mardi 29 novembre 2022

Le Sheykh à la barbe blanche

...

« Prenant avec lui trois de ses disiples – Pierre et les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean – [ Jésus ] les emmène au sommet d'une « haute montagne », ...

« ... mais pas le mont Thabor, le plus haut sommet de Galilée, malgré ce qu'en dit l'évangile apocryphe des Hébreux.

« D'abord parce que cette imposante colline au sommet arrondi ne dépasse pas 588 mètres, ensuite parce qu'elle était alors peuplée et qu'une forteresse hasmonéenne trônait à son sommet, ...

« ... enfin parce qu'à l'époque de la Transfiguration Jésus et son groupe se trouvaient dans les environs de Césarée de Philippe.

« Tout conduit par conséquent à identifier cette montagne au mont Hermon – à l'extrémité Sud de la chaîne de l'Anti-Liban – qui culmine à 2.840 mètres et domine la capitale du tétrarque Philippe.

« C'est le lieu retenu par une très ancienne tradition ainsi que par l'historien Eusèbe de Césarée : une « sainte montagne » célébrée dans la Bible, toujours couronnée de neige, au point de porter le surnom de « vieux cheikh à barbe blanche. »

Cf. Jean-Christian Petitfils – Jésus – l'Affrontement – La Transfiguration (2011)

« ... Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et son frère Jean,
et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne.

Il fut transfiguré devant eux ;
son visage resplendit comme le soleil
et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.

Et voici que Moïse et Élie leur apparurent ;
ils s'entretenaient avec lui. »

Matthieu XVII 1 à 3

« ... Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et il les conduisit seuls à l'écart sur une haute montagne.

Il fut transfiguré devant eux ;

ses vêtements devinrent resplendissants
et d'une telle blancheur que personne sur la terre ne peut blanchir ainsi.

Élie et Moïse leur apparurent ;
ils s'entretenaient avec Jésus. »

Marc IX 2 à 4

« ... Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques,
et il monta sur la montagne pour prier.

Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage changea
et son vêtement devint d'une blancheur éclatante.

« Et voici que deux hommes s'entretenaient avec lui :
c'étaient Moïse et Élie ; ... »

Luc IX 28 à 30

Petitfils voit ici dans l'absence du récit chez Jean « un argument supplémentaire pour refuser d'identifier l'auteur du quatrième évangile avec Jean – [ le ] fils de Zébédée – le pêcheur du lac » – et donc le frère de Jacques.

Mais nous avons vu qu'il l'identifie avec Papias au Presbytre – l'Ancien – sans le mettre en relation avec les deux dernières épîtres du corpus johannique que nous attribuons à Marc l'auteur du deuxième évangile qui s'appelle Jean les Actes des apôtres de Luc.

Si ce n'est pas Marc et puisqu'on voit que ce n'est pas l'Apôtre Jean, c'est donc un troisième personnage que nous qualifions de Théologien à qui on devrait devoir aussi la première épître du corpus johannique.

Mais si l'un des témoins de la Transfiguration est forcement l'auteur de l'Apocalypse, on ne peut pas en dire autant des piliers à Jérusalem où les mêmes – « Jacques, Céphas et Jean » – bénissent Paul et Barnabas dans l'épître aux Galates – cf. Ga II 9.

En regard des réprobations que les dédicaces de l'Apocalypse adressent aux églises d'Asie, nous continuons d'y voir l'Ancien qui se tient du côté de Pierre plutôt que l'Apôtre du côté de Jacques qui n'est plus son frère mais celui du Seigneur – Jacques le Juste.

Autrement dit, le seul qui change ici de nom – Pierre dit Simon ou Céphas – est aussi le seul à être présent dans les deux séquences qui marquent la transition sur le mont Hermon et l'installation à Jérusalem d'une église judéo-chrétienne.

   

    

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