 pour leur aboutissement.

Pour la première étape, il est question – entre autres – du terrassement circulaire, des cinquante-six trous d'Aubrey et de la Heel Stone qui sert d'orientation à l'Axe solsticial.

Pour la deuxième étape, il est question du transport des pierres bleues depuis le Pays de Galles qui ont pu servir à une reproductions du cercle des trous d'Aubrey dans un double cercle inachevé qui ne comptait qu'une bonne trentaine de trous par anneau.

Il est également question – entre autres – de l'Avenue et des structures en bois qui ont pu occuper les trous d'Aubrey et les trous intermédiaires (Y et Z) du Cercle de Sarsen avant d'être démantelées vers la fin de cette étape intermédiaire.

Mais Atkinson les situe à l'étape ultérieur. Niel note que leurs dimensions sont assez irrégulières ; ce qui reste logique si l'évaluation du Cercle de Sarsen ne s'appuie plus sur les stations qui ont servit de repères pour la construction initiale du Cercle d'Aubrey.

La troisième étape évoque le démantèlement du double cercle des pierres bleues qui ont pu servir pour l'édification des quarante stations du Cercle des Pierre bleus et pour celles du Fer à cheval qui organisent le cycle métonique en-deçà des cinq trilithon.

Pour autant, on ne voit pas à quoi aurait pu servir le redoublement. Est-ce un essai de reproduction du cercle d'Aubrey rendu inapproprié par l’exiguïté du Cercle de Sarsen où une sorte d'évaluation approximative semblable aux trous « Y » et « Z » ?

Il nous semble que la succession des cercles pour lesquelles celui d'Aubrey avait déjà doublé les mansions du mois sidéral a fait place à une inversion conceptuelle à partir de laquelle le premier se retrouvait inclus dans la révolution synodique du second.

Il est également question – entre autres – du Cercle de Sarsen et des quatre stations périphériques – ce qui est improbable à cette étape si elles ont servit dès l'origine à la répartition des trous d'Aubrey ; mais elles ont pu être aménagées par la suite.

En bref, si nous sommes plutôt d'accord avec les datations et avec le principe directeur de ces étapes, il nous semble qu'on a pas encore compris le sens général de leurs développements et de leurs démantèlements successifs.

La troisième étape est elle-même subdivisée par Atkinson en trois sous-périodes dans lesquelles il nous est – de ce fait – impossible de nous aventurer plus avant. Et bien sûr, Richard n'a rien à voir avec Mr Bean.

   

    

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