lundi 5 octobre 2020

Le Temple de Myrddhin

Pour le troisième mois de la décade
en deçà du Janus :

« Au Moyen Age, comme de nos jours, Stonehenge frappait l'imagination et il est naturel que ce monument ait été mis sur le compte du célèbre conseiller du roi Arthur, l'enchanteur Merlin.

« L'un des personnages les plus populaires de cette époque, Merlin – « Myrddhin » en gallois – est le créateur de l'ordre de la Table Ronde. S'agirait-il de la fable formée par les linteaux du cercle de sarsen ?

« Stonehenge se trouve rattaché, en quelque sorte, au Cycle arthurien et à la Queste du Saint-Graal [ où le Cycle et sa Quête émanent du Temple enchanté. ]

« Le roi Arthur est le fils du pendragon Uther, celui qui commandait l'armée partie en Irlande, à la conquête des pierres de Stonehenge. Et c'est Merlin qui a aidé Uther à s'unir à la belle Yguerne, union de laquelle est né Artus. »

« Mais qui était Merlin ? A-t-il réellement existé ou n'est-ce qu'une figure de légende, issue de l'imagination des bardes gallois ? Robert de Boron en fait [ à la fin du XIIe siècle ] le fils du Diable, [ ... ]

« [ ... ] mais il nous paraît plus vraisemblable de voir en lui un personnage réel dont la science avait pu paraître surnaturelle, en des temps très lointains, aux populations primitives du sud de l'Angleterre.

« Il serait ensuite passé dans le panthéon d'une mythologie imprécise, en même temps que les Géants, dont la danse restait restait pétrifiée dans les grands monolithes de Stonehenge. »

Le chant – celui des bardes gallois – précède l'irréalité scientiste du primitivisme. C'est l'inverse qui serait invraisemblable et qui dénature la fable du néolithique secondaire – celle d'un passage du mégalithisme archaïque au gigantisme monumental.

« [ ... ] il faut toujours adopter une attitude prudente devant les légendes. C'est un lieu commun de dire qu'elle contiennent une parcelle de vérité.

« Dans celle de l'enchanteur Merlin, nous voyons déjà transparaître certains faits de la véritable histoire du monument, notamment l'origine lointaine des pierres [ qui viendrait d'Irlande. ]

« Si l'on avait porté plus d'attention au récit de Geoffroy de Monmouth [ qui vécu entre 1100 et 1154 et écrivit une Historia Regnum britanniæ inspirée d'anciennes légendes celtes ] on aurait peut-être émis moins de sottes hypothèses sur cette origine.

« Nous retiendrons aussi l'idée d'un maître d’œuvre, au savoir prodigieux pour l'époque, ayant présidé à la construction du monument.

« Qui donc en douterait devant ce qu'il en reste ? [ Ceux qui ne croient pas au prodige et qui constate avec Niel les faiblesses structurelles d'un monument en ruine. ] »

« Nous ne connaîtrons sans doute jamais l'appellation primitive de Stonehenge, à la condition qu'il en ait eu une.

« Bien que peu scientifique, l'expression « Danse des Géants » est appropriée à une construction aussi impressionnante et l'on croirait volontiers qu'elle fut l'une de celles qui précédèrent l'appellation utilisé aujourd'hui.

« Du moins, quelque forme ancienne du mot « géant » pouvait apparaître dans le nom précédent. Il n'y aurait là rien d'extraordinaire.

« Ce mot se retrouve dans une quantité d'expressions populaires utilisées pour désigner les monuments mégalithiques.

« Bien entendu, il n'est pas question d'appellations primitives, mais de celles qui furent données lorsque le souvenir des constructeurs fut perdu. Cela paraît s'être produit aux époques de la domination celtique. »

« Quelle est la signification de « Stonehenge » ? On peut diviser ce mot en deux parties dont la première : « stone » = « pierre », n'offre aucune difficulté.

La [ seconde ] : « henge », viendrait de l'anglo-saxon « hon », qui aurait donné « hang » = pendre [ ou ] suspendre.

Stonehenge voudrait donc dire [ ... ] les « pierres pendues » ou « suspendue », allusion aux linteaux accrochés au sommet des montants [ nous écartons de cette étymologie la potence et le gibet. ]

« Sur une gravure [ dont l'original daterait de 1574 ] on lit : [ ... ] « pierres suspendues ». Wace, [ un ] poète anglo-normand écrivait :

« Stanhenges ont nom en anglois
Pierres pendues en françois »

« [ Un ] texte [ ... ] en latin [ du XIVe siècle ] [ est traduit ] comme suit : « Stonehenges, près de Amesbury, situé en Angleterre. » [ ... ]

« En l'an 483, l'enchanteur Merlin, par la seule vertu de son art [ le chant ] et non par sa force, apporta la Danse des Géants d'Irlande à Stonehenges. »

Cf. Fernand Niel – Stonehenge. Temple mystérieux de la préhistoireL'histoire de StonehengeLa Danse des Géants [ citant en 1974 un manuscrit de la bibliothèque du Corpus Christi collège de Cambridge ]

On date de 386, les fondements antiphoniques de la liturgie responsoriale ambrosienne. Il est probable que la translation des Géants d'Irlande relate une transmission de la liturgie irlandaise vers le répertoire gallois.

   

   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire