jeudi 29 octobre 2020

Le sanctuaire

Pour le neuvième cycle du premier mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Quéribus est évidemment un « nid d'aigle », et comme [ ... ] l'a dit [ Gaston Mouly ] un faucon solidement cramponné au poing fermé d'un rocher. [ ... ]

« Quand on avance sous la forteresse, on ressent d'autant plus une sensation de puissance et de témérité que l'architecture, telle qu'elle apparaît au premier abord, est d'une sobriété exemplaire.

« Un large sentier monte régulièrement le long du versant Nord de la montagne, le moins escarpé, jusqu'à un terre-plein délimité au Nord-Ouest par une muraille aujourd'hui arasée.

« De là, un escalier parfois creusé dans le roc, parfois construit en pierres de taille, franchit les vestiges d'un premier seuil et amène, au travers de chicanes, à l'entrée de la forteresse.

« Et là, contrairement à Montségur, il y a trois enceintes successives, disposées en paliers et dominées par le donjon.

« L'enceinte basse comporte trois parties. La première est destinée à défendre l'escalier d'accès, et elle est constituée par une muraille orientée du Nord au Sud.

« La seconde, qui va dans le sens Est-Ouest, protège l'entrée, avec un « assommoir » ménagé dans un retrait du parement intérieur et voûté en plein cintre.

« Un troisième mur remonte vers l'Est, enfermant cette première enceinte. À l'intérieur, un escalier suit l'abîme et débouche dans la deuxième enceinte, formée d'une gigantesque muraille, où se voient encore les vestiges d'une grande salle rectangulaire, [ ... ]

« [ ... ] probablement un poste de garde, en face de laquelle se trouvait une citerne aux parois internes étanchéifiées par un enduit rose dit « mortier de tuileau ».

« On parvient ainsi à la troisième enceinte, de loin la plus importante, construite à l'aide de pierres calcaires, et qui abrite plusieurs salles ainsi que la masse imposante du donjon.

« Sur la gauche, en entrant, une longue salle voûtée est éclairée au Sud par une meurtrière et prolongée au Nord-Ouest par une échauguette qui protégeait vraisemblablement la première citerne.

« À droite, on peut voir un corps de logis à trois niveaux, largement éclairé au Sud par de nombreuses ouvertures.

« À l'extérieure, sur deux niveaux différents, il y a deux cours, et au-dessous d'une petite salle, une seconde citerne.

« Au fond, vers le Sud, c'est le donjon, l'un des plus remarquables du genre dans toute l'Occitanie. »

« On découvre en effet, dans ce donjon, tout ce qu'il faut pour assurer une défense efficace du château, et également de tout le versant oriental de la montagne.

« Mais ce qui surprend, c'est de trouver, au cœur même du bâtiment, un ensemble architecturale de toute beauté : la fameuse « salle du pilier », au sujet de laquelle on a pu exprimer des hypothèses aussi audacieuse que variées. »

« La première impression qu'on ressent est celle de se trouver à l'intérieur d'un sanctuaire. Il s'agit donc d'une salle, qui nous apparaît aujourd'hui plus grande qu'elle n'était, car elle divisée en deux niveaux.

« Mais ce qui surprend, c'est cet unique et immense pilier qui s'élance vers le sommet où il éclate en quatre voûtaines à croisées d'ogives, construction insolite dans la sévérité des lieux.

« La lumière extérieure passe par de curieuses baies jumelées, en fait une baie unique dont le meneau cruciforme délimite deux fenêtres inférieures rectangulaires et deux fenêtres supérieures en arc brisé.

« Cette baie se trouve dans un renforcement, et, le long des murs, courent deux banquettes de pierre appelées « coussièges ». Les murs de la salle ont sept mètres de côté. »

« On ne sait pas si cette salle servait de chapelle. La majesté du lieu, avec ce pilier qui évoque un palmier aux branches irrégulières, tendrait à le faire penser.

« Mais où serait l'emplacement de l'autel ? Alors, s'agit-il d'un sanctuaire cathare ? Est-ce un lieu de culte ésotérique ? Autant de question qui demeurent sans réponse.

« Mais il faut bien dire que partout où les Cathares sont passés, ils ont laissé un étrange souvenir, et en tout cas des éléments assez ambigus [ du point de vue de l'orthodoxie catholique ] pour susciter l'imaginaire... »

Cf. Jean Markale (1986) – Montségur et l'énigme cathareLe château de Quéribus

   

D 10

Aude

D 123

Cubière
sur Cinoble

Soulatge

Rouffiac
des Corbières

Duilhac
sous Peypertuse

Cucugnan

Gorges
de Galamus

Limite départementale

Château
de Quéribus

Saint-Paul
de Fenouillet

Maury

D 117

D 7

Pyrénées Orientales

D 19

   

« Dans le Parzival [ de Wolfram von Eschenbach ] le château du Graal – qui n'est pas nommé chez Chrétien [ de Troyes ] mais qui s'appelle Corbénic dans la Quête cistercienne – porte le nom de Munsalvasche, autrement dit Montsalvage [ ou Salvaterra dans les Corbières. ] »

Cf. Jean Markale (1986) Op. Cit. – Montségur et le Graal

   

    

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