mardi 23 novembre 2021

L'écho Rimbaud

Pour le vingt-neuvième cycle du huitième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Aucun des sophismes de la folie, — la folie qu’on enferme, — n’a été oublié par moi :
je pourrais les redire tous, je tiens le système. »

DÉLIRES II

ALCHIMIE DU VERBE

« À moi. L’histoire d’une de mes folies. »

UNE SAISON EN ENFER

Arthur Rimbaud

1873

« Râ l'a mis au monde »

[ « l'état primitif de fils du Soleil » ]

Thot aussi

[ « l'homme aux semelles de vent » ]

Champollion décryptant les hiéroglyphes de Ramsès et de Thoutmès
après ceux de Ptolémée et de 
Cléopâtre :

« Les événements qui ont immédiatement précédé la fameuse séance du 27 septembre 1822 à l'Académie des inscriptions et belles-lettres sont entrés dans la légende.

« Aussi est-il devenu difficile de reconstituer leur authenticité. Ils ont été rapportés par Aimé, le neveu de Jean-François, le fils de Jacques-Joseph. »

« Le 14 septembre, les reproductions de divers reliefs de temples égyptiens que Jean-Nicolas Huyot a fait parvenir à Champollion lui permettent soudain de lire le nom de Ramsès et celui de Thoutmès, [ ... ]

« [ ... ] deux des pharaons les plus prestigieux de l'histoire de l’Égypte.

« Bouleversé par la découverte tant attendue, il court au bureau de son frère, à l'Institut, pour lui annoncer la nouvelle, prononçant la phrase demeurée fameuse : « Je tiens l'affaire ! »

« Et il s'écroule, terrassé par l'émotion [ que Marie-Thérèse Cousin qualifie de syncope dans sa conférence de 2018 pour le Club de l'Histoire de l’Anesthésie et de la Réanimation. ]

« Il est néanmoins sur pied le 20, pour lire la suite de son mémoire sur le démotique à l'Académie. »

« Le texte de l'intervention que Champollion a préparé pour le 27 septembre était d'abord adressé à Silvestre de Sacy.

« Sur le brouillon, le nom de celui-ci a été rayé, pour être remplacé par celui du secrétaire perpétuel de l'Académie, Bon-Joseph Dacier.

« L'écriture n'est pas celle de Jean-François, mais [ celle ] de son frère, Jacques-Joseph. »

Cf. Robert Solé et Dominique Valbelle – La pierre de RosetteLa lettre à M. DacierRamsès aussi, et Thoutmès – (1999) citant Charles-Olivier Carbonell – Jacques-Joseph et Jean-François Champollion, la naissance d'un génie (1972)

« Le deux centième anniversaire de la découverte de la pierre de Rosette pouvait difficilement donner lieu [ en 1999 ] à de grandes festivités en Égypte.

« D'abord, parce que « la pièce antique la plus importante se trouve à des milliers de kilomètres du territoire national », comme le soulignait quelques années plus tôt le Dr Ali Hassan, alors directeur du Service des Antiquités ; [ ... ]

« [ ... ] puis, parce que la découverte a eu lieu pendant l'Expédition française, autre sujet de polémique, encore plus délicat.

« Pour fêter le déchiffrement des hiéroglyphes, n'était-il pas plus simple d'attendre le centenaire de la « Lettre à M. Dacier », en ... 2022 ? »

Cf. Robert Solé et Dominique Valbelle – La pierre de RosetteLe destin d'une pierreL'amertume des Égyptiens (1999) citant The Egyptian Gazette du 18 décembre 1993

Tout en recelant l'image des chevilles d’Hermès que les grecs identifient à Thot représenté par le signe tropique de l'Ibis sacré, « l'homme aux semelles de vent » suggère aussi la contraction des noms pour les dioscures que Rimbaud forme avec Baudelaire.

Représentation aérienne du poète que nous devons vraisemblablement à Verlaine ; celui-là même que « le mystique à l'état sauvage » – selon l'acception de Claudel – voulait rendre à son état primitif de « fils du Soleil ».

« Cela s'est passé. [ Nous savons ] aujourd'hui saluer la beauté. »

« [ Tachons ] de raconter [ sa ] chute et [ son ] sommeil. »

À propos de la conversion de Rimbaud à l'Islam, il faut distinguer trois époques où il emprunte la pérégrination dantesque de la « Divine Comédie » dont il a sans doute prit connaissance dans la traduction de Lamennais (1855) :

- Celle d'une « Saison en enfer » où il évoque « la sagesse bâtarde du Coran » qu'il confond avec la propédeutique d'un rationalisme scientiste qui renvoi dos à dos les dogmes catholiques et les sophismes de la philosophie.

C'est l'époque où il croit voir « très franchement » une usine à la place d'une mosquée...

- Celle de son purgatoire à Aden qui est aussi celle de son acculturation où il réclame à sa mère le Coran de son père et empruntent les us et coutumes des populations locales pour réussir une entreprise commerciale.

C'est l'époque où Pierre Petitfils le décrit « de mœurs et d'esprit mahométan »...

- Celle de son installation à Harar dont nous ne savons pas grand chose et de son supplice où il fini par invoquer dans son agonie « al-Karîm ».

C'est l'époque où il se fait appeler « Abd'u-Llâh » – le Serviteur de Dieu...

« [ ... ] dites-moi à quelle heure, je dois être transporté à bord. »

Lundi 9 novembre 1891

   

    

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